La joueuse française connaîtra-t-elle un destin à la Jules Marie (n°226) ? Retirée du circuit professionnel depuis quatre ans, Pauline Payet a paradoxalement atteint son meilleur classement national (40ème) en ne jouant qu’en France, tout en menant son omniprésente activité de coach. Cette semaine, la Réunionnaise a rejoué sur un tournoi ITF, à Monastir.
Le nom de Pauline Payet ne vous est peut-être pas inconnu, même si ce n’est pas la plus populaire des joueuses francaises. Âgée de 29 ans, elle n’est plus apparue sur le circuit professionnel depuis 2019. Quatre ans sans match au plus haut niveau, même si elle a continué à évoluer sur le circuit CNGT (circuit national des grands tournois), en France, en même temps qu’elle pratiquait son métier de coach de tennis. « Je ne m’entraîne plus », déclarait-elle il y a quelques jours lors d’une interview. « J’essaye de faire un peu de physique quand même, mais je joue principalement en match. La semaine, je donne mes cours donc je n’ai pas forcément le temps ou l’énergie car passer des heures sur le terrain prend beaucoup de jus. Derrière, se faire trois ou quatre heures d’entraînement, c’est quasiment impossible. En match, je sens que parfois, il me manque un peu de réglages, ce qui n’est pas toujours facile. Mais bon, comme quoi, aujourd’hui j’ai mon meilleur classement ! Ça casse les idées reçues selon lesquelles plus on s’entraîne, plus on va progresser. Il faut s’entraîner intelligemment, comprendre le jeu, et avec l’expérience et la maturité ça le fait. »

Si la Réunionnaise parle de son meilleur classement, c’est qu’en 2023 elle est entrée dans le Top 40 français. Installée en région parisienne, elle semble croquer à pleines dents sa vie de coach, bien que l’ambiance du circuit pro ait pu quelque peu lui manquer. « C’est positif en sachant que nous ne sommes que deux dans le Top 40 français à ne pas jouer le circuit pro », avait expliqué Pauline Payet. « En ne jouant qu’en France, c’est hyper dur car il faut gagner beaucoup et battre automatiquement les filles classées entre 1 et 40 pour monter et se maintenir. Sur le circuit, c’est plus simple, il y a plus d’épreuves et il faut battre des adversaires jusqu’à la 600-700ème place mondiale. » Voilà ce qui a dû lui donner envie de se frotter à nouveau au circuit ITF, ce qu’elle a fait cette semaine. Le jour de Noël, ce lundi 25 décembre, Pauline Payet a ainsi participé au premier tour des qualifications du 15 000 $ de Monastir, en Tunisie. Avec succès, puisqu’elle a éliminé la Russe Alexandra Vasilyeva (n°1009 au classement ITF) en deux sets 6-3, 6-3.

Malheureusement, la joueuse tricolore n’est pas parvenue à enchaîner, s’inclinant ce mardi face à la Japonaise Nagomi Higashitani (n°1205) en trois sets 6-4, 2-6, 10/2. Mais le principal était là : Pauline Payet est revenue sur le circuit pro, ce qui a dû lui donner envie de poursuivre son rêve de remonter jusqu’à son meilleur classement à la WTA : 577ème en août 2014. Ce qui n’est pas sans rappeler ce que vient se réussir Jules Marie (n°226) chez les hommes en cette fin de saison 2023. D’ailleurs, comme le joueur normand, Pauline Payet partage des conseils d’entraînement sur son compte Instagram, en même temps qu’elle a partagé, cette semaine, son retour sur le circuit et les soutiens qu’elle a reçus de part et d’autre. De quoi lui souhaiter une belle réussite pour la saison 2024 qui va bientôt démarrer. « Continuer sur cette lancée, essayer de faire les deux, même si je sens que ça commence à être vraiment dur, j’enchaîne de grosses semaines », a-t-elle confié lors de sa recente interview. « Il va falloir que je fasse des choix si je veux continuer de jouer à ce niveau, c’est-à-dire réduire un peu mes cours et m’entraîner un peu plus car ça demande quand même de la pratique et d’être affûté. J’aimerais bien (…) me maintenir Top 40 et pourquoi pas grappiller quelques places. » C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : Pauline Payet Instagram
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