Vainqueur à Shanghaï, Hubert Hurkacz devient un candidat sérieux pour les ATP Finals

Cela peut surprendre mais, en remportant le Masters 1000 de Shanghaï ce dimanche, le Polonais Hubert Hurkacz (n°11) est devenu candidat à une place aux ATP Finals. Alors qu’il semblait largué dans la course au Masters, il s’est totalement relancé. Et, avec sa forme actuelle, l’arrivée de l’indoor qui correspond à ses qualités et sa capacité à jouer son meilleur tennis dans les matches à enjeux, il peut désormais y croire.

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Et s’il était l’invité surprise lors des ATP Finals de Turin, du 12 au 19 novembre prochain ? Hubert Hurkacz (n°11) ne serait pas un novice dans le tournoi des Maîtres, puisqu’il l’a déjà disputé en 2021. Et si le voir se qualifier ne serait pas une sensation en soi, il semblait bien présomptueux, il y a une quelques jours, d’en faire un candidat. Au début du Masters 1000 de Shanghaï, il était classé au 17ème rang mondial, accusant 1 225 points de retard à la Race sur Holger Rune (n°6), en position de dernier qualifié virtuel. Ce lundi, le Polonais n’est plus qu’à 335 longueurs du Danois, en 11ème position. Pourtant, en Chine, les favoris se nommaient Carlos Alcaraz (n°2), Daniil Medvedev (n°3), Jannik Sinner (n°4) ou encore Alexander Zverev (n°9). Ils étaient très peu à miser sur Hubert Hurkacz qui, par son côté introverti, donne presque l’impression de s’excuser d’être là. Mais cet air timide cache une certaine confiance en soi. « En abordant ces deux dernières semaines ici à Shanghaï, je savais qu’il fallait que je me donne une chance de croire à Turin », a-t-il notamment déclaré, après la victoire finale, en conference de presse depuis Shanghaï. « J’avais besoin de gagner des tournois, donc c’est plutôt un bon début. Le plus important, c’est que nous voulons juste nous améliorer chaque jour. Nous faisons de notre mieux et ensuite on continue juste à se battre. »

Le joueur polonais a beau ne pas briller par son charisme, il n’en reste pas moins un vrai compétiteur. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil à ses statistiques affolantes en finales : sur huit disputées sur le circuit ATP, il en a gagné sept (soit 87,5 % de réussite), soit le meilleur parmi ceux qui en ont disputé au moins cinq. À ce stade, il est donc très difficile à jouer. Ce dimanche, Andrey Rublev (n°5) a compris pourquoi. Le Russe avait pourtant l’ascendant à l’échange à partir du deuxième set, mais cela n’a finalement pas suffi. « C’était une sacrée bataille », a ajouté le joueur de 26 ans. « Surtout émotionnellement. J’ai eu une balle de match et Andrey a frappé un service fantastique. Et puis, ça a été son tour dans le tie-break, puis j’ai eu d’autres balles de match. C’était un coup l’un, un coup l’autre et un match si délicat. » Avant de rentrer davantage dans les détails devant les journalistes : « Andrey jouait vraiment du bon tennis, et je savais qu’il fallait que je sorte de grands coups. Donc j’essayais juste de rester à l’affût, de rivaliser autant que je le pouvais, de garder un dialogue intérieur positif avec moi-même et puis de croire en moi jusqu’à la fin. En fin de compte, c’est une finale, et vous allez juste tout donner. »

On s’aperçoit ainsi que son côté placide reflète également sa capacité à se concentrer de manière intense, à rester dans sa bulle. C’est seulement de cette manière qu’il a pu tirer le maximum de son arme principale : sa première balle de service. Hubert Hurkacz s’appuie à merveille sur sa taille (1,96 mètre), mais il faut savoir maîtriser ses nerfs pour frapper quatre aces dans le jeu décisif du troisième set, en finale, dont un pour sauver une balle de match. Alors que la saison en indoor européen arrive, ses qualités au service et son sang-froid pourraient bien lui permettre d’aller chercher in extremis son billet pour les ATP Finals de Turin. Premier joueur non membre du Top 10 à s’imposer au Masters 1000 de Shanghaï, Hubert Hurkacz n’est plus très loin de réintégrer cette prestigieuse élite. Et si Roger Federer, qui a assisté aux premières loges à son triomphe, l’avait inspiré ? « C’était vraiment sympa de jouer devant lui », a déclaré le dernier joueur à avoir battu le maestro suisse à Wimbledon en 2021. « J’espère qu’il a pris un petit peu de plaisir lui aussi. » En homme de goût, le glorieux retraité a certainement apprécié le clin d’œil.

Article rédigé par Yannick Giammona

Crédit photos : @AllAboutHQ

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