Sorti du Top 100 depuis quelques semaines, Richard Gasquet (n°131) n’a plus remporté unebseule rencontre sur le circuit principal depuis le mois d’août dernier. Soit neuf défaites consécutives au premier tour. Sans vouloir l’enterrer trop vite, les signes et ses propres déclarations sont guerres encourageants. 2024 sera-t-elle la dernière saison du Biterrois ?
Ce lundi, Richard Gasquet (n°131) s’est incliné au premier tour du tournoi ATP 250 de Marseille. Une neuvième défaite d’affilée dès son entrée en lice sur le circuit principal. En effet, sa dernière victoire remonte au tournoi ATP 250 de Winston-Salem, en août dernier. Depuis, le Biterrois enchaîne les déconvenues et le spectre de la retraite ne cesse de flotter autour de lui. Tout le monde en parle dans les médias. Ainsi, il ne peut empêcher les questions de pleuvoir à ce sujet. « C’est obligé de devenir moins bon », disait-il d’ailleurs en conférence de presse avant le debut du tournoi phocéen. « À part Djokovic, qui gagne des Grands Chelems à presque 37 ans… A-t-on déjà connu ça en sport, à part peut-être Jordan ? Messi joue à Miami, les autres en Arabie saoudite, lui, il est n°1 mondial… Je ne peux pas m’expliquer qu’un mec comme ça soit aussi fort à cet âge-là. À 37-38 ans, normalement, tu es beaucoup moins bon qu’à 25. Tu le sais. Moi, à aucun moment je me disais que je jouerais l’année de mes 38 ans. Inimaginable. » Et pourtant, le joueur français est encore là, naviguant entre le circuit Challenger et le circuit ATP.
Car, pour lui, un élément est le moteur essentiel qui garde la flamme de la passion allumée : prendre du plaisir sur le court. « J’ai vécu des bons moments l’an passé », a confié Richard Gasquet. « J’ai gagné un tournoi, ça m’a prolongé un peu. Cette année à Melbourne, lors du premier set contre Alcaraz, j’ai eu des sensations sur le court, j’ai pris du plaisir. J’ai eu du plaisir à être en Australie. Tant qu’il y a ça, que ça continue un peu, que tu fais de grands matches et que tu en gagnes… Mais voilà, il faut en gagner. L’an passé, j’ai battu Tsitsipas à Stuttgart. J’ai vibré encore un peu. Là, il faut pouvoir se donner… Si dans les trois, quatre mois qui arrivent tu ne vibres pas, tu n’es pas plus con qu’un autre… Cela se fera naturellement. Sur les deux-trois dernières années, j’ai réussi à prendre du plaisir. » Pourtant, la descente aux enfers est indéniable. Le Biterrois perd des places au classement au fur et à mesure que les tournois passent et qu’il s’incline chaque fois dès le premier tour. On peut d’ailleurs se demander comment Richard Gasquet, qui faisait partie de l’élite depuis 2005, a vécu ce moment. « C’était un peu difficile », a-t-il avoué. « Je savais que ça allait arriver un jour ou l’autre. Je ne pensais pas rester dans les 100 autant de temps. Je me doutais qu’après Auckland, ça devenait inéluctable. C’est juste qu’il ne faut pas souffrir sur le court. C’est ça qui me fera arrêter : la souffrance physique. Si je sens que je n’arrive plus à gagner un match, ou si je souffre, si je n’arrive plus à arquer, à faire l’effort… Là, c’est un peu plus dur que l’an passé. Je n’ai pas fait de bons résultats en 2024. Depuis trois-quatre, mois, je n’ai pas très bien joué. Il y a eu une petite reculade, quand même… Murray l’a eue aussi. Tu sens que tu as un peu moins de jambes. Mais tu vibres toujours, quand même. Tant qu’il y a une petite étincelle… Je suis content de jouer à Montpellier, à Marseille. Vous savez, je n’ai pas de pression particulière. Quand ça doit s’arrêter, ça s’arrêtera de soi-même. Ce qui est bien, c’est que j’aurais donné jusqu’au bout et je n’ai pas de regrets. J’ai déjà repoussé tellement loin… »
Ainsi, on se met à penser que le Tricolore pourrait programmer sa sortie en France, lors d’un grand tournoi. Même s’il ne semble pas encore en être là dans sa réflexion. « Quand tu es Français, c’est soit Roland-Garros, soit Bercy », a expliqué Richard Gasquet. « Comme l’ont fait Jo et Gilles. J’y réfléchis un petit peu, mais pas trop. » En attendant, il doit revoir sa programmation et l’adapter. Avec son classement actuel, il ne rentre plus dans la majorité des tournois du circuit principal, à moins de recevoir une invitation. Quant au circuit Challenger, même s’il sait qu’il devra y retourner encore et encore pour tenter une ultime remontée, il préfère ne pas trop y penser. « J’ai une wild card à Doha, après je ne sais pas trop », a confessé le joueur de 37 ans. « Jusqu’à maintenant, je n’avais pas à réfléchir pour la programmation. Ça, c’est un peu difficile. Indian Wells, il faudrait jouer les qualifs, je ne suis pas sûr d’y aller. C’est un long voyage, on verra. Pour la terre battue, tu ne sais pas trop. Les wild cards, on n’en a pas tout le temps ! On ne sait jamais ce qui peut se passer. Quand tu descends au classement, c’est la jungle. » Quoiqu’il en soit, on suivra Richard Gasquet jusqu’au bout et jusqu’à son dernier match. Parce qu’il nous a fait rêver et que son magnifique revers à une main restera au panthéon du tennis.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photo : @AvantageTennis_
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