Derrière chaque grand joueur se cache un grand entraîneur. Pour Jannik Sinner (n°4), il y en a même deux. On ne peut pas ne pas citer Simone Vagnozzi, qui l’entraîne depuis 2022. Cependant, depuis plusieurs mois, un homme de choix a rejoint l’équipe du récent vainqueur de l’Open d’Australie : Darren Cahill, qui avait déjà mené plusieurs joueurs vers un trophée en Grand Chelem…
Darren Cahill et Simone Vagnozzi, le duo qui a déjà accompagné Jannik Sinner (n°4) vers le Top 10 en 2023, ont été élus entraîneurs de l’année par l’ATP en fin de saison. Comme pour donner raison à ceux qui ont voté pour eux, le joueur italien vient de remporter son premier titre en Grand Chelem, dimanche, à Melbourne. D’ailleurs, Jannik Sinner ne s’y est pas trompé : au moment de la remise des prix, il n’a pas oublié de remercier chacun des membres de son équipe. Cela dit, Darren Cahill est le genre d’homme à attirer l’attention sans même le vouloir. Pourquoi ? Parce qu’il avait déjà mené, avant l’Italien, plusieurs joueurs vers les sommets. En effet, il a déjà permis à quatre joueurs de triompher en Grand Chelem : Lleyton Hewitt, Andre Agassi, Simona Halep et donc Jannik Sinner. Qui ont donc remporté des titres dans des Majeurs à des époques différentes et dans des styles différents.

Darren Cahill a rejoint l’équipe de Jannik Sinner pendant l’été 2022. Il n’a fait aucun gros changement et c’est là tout à son honneur. Car cette équipe fonctionnait déjà bien avant son arrivée et il a su se fondre dans la masse. « Honnêtement, mon rôle avec Jannik est un peu différent des rôles que j’ai eus par le passé et 99 % du crédit doit revenir à Simone (Vagnozzi, ndlr)« , expliquait le coach australien à Melbourne. « Il a fait un job incroyable. Moi, je suis plus dans un rôle de superviseur. Bien sûr, on parle tactique ou technique mais c’est Simone qui a la main dessus. Une partie de notre boulot comme coach, c’est de l’aider à vivre certaines expériences et construire cette résilience. » Mission accomplie, notamment en finale de l’Open d’Australie, où le joueur de 22 ans a été capable de remonter un handicap de deux sets à zéro face à Daniil Medvedev (n°3). Car, ppur sa première finale dans un Majeur, l’Italien aurait tout aussi bien pu perdre pied. « Darren a tellement d’expérience », reconnaissait Jannik Sinner après sa victoire finale. « Il a déjà connu ces moments plusieurs fois dans sa carrière. En fait, il a toujours un bon mot avant le match, après le match, il voit des choses que je ne vois pas forcément à cause de ma jeunesse. » Voilà donc que Darren Cahill endosse plus le rôle de conseiller, grâce à sa grande expérience du plus haut niveau. « Le fait de regarder vers son box et de voir quelqu’un comme Darren Cahill assis là, essayant de vous calmer, ça porte ses fruits », a expliqué l’ancien n°1 mondial, Lleyton Hewitt, au média australien Nine. « Je l’ai eu quand il était assez jeune, c’était mon premier entraîneur en tournée et j’étais son premier joueur en tournée. Il est arrivé à un stade différent de celui qu’il a atteint avec Jannik, mais il a acquis une telle expérience maintenant. Il a entraîné les meilleurs joueurs masculins, mais aussi féminins… C’est un type formidable et un bon gars à avoir à ses côtés. Je ne doute pas qu’il l’aurait beaucoup aidé au cours des trois ou quatre derniers jours, en le préparant à des matches énormes auxquels il n’avait jamais participé auparavant. »

Et ce n’est pas seulement le joueur transalpin qui bénéficie de la présence de Darren Cahill, mais toute son équipe. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Simone Vagnozzi dans un entretien avec La Repubblica : « Il a ce caractère australien qui apporte de la tranquillité. C’est un coach qui a déjà une certaine expérience : Hewitt, Agassi, Halep. Il aide à lire certaines situations de manière différente. Il confirme si nous sommes sur la bonne voie. » Et si tout le monde parle de l’apport de ce coach star, l’Australien a tenu à remettre les pendules à l’heure : la victoire de Jannik Sinner est avant tout collective. Si le joueur se retrouve seul sur le court, il a une belle équipe pour l’épauler en dehors. Comme d’autres avant lui, il a compris l’importance de bien s’entourer. « Cette expérience est un peu différente pour moi car l’équipe est vraiment très proche », a de son côté confié Darren Cahill. « Les Italiens, ils sont vraiment solidaires, ils sont ensemble, ils bossent ensemble, ils se marrent ensemble, ils profitent ensemble. Ce qui fait que l’environnement est incroyable. Tout le monde respecte tout le monde, personne n’est au-dessus des autres. Non, vraiment, ce groupe italien, c’est quelque chose de vraiment spécial. Je les aime à la mort. Ça ne fait qu’un an et demi que je bosse avec eux mais j’ai l’impression que je les connais depuis cinq ans. »
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @SuperTennisTv, @HqSinner
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