Depuis le début des qualifications de l’Open d’Australie, une colonie de supporters français fait entendre sa voix. Ils sont une bonne vingtaine à aller soutenir les joueurs tricolores sur tous les courts de Melbourne Park, ce qui semble les porter vers la victoire. Leurs adversaires sont certainement moins fans mais nous, nous apprécions l’ambiance qu’ils mettent depuis les tribunes. Ce qui nous a donné envie de parler d’eux.
Ugo Humbert (n°20) est allé en tribunes chanter et danser avec eux après sa qualification pour le troisième tour. Quant à Arthur Cazaux (n°122), il est arrivé en retard en conférence de presse après avoir partagé un moment privilégié avec ceux qui étaient venus le soutenir lors de sa victoire face à Holger Rune (n°8) sur la Margaret Court Arena. « Je suis allé remercier les supporters », a ainsi expliqué le joueur de 21 ans. « Ils doivent être une quinzaine. Ils ont mis un bordel monstrueux, une ambiance de dingue. » Ainsi, le Montpelliérain les a retrouvés dans un bar du stade où ils avaient été conviés par le président de la FFT (Gilles Moretton) à partager une coupe de champagne. Il faut dire que depuis les qualifications de cet Open d’Australie version 2024, on ne voit que du bleu dans les tribunes et on entend beaucoup de chants en français. « Ils m’ont aidé au premier tour », a déclaré Arthur Cazaux dans des propos relayés par RMC Sport. « Je leur avais promis de leur filer des tickets s’ils en avaient besoin. » Diane Parry (n°72), Océane Dodin (n°95), Luca Van Assche (n°79), Ugo Humbert, Arthur Cazaux ou encore Adrian Mannarino (n°19) : tous ont reçu ce soutien indéfectible de la colonie française. Mais qui sont-ils ?
Certains sont en Australie depuis plusieurs années, grâce à un permis vacances-travail qui leur permet d’alterner périodes d’activité (dans la cueillette ou dans le service en bars) et repos. D’ailleurs, ils n’en sont pas à leur première à Melbourne Park. D’autres, en revanche, ont fait l’aller-retour spécialement pour le trip de vivre un Grand Chelem à l’étranger. Comme Ilyas, 22 ans, qui relate, en rigolant, à nos confrères du quotidien L’Equipe : « Je m’étais dit que j’allais passer ma petite semaine tranquille. » On en est loin, d’autant plus qu’il est venu seul au bout du monde avant de rejoindre cette bande de joyeux lurons qui crie beaucoup. Comme après la victoire d’Ugo Humbert, jeudi, au second tour sur le Court 8. « Les gars, ils m’ont bien poussé », a déclaré le Messin. « Il y en a un spécialement, que je connais depuis un an, je lui ai dit : ‘Je joue sur un petit court, je veux une ambiance Coupe Davis.’ Ils m’ont poussé, à la fin j’étais transcendé. Je sentais que ça pouvait plus m’échapper. » Hugo, âgé de 27 ans, explique de son côté le but de cette colonie pas comme les autres : « On a vraiment le sentiment que ça les aide. Dès qu’ils gagnent un point, on a le poing levé. On crie le plus fort possible pour ça, pour les supporter et c’est pour ça qu’on vient tous les jours. »
Ces vingt fans de tennis ont ainsi noué des liens d’amitiés, qui remontent à l’année dernière. C’est ce qu’a raconté Maxime, âgé de 22 ans, à nos confrères de RMC Sport : « Ça a commencé l’année dernière, on était sur le match Mannarino-De Minaur. On était deux et on trouvait qu’il y avait trop de bruit pour les Australiens. On a crié un ou deux ‘Allez Manna !’ et on s’est retrouvés à cinq puis six Français et on s’était dit qu’on allait recommencer cette année. Le groupe est incroyable ! » De quoi plaire à Diane Parry, venue sauter au milieu de ces supporters après sa qualification pour le deuxième tour. « Honnêtement, c’était génial parce que je ne me sentais pas très bien dans le premier set mais ils m’ont vachement soutenue, ils m’ont aidée à me mettre dedans et à rester positive », a confié la jeune joueuse tricolore. « Et je pense qu’ils sont un peu rentrés dans sa tête dans le deuxième set. Quand ça s’enchaîne mal pour elle et que j’ai de bons passages, avoir le public qui est là à encourager après chaque point, je pense que ça a joué un peu donc je ne peux que les remercier. » On continuera à suivre ce groupe, certes bruyant mais motivant pour nos Tricolores, notamment lors du huitième de finale qui opposera le n°1 national, Adrian Mannarino, au n°1 mondial, Novak Djokovic.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photo : @20MinutesSport
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