Roland-Garros

Pourquoi Roland-Garros boude le tournoi féminin pour ses night sessions ?

Depuis le début de l’édition 2023 de Roland-Garros, il y aura eu – en comptant celle prévue ce soir – six rencontres en night session, sur le Court Philippe-Chatrier. Cependant, aucune rencontre du tableau féminin n’a eu le droit d’être mise à l’affiche lors de cette soirée… Un peu comme en 2022, où un seul match féminin s’était joué en soirée, sur l’ensemble du tournoi. Alors, est-ce que cela va être pareil, voire pire, cette année ? La question est posée.


Après cinq rencontres masculines proposées en night session depuis le début du tournoi, on aurait pensé que les dames auraient enfin droit, ce samedi, à cet honneur. Que nenni ! Ce samedi, pour la deuxième fois consecu, Alexander Zverev (n°27) apparaîtra en night session, lui qui a « dépanné », jeudi soir, après le forfait de Gaël Monfils (n°394). Pourtant, dans la partie basse du tableau masculin, il n’y a ni Carlos Alcaraz (n°1) ni Novak Djokovic (n°3), et deux des favoris du tournoi ont déjà été éliminés : Daniil Medvedev (n°2) et Jannik Sinner (n°9). Alors, pourquoi ne pas programmer la tenante du titre, Iga Swiatek (n°1), ou sa grande concurrente, Elena Rybakina (n°4), en night session ? Certes, l’affiche entre Alexander Zverev et Frances Tiafoe (n°12) est alléchante, sur le papier. Mais quand même. L’organisation du tournoi de Roland-Garros n’a-t-elle pas tiré les leçons des critiques reçues l’an passé ?

Pourtant, d’autres joueuses auraient pu apparaître en night session, comme Ons Jabeur (n°7) ou encore Coco Gauff (n°6), qui affrontera la jeune joueuse qui monte à la vitesse grand V, Mirra Andreeva (n°143), ce samedi au troisième tour. Cependant, si cette affiche nous fait envie, elle ne semble pas faire la faveur des organisateurs du tournoi. Ce qui nous ramène un an en arrière, quand une seule night session sur dix avait été consacrée au tennis féminin. On semble prendre le même chemin cette année, ce qui ne représente que 10% des rencontres de soirée… trop peu à notre goût ! Pourtant, un argument permet se mettre en lumière ce choix, et comme souvent il est économique. En effet, le public de Roland-Garros doit en avoir pour son argent. Or, contrairement à l’Open d’Australie ou l’US Open, où deux rencontres ont lieu en noght session, il n’y en a qu’une seule du côté de la Porte d’Auteuil. Par conséquent, si le match féminin ne dure qu’une heure, ce serait prendre le risque de laisser le public – qui paye déjà assez cher sa place – sur sa faim.

Notez d’ailleurs que Iga Swiatek, la n°1 mondiale qui pourrait avoir les faveurs du tournoi pour être programmée en night session, n’aime pas jouer le soir. Elle préfère être sur le court en journée, ce qui ne plaide pas en faveur du tennis féminin pour résoudre ce problème. « Il y a des joueurs qui aiment bien l’énergie du soir, qui aiment jouer le soir en raison des conditions que cela offre », a ainsi expliqué la joueuse polonaise. « Moi, je préfère avoir un vrai rythme diurne et je l’ai perdu à Madrid. J’ai demandé tous les jours personnellement à jouer de jour. J’ai déjà joué en session nocturne pendant la saison de terre battue et je n’ai pas trop apprécié. Je ne regarde même pas les matches le soir, en fait. J’essaie simplement de récupérer et de ne pas penser au tennis. Mais ce serait bien, bien sûr, d’avoir des matches de nuit avec des femmes, mais je n’aide pas beaucoup à la cause. » Ceci dit, rien n’oblige Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi, à suivre les demandes de la joueuse, même si elle est n°1 mondiale et tenante du titre. La solution, s’il y en a une, serait peut-être de programmer deux rencontres le soir, comme à Melbourne ou encore New York. Mais à quelle heure lancer cette night session. Quand on voit un Gaël Monfils qui termine au-delà de minuit, aurait-il été possible de lancer ensuite un autre match ? Le débat reste ouvert.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @lequipe, @atptour,@WTA

À LA LIRE AUSSI :

Pour Novak Djokovic, à Roland-Garros, c’est « jeu, set et patch » !

À Roland-Garros, Caroline Garcia a mis en lumière son gros manque de confiance

2 réflexions au sujet de “Pourquoi Roland-Garros boude le tournoi féminin pour ses night sessions ?”

Laisser un commentaire