Depuis le mois dernier, il n’y a plus aucun joueur dans le Top 10 qui utilise le revers à une main. Même si Stefanos Tsitsipas (n°11) et Grigor Dimitrov (n°13) n’en sont pas loin, ils semblent représenter le dernier bastion d’un coup qui dominait par le passé…
Dans les coulisses du Masters 1000 d’Indian Wells, une petite intrigue s’est glissée depuis la semaine dernière : l’avenir du revers à une main, qui reste flou. Par le passé, le revers ne se jouait qu’à une main mais depuis la retraite de Roger Federer en 2022, ce coup semble être sur le déclin. Pour preuve : le pois dernier, pour la première fois de l’histoire de l’ATP, aucun membre du Top 10 ne l’utilisait. Cela dit, Stefanos Tsitsipas (n°11) et Grigor Dimitrov (n°13), qui se battent en Californie pour revenir dans ce Top 10, représentent les derniers remparts d’un coup aussi magnifique que difficile à exécuter. « C’est un coup complexe à maîtriser et à perfectionner, et il faut beaucoup de temps pour arriver à développer un revers à une main extraordinaire, qui est aussi une arme », a ainsi expliqué Stefanos Tsitsipas devant la presse, ce dimanche. « Je pense aussi que la raison pour laquelle les gens ont tendance à choisir le revers à deux mains est évidemment sa facilité, le fait qu’il soit moins complexe à apprendre et que l’on puisse toujours soutenir avec sa main gauche pour conclure certains coups ou sauver certains coups qu’un revers à une main aurait peut-être slicés à la place. Sinon, j’ai l’impression que c’est le plus beau coup du tennis. Je pense que c’est la chose la plus difficile à apprendre au tennis, mais bien sûr, il y a des avantages à créer des opportunités, à ouvrir le court. Je pense que c’est une arme redoutable sur les courts qui ont une forte réactivité à la balle, en particulier sur terre battue. »

Longtemps comparé à Roger Federer, un maître en la matière, Grigor Dimitrov est allé dans le sens du joueur grec, en expliquant que les joueurs utilisant un revers à une main n’avaient pas encore dit leur dernier mot. « C’est l’un des coups les plus difficiles du tennis, quelle que soit la manière dont on l’envisage », a déclaré le joueur bulgare. « Je pense que la beauté du coup à une main est qu’il y a tellement de choses à faire. Cela commence par le timing, en regardant la balle, vous savez, le swing, la hauteur. Il y a beaucoup de choses à faire. Pour l’instant, nous tenons le choc, disons-le comme ça. Je compte sur tous les gars qui sont encore sur le terrain avec un revers à une main pour continuer à pousser et à jouer pour cela. Bien sûr, je serai probablement le plus grand supporter de cette tentative. » Avant d’ajouter : « Maintenant, quand il s’agit d’une autre génération, oui, nous allons en voir de moins en moins. Le jeu a tellement changé, il a évolué, bien sûr, et je pense que d’une génération à l’autre, les joueurs ont traditionnellement beaucoup changé. On les voit plus forts, plus grands, alors on a besoin de cette aide supplémentaire. J’aimerais voir plus de joueurs avec une seule main. C’est comme ça pour moi. Pouvoir frapper un slice ou un revers d’une seule main, c’est de la pure beauté. Je pense qu’à chaque fois que vous essayez de frapper ce coup et que vous le réussissez, la sensation est tout simplement stupéfiante. »

De son côté, Taylor Fritz (n°12) possède l’un des meilleurs revers à deux mains du circuit. Il a avoué qu’il se sentait capable d’attaquer le revers d’un joueur à une main en de nombreuses occasions. Cependant, l’Américain a déclaré que ce revers si particulier aura probablement toujours sa place. « C’est un peu plus difficile de retourner le service avec une main unique », a-t-il fait remarquer. « La plus grande partie du tennis se résume au service et au retour, les deux parties les plus importantes du jeu. Cela en fait partie. Mais je ne pense pas que ce soit en train de disparaître, que ce ne sera plus jamais le cas. Je pense qu’il y aura toujours des joueurs avec un revers à une main dans le Top 10. Je pense simplement que de plus en plus de joueurs jouent à deux mains. On l’enseigne moins. Les monocordes sont moins enseignés. Mais je pense qu’il y aura toujours des joueurs à une main. » Nous verrons bien quel sera l’avenir de ce coup qui nous a offert des champions d’exception ces dernières décennies, de Roger Federer à Richard Gasquet en passant par Stan Wawrinka.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @ivabianconero, @TennisChannel, @Tiempodetenis1
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