Neuf mois après avoir accouché, Elina Svitolina surprend encore à Wimbledon

Après avoir atteint les quarts de finale à Roland-Garros, Elina Svitolina (n°76) s’est qualifiée mardi pour les demi-finales de Wimbledon. Le tout grâce à une belle victoire, qui plus est, sur la meilleure joueuse du monde : Iga Swiatek (n°1). Seulement neuf mois après avoir donné vie à sa fille, la joueuse ukrainienne ne cesse de surprendre, elle qui affirme jouer différemment qu’auparavant.

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Elle n’en croyait pas ses yeux. Après un dernier coup droit dans le filet de la part d’Iga Swiatek (n°1), Elina Svitolina (n°76) venait de se qualifier pour les demi-finales de Wimbledon, quatre ans après avoir déjà atteint ce stade de la compétition au All England Club. Ce mardi, Elina Svitolina s’est ainsi imposée en trois sets 7-5, 6-7 (5), 6-2. Incrédule, la joueuse ukrainienne déclarait, au micro sur le Centre Court : « Je ne sais pas ce qu’il se passe… C’est fou ! » Même si la joueuse polonaise n’est pas aussi à l’aise sur gazon que sur terre battue, la performance est là pour celle qui a donné naissance, il y a seulement neuf mois, à sa fille. Car Iga Swiatek, qui atteignait les quarts de finale sur le gazon londonien pour la première fois de sa carrière, affichait un bel état de forme. Oui, mais voilà : engagée en mai dernier, la résurrection de l’Ukrainienne n’est pas qu’un feu de paille.

Pourtant, en 2022, son moral était loin d’être au beau fixe. Usée par des blessures au dos, mentalement à fleur de peau avec l’invasion russe dans son pays, l’Ukraine, Elina Svitolina avait écourté sa saison dès le printemps. Rapidement, elle s’était d’ailleurs engagée comme ambassadrice d’une association de récolte de fonds pour aider l’Ukraine. En octobre, elle donnait ensuite naissance à une fille, de son union avec le Français Gaël Monfils. Les conséquences de cette maternité ne l’ont pas empêché de regagner les courts rapidement, puisqu’elle s’est inscrite sur le circuit secondaire dès le mois de mars, cinq mois seulement après son accouchement. Mais il fallait tout reconstruire. Dans l’ombre, Elina Svitolina a travaillé très dure et les resultats n’ont pas tardé à venir. Juste avant Roland-Garros, elle a remporté le tournoi WTA 250 de Strasbourg, son premier titre depuis un an et demi, et atteint les quarts de finale du côté de la Porte d’Auteuil, éliminée par Aryna Sabalenka (n°2). Une performance déjà hors-norme après deux mois, qui résonne désormais comme une sorte de prémices à ses exploits sur le gazon londonien. Iga Swiatek ne s’y trompe d’ailleurs pas. Aux premières loges pour assister à cette renaissance, la Polonaise a senti Elina Svitolina « plus libérée. »

Désormais, c’est une autre joueuse qui débarque sur le court. « La guerre m’a rendue plus forte, y compris mentalement », a-t-elle expliqué en conférence de presse après sa qualification pour les demies. « Je ne considère plus les moments difficiles comme des désastres. Il y a des choses pires dans la vie. » Par moments, lors de son quart de finale, elle a complètement lâché ses coups et joué très vite, trop vite pour la numéro 1 mondiale, qui a vu son gros coup droit se dérégler. Iga Swiatek, qui l’avait affronté il y a deux ans lors du tournoi WTA 1000 de Rome, a vu la différence. Si le niveau de jeu d’Elina Svitolina etait en train de décliner, il semblerait qu’elle a retrouvé de sa superbe. En demi-finales pour la troisième fois de sa carrière en Grand Chelem (après Wimbledon et l’US Open, coup sur coup, en 2019), l’Ukrainienne peut maintenant aller jusqu’au bout, alors qu’elle n’avait pas gagné un match sur herbe avant Wimbledon. Elle affrontera Marketa Vondrousova (n°42), tombeuse de Jessica Pegula (n°4), jeudi pour une place en finale. « Je viens de reprendre la compétition, la pression n’est plus la même », a indiqué la 76ème joueuse mondiale. Elle sera épaulée, dans sa quête d’un premier titre dans un Majeur, par un soutien de prestige, en la personne d’Iga Swiatek. « Je lui ai dit, au filet, que j’espérais qu’elle gagne le tournoi », a dévoilé la Polonaise. « Je sais à quel point elle le veut. »

Article rédigé par Yannick Giammona

Crédit photos : @TennisHQ_

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