Comme nous vous l’avions présenté avant le début du Masters 1000 de Madrid, de nouvelles règles ont été mises en place en Espagne cette semaine. Petit retour sur ce que pensent les joueurs de ces mesures qui sont à l’expérimentation et sont loin de faire l’unanimité.
Cette semaine, de nouvelles règles sont expérimentées, en double, au Masters 1000 de Madrid. Elles ont pour objectif d’accroître l’intérêt et la popularité des tournois de double, mais sont loin de faire l’unanimité auprès des joueurs concernés. Deux des changements sont particulièrement critiqués. Tout d’abord, il y a ce tableau réduit à 32 équipes, dont la moitié des places réservées à des joueurs de simples (pour attirer plus d’audience). « Ce qu’on voit avec ce format, c’est que tu n’as pas plus de joueurs de simple », a expliqué Sadio Doumbia à nos confrères du quotidien L’Equipe. « Sinner, qui joue souvent le double, ne l’a pas joué ici. Rublev-Khachanov, pareil. Et la paire Shelton-Fritz s’est retirée. » Le problème, à ce sujet, est que le tournoi de douvle n’a démarré que ce mardi. Or, les joueurs de simple déjà éliminés ne sont pas restés pour disputer le double, étant inscrit sur un Challenger ou déjà retournés à l’entraînement. Par ailleurs, ceux qui jouent encore préfèrent se co centrer sur leur quart ou leur demie en simple.

Autre point hautement critiqué : le fait d’avoir réduit la durée entre deux points de 25 à 15 secondes en-deçà de quatre frappes. « Ce n’est pas toujours évident, il y a des moments où on s’est un peu précipité », a déclaré Édouard Roger-Vasselin, après son élimination au premier tour avec Santiago Gonzalez. « On regarde le chrono tout le temps, c’est pénible, franchement. On a pris des remarques plusieurs fois, on a pris un avertissement. » Et Sadio Doumbia d’ajouter : « En général, quand il y a de la tension, tu prends plus de temps. À 40A, point décisif, ou au super tie-break, il y a beaucoup de tension. Quand tu n’as que 15 secondes, tu ne peux même pas réfléchir. Ça va être vraiment gênant. » Quant à Jamie Murray, grande gloire du tennis dans la spécialité, qui n’a rien à envier à son grand frère, il a également été sans équivoque sur cette règle des 15 secondes. « Les 15 secondes, il faut s’en débarrasser », a confié l’Écossais. « En simple, tu joues beaucoup à l’instinct, tu peux décider un peu au dernier moment de servir sur le T ou extérieur. En double, il y a beaucoup plus de tactique pour entamer le point. Perdre cette communication avec ton partenaire, ce n’est pas bon pour le sport. Et pour les fans, j’ai l’impression que ça ne permet pas de faire monter la tension. Par exemple, 5-4, 40A, balle de set, moment important. Mais le point d’avant c’est un ace et tu n’as que 15 secondes pour jouer le suivant. On perd en dramaturgie. » En revanche, le fait que le tournoi de double soit condensé sur cinq jours semble plaire à l’ancien n°1 mondial de la spécialité : « J’aime que le tournoi soit raccourci. Être là 14 jours pour jouer 4 ou 5 matches, c’est assez stupide. » Au final, il ne faut pas oublier que c’est un test. Et comme la dit Jamie Murray : « C’est un test. L’ATP va avoir beaucoup de retours. J’espère que c’est le début d’une plus longue réflexion pour renforcer la position du double sur le circuit. »
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @atptour
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