Le revers à une main est en grand danger ! Ce lundi, pour la première fois de l’histoire depuis 1973 et les débuts du classement ATP, il n’y aura aucun joueur jouant un revers à une main dans le Top 10. Il y a 41 ans, Jimmy Connors était le premier d’entre eux. Éjecté du Top 10, Stefanos Tsitsipas, qui sera 11ème joueur mondial, était le dernier des survivants.
C’est du jamais vu dans l’histoire du tennis depuis la création du classement électronique, en 1973. La semaine prochaine, aucun des dix premiers joueurs mondiaux ne sera un joueur avec un revers à une main. Grigor Dimitrov (n°13), demi-finaliste du tournoi ATP 500 de Rotterdam, aurait pu sauver la mise s’il avait remporté le titre. Par ailleurs, Stefanos Tsitsipas (n°10) sera éjecté du Top 10 au classement ATP suite à la qualification de Taylor Fritz (n°9) pour la finale du tournoi ATP 250 de Delray Beach et celle d’Alex de Minaur (n°11) ppur la finale à Rotterdam. Le revers à une main, un des plus coups les plus esthétiques du tennis, est donc en perdition. Pourquoi ? De plus en plus, on apprend aux plus jeunes à jouer au tennis avec un revers à deux mains, privilégiant la solidité et le contrôle à l’exécution bien plus difficile du revers à une main. De plus, ce coup qui bien exécuté par les meilleurs joueurs donne des images très belles nécessité une coordination très difficile à acquérir.
Pourtant, on se souvient des magnifiques diagonales de revers à une main de Roger Federer, Stan Wawrinka (n°60) ou encore Richard Gasquet (n°130), qui durant les décennies 2000 et 2010 ont tant fait rêver. Pete Sampras, Stedan Edberg, Jimmy Connors et on en passe… Nombreux ont été les top players à avoir choisi le revers à une main mais, depuis le début du XXIème siècle, il devient de plus en plus rare. Certains regretteront cette différence, le revers à deux mains allant dans le sens d’une homogénéisation des styles de jeu après avoir vécu celle des surfaces, réduisant les différences radicales entre des styles de jeu bien particuliers. Exit les serveurs-volleyeurs, au tour du revers à une main de perdre du terrain. Ce qui est bien dommage, le tennis devenant de plus en plus stéréotypé. On peut seulement se dire que si Grigor Dimitrov poursuit sur sa lancée, il pourrait devenir le seul et unique membre du Top 10 avec un revers à une main. Cela dit, Stefanos Tsitsipas n’a pas encore dit son dernier mot non plus.
Mais l’inquiétude est belle et bien présente. Si on regarde plus loin dans le classement masculin, ils ne sont que cinq avec un revers à une main dans le Top 50. Aux côtés du joueur grec et du joueur bulgare, on trouve Lorenzo Musetti (n°26), puis Christopher Eubanks (n°34) et Daniel Evans (n°44). Certains vétérans nommés plus haut sont encore en activité, mais ils ne sont plus aux sommets du classement comme à leur plus belle époque. Que restera-t-il quand ils prendront leur retraite ? Notez que sur vingt-huit n°1 mondiaux dans l’histoire du classement ATP, depuis 1973, dix ont été des joueurs avec un revers à une main : Patrick Rafter, Thomas Muster, John Newcombe, Boris Becker, Illie Nastase, Stefan Edberg, John McEnroe, Ivan Lendl, Pete Sampras et Roger Federer. Qui succédera au joueur suisse, dernier de ces champions atypiques à avoir atteint les sommets ? Peut-être que cela prendra du temps pour trouver un successeur à l’Helvète, mais on espère sincèrement que le revers à une main n’a pas encore dit son dernier mot.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photo : @Olly_Tennis_
À LIRE AUSSI :
Ralenti par les blessures, Patrick Kypson semble enfin lancé
3 réflexions au sujet de “Le revers à une main : espèce en voie de disparition”