Depuis le début de la quinzaine britannique, plusieurs rencontres ont été interrompues, sur le Centre Court, à cause du couvre-feu établi à 23 heures (heure locale) pour ne pas déranger le voisinage. Ce qui pose la question de la programmation, de la part des organisateurs, et surtout du début des matches. Programmé à 13h30 (14h30, en France), ne pourrait-on pas lancer la programmation un peu plus tôt pour éviter toute polémique ?
Depuis le début de cette édition 2023 de Wimbledon, plusieurs rencontres ont été interrompues avant leur terme sur le Centre Court, à cause du couvre-feu établi à 23 heures, heure locale (minuit, en France). Parmi elles, deux gris matches n’ont pas pu aller à leur terme : le deuxième tour entre Andy Murray (n°40) et Stefanos Tsitsipas (n°5), démarré jeudi soir et terminé vendredi, ainsi que le huitième de finale opposant Novak Djokovic (n°1) à Hubert Hurkacz (n°18). Interrompu dimanche soir à deux sets zéro en faveur du Serbe (7-6 [6], 7-6 [6]), cette rencontre s’est achevée ce lundi, ajoutant une fin de match à jouer aux trois rencontres déjà prévues. Ce qui pose question, c’est justement qu’il n’y a que trois matches qui sont programmés, chaque jour, sur le Centre Court (comme sur le N°1 Court, d’ailleurs). Cependant, la journée ne démarre qu’à 13h30 (heure locale) sur le central londonien, contre 11 heures sur les courts annexes et 13 heures sur le N°1 Court. Notez qu’il y a eu un changement récent dans cet horaire puisque avant 2021, et l’arrivée du Covid-19, le programme était lancé à 13h sur le Centre Court. Mais, après l’annulation de l’édition 2020, il a été décidé de reculer cet horaire d’une demi-heure et d’ajouter une pause de vingt minutes entre chaque match.

La raison officielle, avec la pandémie de Coronavirus, était de fluidifier la circulation des piétons autour du stade, afin que les tribunes soient les plus remplies possible. Autrement dit, il fallait laisser le temps aux invités de terminer leur déjeuner en loges avant de s’asseoir en tribunes. « Afin que les gens aient le temps d’arriver et que le stade soit plein quand les joueurs entrent sur le court », a notamment confirmé Sally Bolton, la directrice générale de Wimbledon, à la presse britannique. « Quand les gens achètent un billet pour Wimbledon, ils veulent vivre l’expérience complète, ce qui implique d’aller voir des matches sur les courts extérieurs, peut-être d’acheter quelque chose à manger, des fraises à la crème. » Mais il y a une autre raison, plus officieuse. Ainsi, le principal diffuseur du tournoi, la BBC, ne serait pas mécontente que le troisième et dernier match du Centre Court démarre plus tardivement. Car il se joue, la plupart du temps, en prime time, et devient petit à petit une sorte de night session sans vraiment en porter pas le nom. « Les audiences télé parlent d’elles-mêmes : elles dépassent nos attentes et les chiffres des années précédentes », a ajouté Sally Bolton. Il n’y a qu’à regarder les horaires de début de ces dernières rencontres du Centre Court : le duel entre Andy Murray et Stefanos Tsitsipas a démarré à 19h46, alors que celui entre Novak Djokovic et Stan Wawrinka a été lancé à 20h40. Ce fut même 20h56 pour le troisième tour féminin entre Elena Rybakina (n°3) face à Katie Boulter (n°89), samedi. Enfin, dimanche, le match entre Novak Djokovic et Hubert Hurkacz a commencé à 20h49. « Wimbledon prend les décisions et l’intérêt des joueurs n’est évidemment pas la seule chose qui entre en considération », reconnaissait Andy Murray après sa défaite contre Stefanos Tsitsipas. « Il y a d’autres choses, comme les télés. » Si Elena Rybakina avait réussi à boucler l’affaire en vitesse face à Katie Boulter (6-1, 6-1), cela n’a pas été le cas de Novak Djokovic, stoppé dans son élan dimanche à 22h35.

Pourtant, ce Centre Court possède un toit, qui permet de prolonger le jeu le soir. Ceci dit, le couvre-feu a été instauré à 23 heures, en même temps que l’arrivée du toit, pour ne pas déranger les riverains de Wimbledon. Et modifier son heure n’est pas négociable. En 2022, Novak Djokovic s’était déjà positionné en faveur d’un changement d’horaire. « Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas commencer plus tôt, surtout maintenant qu’il y a les interviews sur le court, ce qui n’existait pas il y a quelques années », avait-il expliqué. « Je pense que la plupart des joueurs seraient d’accord pour démarrer plus tôt le premier match du central. Si tu es programmé en dernière rotation sur le Centre Court, tu es quasiment certain de terminer sous le toit, ce qui change les conditions, le style de jeu, la façon de se déplacer. Ça devient vraiment un tournoi indoor quand tu es programmé le soir sur le Centre et le 1. » Un argument qu’il a encore avancé, ce lundi, après sa qualification en deux temps pour les quarts de finale, quand il lui a été demandé si on devait changer l’heure de début sur le central. « Je crois que oui », a confirmé le n°2 mondial. « Je suis d’accord avec ça. De toute évidence, le couvre-feu est probablement quelque chose de beaucoup plus difficile à changer en raison de la communauté et de la zone résidentielle dans laquelle nous nous trouvons. Je pense que les matches pourraient commencer au moins à midi, je pense que ça ferait une différence. » Alors, à quand une modification ? Le diffuseur principal est-il le principal acteur qui empêche les choses d’évoluer dans ce sens ?
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @TennisHQ_
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