Transformée, Naomi Osaka sera une adversaire dangereuse à Melbourne

Une chose est sûre : avant le tirage au sort de l’Open d’Australie, aucune joueuse ne voulait tomber sur Naomi Osaka (n°833). Et le hasard lui a offert Caroline Garcia (n°20) comme première adversaire ! Vainqueur à Melbourne en 2019 et 2021, la Japonaise est de retour en ce début de saison et elle semble enfin apaisée, après ce qui ressemble plus ou moins à un burn-out. La naissance de sa fille ne semble pas étrangère à l’apaisement qu’elle ressent désormais.

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On a peut-être tendance à l’oublier, mais du haut de ses 26 ans, Naomi Osaka (n°833) a remporté quatre trophées en Grand Chelem. Elle sait donc ce que c’est que d’être au sommet, même si cela lui a valu des crises de larmes. Parfois perdue dans ce monde pour lequel elle n’était pas forcément préparée, la joueuse japonaise a vécu une pause salvatrice pour donner naissance à sa première fille. Un an après l’annonce de sa maternité, Naomi Osaka est donc de retour, depuis le tournoi WTA 500 de Brisbane, histoire de se régler avant le début de l’Open d’Australie. Avec une victoire et une défaite (en trois sets) au compteur, la Japonaise s’est rassurée sur son niveau de jeu avant de s’aligner en Grand Chelem pour la première fois depuis l’US Open en 2022. « Me présenter sur le court est une victoire personnelle, parce qu’il y a deux semaines je doutais d’être capable de rivaliser avec qui que ce soit », a déclaré Naomi Osaka après sa défaite à Brisbane, dans des propos relayés par Eurosport. « Lors de ces deux matches, je me suis prouvée d’une certaine manière que je me débrouillais correctement, et ça ne va faire que s’améliorer pour moi. Même si je suis super déçue d’avoir perdu, je sais que si je continue à m’entraîner et à bien travailler, j’arriverai au niveau où je veux être. La semaine a été plus courte que ce que j’espérais, mais en fin de compte je pense que c’était un super match, et je me suis bien amusée. »

Pour s’aligner à Melbourne, la Japonaise utilise un classement protégé. Mais elle n’est pas tête de série et a donc écopé de la Française Caroline Garcia (n°20) au premier tour, suite au tirage au sort qui a eu lieu ce jeudi. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les favorites ou outsiders du tournoi seront ravies de la retrouver sur leur parcours. Demandez à la Lyonnaise ! D’autant plus que la Japonaise aime les grandes scènes : sur sept titres en carrière, elle en a soulevé quatre en Grand Chelem. Consultante pour Eurosport en Grande-Bretagne, l’ancienne joueuse Laura Robson pense d’ailleurs que Naomi Osaka pourrait être une sérieuse outsider pour semer la pagaille dans le tableau féminin. « Je suis très confiante, sa frappe de balle était si belle et elle ne l’a pas perdue », a-t-elle expliqué. « Elle a des qualités de main naturelles qui lui permettent de mettre loin de la balle tant de joueuses, d’autant plus si le court est rapide. Dans ces conditions et si les balles volent, s’il fait chaud et lourd, alors elle va être dure à battre pour tout le monde. » Nous verrons bien ce qu’il se passe à Melbourne, d’autant plus qu’il faut d’abord franchir le premier obstacle : Caroline Garcia.

Ceci dit, Naomi Osaka a de quoi s’inspirer d’autres joueuse qui, après être devenues mamans, ont connu un retour fracassant. On pense notamment à Elina Svitolina (n°23), demi-finaliste la saison dernière à Wimbledon, ou encore Caroline Wozniacki (n°252), qui avait atteint les huitièmes de finale lors du dernier US Open. D’ailleurs, la maternité semble lui apporter cette sérénité dont elle manquait lors de ses derniers mois sur le circuit en 2022, quand elle se battait avec sa santé mentale. En effet, sa vision des choses a forcément changé depuis la naissance de Shai en juillet dernier. Plus ouverte, Naomi Osaka est prête à repartir à la conquête des plus grands titres. « J’ai réappris que j’avais beaucoup de cœur », a-t-elle confié à Brisbane. « Je pense que quand je joue à mon meilleur niveau, je mets juste vraiment toute mon âme dans chaque point. Et c’était sympa de redécouvrir cette sensation. Je prends beaucoup plus de plaisir, je réalise aussi qu’il y a beaucoup de choses qui échappent à mon contrôle. Je suis plus consciente que j’affronte les meilleures joueuses du monde. Je pense aussi que je me suis entraînée si dur après avoir accouché que j’ai besoin de profiter de ces moments. Et en ayant vu Sharapova et Serena prendre leur retraite ces dernières années, je sais qu’une carrière de joueuse n’est pas si longue, donc je devrais l’apprécier tant que je le peux. » Rendez-vous dans quelques jours pour suivre les premiers pas de Naomi Osaka dans cette édition 2024 de l’Open d’Australie.

Article rédigé par Yannick Giammona

Crédit photos : @TennisMagazine1, @TennisChannel

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