Ce mercredi, Jannik Sinner (n°7) s’est imposé au tournoi ATP 500 de Pékin, après avoir notamment battu les n°2 et n°3 mondiaux. Désormais membre du Top 5 mondial, le joueur italien de 22 ans est en plein progrès, ce qu’il a démontré en Chine, quelques semaines après son premier titre en Masters 1000. Reste plus qu’à transformer l’essai en Grand Chelem.
Après avoir éliminé Carlos Alcaraz (n°2) en demi-finales du tournoi ATP 500 de Pékin, Jannik Sinner (n°7) n’avait pas hésité à avouer qu’il n’était pas spécialement ravi à l’idée de retrouver Daniil Medvedev (n°3), le lendemain, en finale. En effet, l’Italien s’était incliné six fois sur six face au Russe, dont deux fois en finale cette année, lors du tournoi ATP 500 de Rotterdam et au Masters 1000 de Miami. Cependant, le joueur de 22 ans a changé la donne et peut-être aussi le cours de sa carrière. Ce mercredi, il s’est imposé en deux sets 7-6 (2), 7-6 (2) face au n°3 mondial pour remporter, à Pékin, le neuvième trophée de sa carrière. Assuré de devenir n°4 mondial quelle que soit l’issue de la finale et d’égaler ainsi le meilleur classement ATP jamais atteint par un joueur italien (Adriano Panatta avait également été quatrième en 1976), Jannik Sinner a quasiment validé sa qualification pour les ATP Finals de fin d’année, même s’il lui manque officiellement 30 points pour y parvenir.

Cet été, Jannik Sinner a remporté le Masters 1000 de Toronto, son olus grand titre. Mais il y a lieu de penser que ce tournoi ATP 500 de Pékin reste à ce jour son plus beau titre, vu la densité du tableau. On peut également considerer que la manière dont le joueur italien est parvenu à triompher est importante. En effet, il a battu coup sur coup le n°2 mondial, Carlos Alcaraz, en demies (7-6 [4], 6-1) et le n°3, Daniil Medvedev, en finale. Un enchaînement qu’il n’était pas parvenu à faire cette année à Miami, où il avait également battu l’Espagnol dans le dernier carré. Souvent critiqué pour son absence de plan B, Jannik Sinner a fait l’étalage de sa justesse tactique pour prendre enfin le meilleur sur sa bête noire. Plus porté vers le filet que d’habitude – il a utilisé le service-volée, mais également la montée à contre-temps avec succès -, il y a connu un joli taux de réussite malgré un nombre anormalement élevé de smashes ratés, notamment un tout fait sur une balle de 5-3 au premier set qu’il aurait pu regretter.

Cependant, Jannik Sinner n’a jamais vacillé et n’est jamais sorti de son schéma tactique. Finalement, il n’a connu qu’une seule frayeur, lorsqu’il a dû sauver la première balle de break du match, à 2-2 dans le premier set. Il l’a fait, avec l’aide de Daniil Medvedev. Ensuite, il n’a plus jamais été mis en danger sur ses jeux de service, déroulant la plupart du temps son engagement là où son adversaire peinait davantage sur le sien (5 balles de break à écarter pour le joueur russe). Daniil Medvedev, auteur pourtant d’un départ canon au service (87% de premières balles dans le premier set), a craqué lors du premier jeu décisif en commettant une double faute qui a semblé enrailler la machine. Dans le deuxième set, son pourcentage a nettement baissé (59%), à l’image de son niveau de jeu général. Un vrai coup d’arrêt, contrastant avec son éblouissante démonstration en demi-finales contre Alexander Zverev (n°10). Il faut dire que la prestation de Jannik Sinner n’y est pas pour rien. Du haut de ses 22 ans, l’Italien s’installe pour de bon parmi ce gotha des meilleurs joueurs du monde où il est attendu depuis longtemps. Même si l’heure n’est pas au relâchement puisque l’attend en fin de semaine une entrée en lice face à Marcos Giron (n°80) au Masters 1000 de Shanghai. Et, si on regarde plus loin, la confirmation de ces belles dispositions en Grand Chelem dès 2024.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @ChinaOpen
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