Ben Shelton, serveur le plus puissant de cet US Open

Qualifié pour les demi-finales de l’US Open, sa première en Grand Chelem, Ben Shelton (n°47) nous rappelle les plus belles heures d’un certain Andy Roddick, qui faisait pleuvoir les coups au service. Au cours de cette édition 2023 du Grand Chelem new-yorkais, le jeune joueur américain a démontré qu’au service, il allie la surpuissance à la variété. À chacune de ces rencontres, il bat les records de vitesse, jusqu’à planter contre Tommy Paul (n°14), en huitièmes de finale, deux bombes sur le T dans le même jeu flashées à 239,7 km/h. Avec l’énorme rumeur du Stadium Arthur Ashe pour accompagner le bruit sec de sa frappe. « Après leur match en Australie, Tommy m’a dit qu’il pensait que Ben avait le service le plus difficile qu’il ait rencontré dans sa carrière », a expliqué Brad Stine, le coach de Tommy Paul. « Car il est illisible. Quand on regarde les statistiques, on ne peut rien en tirer. Il peut servir à 80 % le coup droit, ou quatre fois d’affilée sur le revers, ou au milieu. Pas possible de choisir un côté. Et sa puissance, vous avez vu ça ? Le mec, on dit en anglais que c’est une beast (une bête, ndlr). » Ceci dit, la bête doit tout de même calmer ses ardeurs. Car Bryan Shelton, le père-coach, veille à la science des vitesses, des effets et des trajectoires à doser avec la puissance. « Mon père est toujours en colère quand je mets mes bombes au service », a confié le 47ème joueur mondial. « Après le match, il me dit toujours : ‘Je sais que tu regardes l’écran quand tu sers.’ Et ce n’est pas faux… Mais mon père me fait des misères là-dessus. » Ainsi, après le choc des 239,7 km/h, pas loin des 244,6 km/h d’un certain Andy Roddick en 2004, Ben Shelton n’a pas voulu en rajouter. « C’est cool, mais ce n’est pas si bon pour mon tennis », a-t-il ajouté. « La preuve, j’ai été breaké deux fois d’affilée après ce jeu-là. Frapper de plus en plus fort, chasser le record, ça peut brouiller mon rythme… »