Vainqueur lundi du Français Grégoire Barrère (n°58) en deux sets 6-4, 6-3 au premier tour du Masters 1000 de Toronto, Matteo Berrettini (n°38) a confirmé qu’il allait mieux, un mois après un tournoi de Wimbledon où il s’est déjà montré plus en forme. Mais avant cela, il avait connu une période beaucoup plus sombre où la déprime, voire la dépression, avait pointé le bout de son nez. Depuis le Canada, l’Italien n’a pas hésité à s’exprimer sur le sujet.
On se souvient des larmes de Matteo Berrettini (n°38), après sa défaite au premier tour du tournoi ATP 250 de Stuttgart. Deux mois plus tard, le joueur italien va nettement mieux. Lundi, il a fait belle impression au premier tour du Masters 1000 de Toronto, où il a éliminé le Français Grégoire Barrère (n°58), confirmant un regain de forme déjà entrevu en juillet dernier à Wimbledon, où il avait atteint les huitièmes de finale, seulement battu par Carlos Alcaraz (n°1). Pourtant, quelques semaines auparavant, Matteo Berrettini était apparu au fond du trou. En effet, il avait été balayé par son compatriote Lorenzo Sonego (6-1, 6-2) sur le gazon allemand. « Je ne me sentais pas prêt », a-t-il expliqué depuis le Canada, dans des propos relayés par nos confrères d’Eurosport. « Je me sentais triste sur le court et au Queen’s, j’ai eu mal encore aux abdominaux. C’est comme une histoire sans fin. Je voyais tout en noir. Je pensais qu’il n’y avait aucune chance pour que je rejoue, que j’allais manquer Wimbledon encore, comme l’an dernier où j’ai eu le Covid. J’ai eu tant de pensées négatives. »
À quel point ces pensées dites négatives avaient-elles envahi l’esprit du joueur italien ? Peut-être pas au point de se faire du mal, comme un certain Nick Kyrgios (n°92) en son temps, mais le désespoir aurait pu remettre en question sa carrière. Des rumeurs avaient d’ailleurs été entendues, faisant état d’une retraite sportive anticipée à seulement 27 ans. S’il ne les a jamais confirmées, le 38ème joueur mondial semblait tout de même au fond du trou, miné par les blessures à répétition. Était-il en dépression ? Ses pleurs à Stuttgart le laissent penser. En tout cas, la déprime était bien présente. « J’avais perdu l’enthousiasme pour le sport », a ajouté Matteo Berrettini. « J’avais tout perdu… C’est ce qui me fait me sentir vivant. À Monte-Carlo, c’était vraiment dur, parce que je commençais à me sentir bien à nouveau. J’avais pris du plaisir pendant mon deuxième tour, c’était mon anniversaire, et je me suis à nouveau blessé. Je n’arrivais pas à y croire. J’ai dû tirer un trait sur la saison sur terre, encore, et sur le tournoi de Rome qui est vraiment spécial pour moi. Donc ça m’a fait vraiment mal. »

Comment le joueur de 27 ans a-t-il ainsi fait pour repartir de l’avant ? Comme toutes les personnes en proies à une dépression, Matteo Berrettini a eu besoin d’aide. Et à défaut de consulter un psychologue, c’est sa famille, sa petite amie et son équipe qui lui ont remonté le moral. « Ils m’ont mis dans une position où je devais, en quelque sorte, me battre à nouveau », a précisé l’Italien. « Et à ce moment-là, je ne voulais plus vraiment me battre. Je voulais laisser filer les choses et aller autre part. Mais je me suis fait violence et ça a été, je pense, le tournant. » À tel point qu’il est parvenu à rebondir sur le gazon du All England Club, de façon spectaculaire, au point de considérer qu’il aurait pu mieux faire contre Carlos Alcaraz, en huitièmes de finale de Wimbledon. « Je n’avais pas assez d’entraînement et de tennis derrière moi », a expliqué le 38ème joueur mondial. « Mais quitter le court en pensant cela aurait été un rêve quelques semaines avant. C’était un moment joyeux, même si j’ai perdu. » Au final, le plus important pour Matteo Berrettini est qu’il a enfin trouvé la lumière au bout du tunnel. À lui de confirmer son net regain de forme, ce qu’il a déjà commencé à faire à Toronto.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @PeterMPower, @matteoutofc
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