Wimbledon

Juan Carlos Ferrero, l’homme qui a façonné le jeu de Carlos Alcaraz

Derrière un grand joueur de tennis, il y a souvent un grand entraîneur. Vainqueur de Roland-Garros en 2003, aujourd’hui âgé de 43 ans, Juan Carlos Ferrero a façonné le jeu de Carlos Alcaraz (n°1), vainqueur dimanche de son premier trophée sur le gazon de Wimbledon. Raison pour laquelle les larmes ont coulé sur le visage de cet ancien champion, qui connaît les sacrifices qu’il faut faire pour atteindre un tel niveau de jeu.


Dimanche, après le triomphe de Carlos Alcaraz (n°1) sur le gazon de Wimbledon, les larmes ont coulé sur le visage d’un homme : Juan Carlos Ferrero, son entraîneur. L’étreinte entre le coach et son poulain a par ailleurs été belle à voir, alors que le joueur espagnol venait de remporter son deuxième titre en Grand Chelem, à l’issue d’une finale remportée en cinq sets face à Novak Djokovic (n°2). Âgé de 43 ans, Juan Carlos Ferrero était très ému, et il y avait de quoi : c’est lui, l’homme qui a façonné le jeu de Carlos Alcaraz pour en faire le joueur qu’il est aujourd’hui. Arrivé à l’âge de 15 ans dans son académie, l’Equelite Academy, le vainqueur de Wimbledon n’a cessé de grandir et de progresser depuis, jusqu’à devenir le plus jeune n°1 mondial de l’histoire, en septembre 2022, après son oremier trophée en Grand Chelem, remporté à l’US Open.

Cinq ans plus tard, le diamant a été poli et il brille plus que les autres. Juan Carlos Ferrero peut donc dire à qui veut l’entendre qu’il a réussi son pari. Car à l’époque, le lauréat de Roland-Garros en 2003 a pris un chemin de traverse et un risque réel. Après sept mois d’une collaboration fructueuse (terminée dans les rancoeurs) avec Alexander Zverev (n°19), l’Allemand qu’il a propulsé au 3ème rang mondial et qu’il a conseillé lors de ses deux premiers Masters 1000 victorieux en 2017 (à Rome et à Montréal), Juan Carlos Ferrero possède une carte de visite qui a de la gueule. Des joueurs comme Dominic Thiem, Juan Martin del Potro ou encore Simona Halep le réclamaient à l’époque. Pourtant, l’Espagnol a choisi une voie mpins prestigieuse, plus laborieuse, mais à ses yeux beaucoup plus constructive, en prenant en main l’incroyable destinée de Carlos Alcaraz. À 15 ans, forcément, tout n’était pas gagné ! « Il était mince comme un spaghetti », s’est rappelé Juan Carlos Ferrero avec un sourire. « Il allait vite mais il n’avait pas de muscles, ni dans le dos, ni dans les jambes. Mais on a très vite décelé quelque chose de spécial. » Le choix est audacieux et financièrement, il s’avère périlleux. Juan Carlos Ferrero en avise sa famille, qui l’accepte. L’Espagnol range gentiment ses galons, s’assoit sur de gros chèques et troque les nuits aux cinq étoiles pour des déplacements animés en voiture, où le jeune Carlos Alcaraz lui conte déjà son désir de devenir n°1 mondial ! « On regroupait dans le même coin deux, trois tournois », a-t-il déclaré. « Ça n’a pas été une décision facile à prendre mais pour moi, c’était un positionnement personnel et une croissance professionnelle, comme entraîneur, de faire grandir un jeune comme ça. »

En conférence de presse avant la finale, Carlos Alcaraz avait rendu un bel hommage à Juan Carlos Ferrero en expliquant notamment qu’il le considérait comme « un deuxième père » et qu’il appréciait les moments partagés avec lui sur le circuit ATP. Et dimanche soir, alors que son talentueux joueur revêtait son smoking et noeud papillon pour la soirée de gala au All England Club, le co1ch résumait ces cinq premières années partagées comme un « joli voyage de vie » et se projetait déjà vers d’autres beaux lendemains. « Avec Carlos, il fallait rêver en grand », a-t-il assuré. « On a fait beaucoup de sacrifices, en termes familiaux et d’enfance pour lui. Mais on vit aujourd’hui quelque chose de merveilleux et on en veut plus. »

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @TennisHQ_, @Wimbledon

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