Ce jeudi, l’affaire a tourné au scandale, après que Jannik Sinner (n°4) a déclaré forfait avant son huitième de finale, au Masters 1000 de Paris-Bercy, où il devait affronter Alex De Minaur (n°13). Tout cela après avoir terminé à 2h37, quelques heures plus tôt… Cédric Pioline, directeur du Rolex Paris Masters, s’est ensuite expliqué après ce forfait qui a fait scandale.
Le cas de Jannik Sinner (n°4) a beaucoup fait parler, au sein de l’Accor Arena, ce jeudi. Le joueur italien, qui avait terminé son match du deuxième tour à 2h37 dans la nuit de mercredi à jeudi, était programmé en quatrième rotation, lors de la session de journée, pour disputer son huitième de finale face à Alex De Minaur (n°13). Logiquement, moins de quinze heures après, Jannik Sinner a préféré déclarer forfait, invoquant une fatigue trop importante. Aurait-il dû être programmé plus tard, ce jeudi, pour éviter le forfait très dommageable d’un des favoris du tournoi ? Le directeur du Masters 1000 de Paris-Bercy, Cédric Pioline, a indiqué avoir compris ce qui a motivé l’Italien à se retirer. « Ça fait partie de la vie d’un joueur de tennis professionnel, parfois il y a de la fatigue », a déclaré l’ancien joueur dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Il l’a évoqué. C’est aussi une fatigue accumulée avec des gros enjeux à venir pour lui. On respecte son positionnement. » Ensuite, l’ancien joueur français a décrypté toutes les difficultés d’une programmation lors d’un tel tournoi.

Au moment de réfléchir à la programmation de jeudi, la rencontre qui opposait Alexander Zverev (n°9) à Ugo Humbert (n°26) était proche de se terminer par une victoire en deux sets du joueur allemand. Qui aurait pu alors penser qu’il y aurait un retournement de situation et que la rencontre durerait finalement 3h30, retardant de fait la session de nuit ? Par ailleurs, il faut préciser que Jannik Sinner, vainqueur dimanche du tournoi ATP 500 de Vienne, avait demandé à démarrer le tournoi de Paris-Bercy le plus tard possible. « Après coup, c’est toujours plus simple de parler de la programmation », a expliqué Cédric Pioline. « Il faut remettre les choses dans leur contexte. La journée de mercredi a été exceptionnelle en termes tennistiques, après un premier match extraordinaire entre Medvedev et Dimitrov. Et à 20h16, Zverev servait pour le match face à Humbert. Et on a basculé dans autre chose, dans la magie du sport, dans ce qu’on aime. Le public de la journée en a été ravi… Évidemment, ce n’était pas une situation idéale que de voir des milliers de personnes attendre dehors parce que l’heure de session de nuit annoncée est à 19h30 et qu’elle est repoussée par le déroulement sportif. Il y aura des mécontents. Mais ce que j’ai pu noter, au départ de la rencontre Rune-Thiem, c’est que le stade était complet et les spectateurs avaient beaucoup d’envie. » Ce qui est certain, c’est que ce scandale démontre que la réalité d’un déménagement vers une autre salle, plus moderne, a tout son sens. À Bercy, en dehors du court central, magnifique, les installations globales ne remondent plus au standing d’un Masters 1000 et l’Accor Arena ne suffit plus à satisfaire les joueurs et l’organisation d’un tel événement.

En effet, si le tournoi possédait un deuxième court plus confortable, il aurait été plus simple de ne programmer que trois matches en session de jour (au lieu de quatre), réduisant fortement le risque de commencer la night session après 19h30. « Ça nous conforte dans l’idée qu’on a bien fait d’entamer cette réflexion qui devrait aboutir bientôt, par rapport à l’avenir d’un tournoi qui doit grossir pour répondre aux nouvelles exigences du circuit », a affirmé le directeur du Rolex Paris Masters. « Il faut se dire qu’avec les infrastructures existantes, le court 1 n’est pas au niveau d’un tournoi de Masters 1000… » Si on en revient à la programmation, c’est toujours un exercice délicat. Cependant, nous sommes en droit de nous demander pourquoi la direction du tournoi n’a pas reprogrammé Jannik Sinner en deuxième partie de soirée, jeudi, après le match de Novak Djokovic (n°1) placé en night session, pour garantir une star en soirée. Le match opposant Holger Rune (n°7) à Daniel Altmaier (n°54) aurait été avancé en dernier match de jour, ce qui aurait paru plus logique puisque le Danois avait joué avant l’Italien mercredi. Cependant, les organisateurs avaient en tête le potentiel quart de finale de vendredi (Djokovic–Rune), revanche de la finale de 2022. Selon cette logique, Holger Rune devait donc être programmé lui aussi en nocturne ce jeudi. « Il y a une articulation de programmation, même si on n’y arrive pas à chaque fois, pour respecter une certaine forme d’équité entre les joueurs et les blocs de tableau », a essayé d’expliquer Cédric Pioline. « Parfois, on doit faire des arbitrages complexes où il n’y a pas de bonnes solutions. On doit assumer les choix. » Si le choix est assumé, cela reste dommage d’avoir perdu, sur forfait, un des prétendants au titre.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @DarioPuppo, @TennisMagazine1, @TheTennisLetter
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