Au sein du calendrier ATP, le mois d’août est certainement l’un des plus chargés. Les meilleurs joueurs du monde doivent enchaîner trois grands tournois en l’espace d’un mois et, historiquement, cette tournée nord-américaine sur dur est l’une des plus dures à réaliser. Généralement, les vainqueurs diffèrent beaucoup entre les Masters 1000 du Canada et de Cincinnati et l’US Open, comme l’an dernier avec trois vainqueurs différents.
Le calendrier masculin offre de nombreuses occasions d’enchaîner deux grands titres, voire plus. En mars, il y a les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami. Lorsque le circuit pose ses valises sur terre battue, les occasions sont belles pour tenter d’asseoir sa domination. Statistiquement, il semble cependant plus compliqué de réaliser un bel enchaînement lors de la tournée nord-américaine sur dur, puisqu’ils ne sont que trois à avoir réussi un incroyable triplé Canada/Cincinnati/US Open. Soit un mois d’août de rêve, qui reste rarissime.

En effet, quelques jours seulement après la fin de Wimbledon, tout s’enchaîne très vite. Si la tournée nord-américaine sur dur démarre gentiment avec le tournoi ATP 250 d’Atlanta puis le tournoi ATP 500 de Washington, les meilleurs joueurs s’affrontent ensuite lors de trois événements qui sont condensés sur quatre semaines. Ainsi, le Masters 1000 du Canada (Toronto ou Montréal, en altenance) lance ce mois d’août de folie. Il n’y a ensuite qu’une semaine de repos, pour les joueurs, entre le Masters 1000 de Cincinnati, qui suit, et l’US Open, dernière levée du Grand Chelem de la saison. Pour beaucoup, il est difficile de poursuivre sur la même voie. Pendant un mois, en plein milieu de l’été et parfois sous des chaleurs étouffantes, les meilleurs peuvent jouer jusqu’à 17 matches s’ils gagnent à chaque fois. C’est aussi la dernière occasion de l’année de briller au très haut niveau puisqu’il y a un écart conséquent entre l’US Open et l’Open d’Australie, bien plus que lors de l’été.

Voilà pourquoi, depuis le début de l’ère Open, seulement trois joueurs ont réussi à gagner au Canada, à Cincinnati et à l’US Open la même année : Patrick Rafter en 1998, Andy Roddick en 2003 et Rafael Nadal en 2013. Roger Federer et Novak Djokovic (n°2), pour ne citer qu’eux, s’y sont cassé les dents. On voit qu’il faut être vraiment touché par la grâce pendant un mois pour réussir une telle performance. Le Suisse a même un temps avoué que ce triplé était impossible à réaliser pour lui au vu de la difficulté que ce défi représente. Finalement, c’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles l’US Open semble être le tournoi du Grand Chelem le plus accessible pour les joueurs. En effet, c’est celui qui a souvent échappé à Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal. Quand on arrive en fin de saison, la fatigue se fait ressentir mais c’est aussi la preuve que cette tournée pompe beaucoup d’énergie. Il n’est pas rare de voir quelques surprises dans ces Masters 1000 (comme la victoire de Pablo Carreño Busta au Canada ou de Borna Coric à Cincinnati l’année dernière) et même à l’US Open, comme en 2009 (Juan Martin del Potro) ou en 2014 (Marin Cilic).
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @usopen, @NBOtoronto, @CincyTennis
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