Qualifié en deuxième semaine de l’Open d’Australie, Arthur Cazaux dans les pas de Jo-Wilfried Tsonga ?

Ce samedi, Arthur Cazaux (n°122) s’est qualifié avec autorité pour les huitièmes de finale de l’Open d’Australie. À l’heure où la planète tennis découvre ce phénomène, qui impressionne par son esprit de combattant, beaucoup commencent à comparer son parcours avec celui de Jo-Wilfried Tsonga, à Melbourne, en 2008. Mais pas de précipitation : si ses performances sont aussi inattendues que retentissantes, le Montpelliérain doit encore confirmer.

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Oui, son parcours peut sembler impressionnant. La façon dont il a déboulonné Holger Rune (n°8), puis confirmé face à Tallon Griekspoor (n°31) font penser qu’il a franchi un cap. D’autant plus qu’avec sa victoire au Challenger 100 de Nouméa, Arthur Cazaux (n°122) compte huit victoires en 2024 pour… aucune défaite. Il intégrera ainsi le Top 100 (autour de la 83ème place mondiale) à l’issue du tournoi. Mais attention : si les statistiques du joueur français font frémir, il doit encore confirmer son nouveau statut. Ces chiffres, que représentent-ils, d’ailleurs ? Ils montrent la portée des performances que le Montpelliérain réalise en ce mois de janvier magique pour lui. À 21 ans et 150 jours, il est le troisième plus jeune Français en deuxième semaine de l’Open d’Australie après Guy Forget et Richard Gasquet (n°131). L’ancien n°4 mondial chez les Juniors aurait peut-être pu atteindre ce niveau un peu plus tôt si les blessures n’avaient pas longtemps repoussé son ascension, lui qui n’a connu sa première saison pleine qu’en 2023.

Par ailleurs, Arthur Cazaux rejoint un club très fermé d’invités présents en huitièmes de finale à Melbourne. Il est ainsi le premier joueur depuis Denis Istomin, en 2017, à atteindre la deuxième semaine de l’Open d’Australie avec le statut de joueur bénéficiaire d’une wild card. Les précédents ? Lleyton Hewitt, en 2012, ou encore Mats Wilander, en 1994, premier joueur non-australien à avoir réussi pareil exploit depuis le début de l’ère Open en 1968. Le Tricolore se retrouve soudain bien entouré : en effet, Lleyton Hewitt et Mats Wilander ont tous deux été numéros un mondiaux. Arthur Cazaux peut désormais être le premier invité à se qualifier pour les quarts de finale, s’il domine le Polonais Hubert Hurkacz (n°9) au tour suivant. Notez que le joueur de 21 ans n’est que le deuxième joueur tricolore invité à atteindre la deuxième semaine d’un tournoi du Grand Chelem en dehors de Roland-Garros. Ainsi, Arthur Cazaux n’est que le onzième Français à réussir pareille performance. Mais il est seulement le deuxième à y parvenir loin de la Porte d’Auteuil, après Jo-Wilfried Tsonga, en 2007, à Wimbledon. Les prémices d’une carrière aussi fructueuse que son compatriote ?

N’allons pas trop vite en besogne, même si le parallèle avec le parcours du Manceau à Melbourne en 2008 est facile à faire. Vainqueur de deux têtes de série d’affilée (Holger Rune et Tallon Griekspoor), le Montpelliérain est le premier Français depuis 2008 à réussir pareille performance en Grand Chelem, sans être lui-même tête de série, depuis Jo-Wilfried Tsonga (Richard Gasquet, Mikhail Youzhny et Rafael Nadal à l’Open d’Australie) et Gaël Monfils (Ivan Ljubicic et David Ferrer à Roland-Garros). À Melbourne, Jo-Wilfried Tsonga s’était révélé, atteignant la finale, alors que Gaël Monfils était allé jusqu’en demi-finales à Paris. Le finaliste de l’Open d’Australie 2020 chez les Juniors a-t-il des raisons de croire à un séjour prolongé en Australie ? Il lui faudrait d’abord dominer Hurbert Hurkacz, pour une passe de trois comme Jo-Wilfried Tsonga 16 ans plus tôt. « J’ai battu mon premier Top 10 il y a deux jours avec Holger, j’ai senti que les médias s’enflammaient comme on sait faire en France », a d’ailleurs réagi Arthur Cazaux pour nos confrères d’Eurosport. « Je me dis que je suis le même joueur que quand j’étais en Challenger, ou en pré-saison à Dubaï. Je reste focus sur moi et mon tournoi. » Concentré et sûr de lui, on verra jusqu’à quels sommets il peut grimper.

Article rédigé par Yannick Giammona

Crédit photos : @AustralianOpen

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