Pour la troisième année consécutive, la Française Caroline Garcia (n°5) est éliminée dès le deuxième tour à Roland-Garros. Si son jeu est basé sur une prise de risques perpétuelle, la Lyonnaise a regretté, après coup, que son manque de confiance latent l’empêche de produire le jeu qu’elle aime. Car c’est bien ce qui manque chez elle, et qu’elle doit retrouver au plus vite : cette confiance qui la rend si dangereuse.
Décidément, le chemin de Caroline Garcia (n°5) est tout sauf un long fleuve tranquille. Après avoir retrouvé les sommets en 2022, elle nage de nouveau dans le doute depuis le début de la saison 2023. Résultat, elle n’a passé qu’un tour dans tous les tournois qu’elle a disputés durant la tournée sur terre battue : Stuttgart (WTA 500), Madrid et Rome (WTA 100p) et enfin, Roland-Garros. Pourtant, en tant que membre du Top 5 mondial, on pouvait s’attendre à mieux. Ce mercredi, elle a perdu au deuxième tour, Porte d’Auteuil, face à la Russe Anna Blinkova (n°56), en trois sets 4-6, 6-3, 7-5. Pourtant, la Lyonnaise semblait maîtriser la partie dans le premier set, remporté sans souci apparent. Et puis… la machine s’est « grippée », selon ses propres mots, et elle n’a pas vraiment compris pourquoi. Si on analyse un peu la situation, on en revient toujours au même problème : Caroline Garcia ne semble pas avoir de plan B quand son jeu d’attaque ne fonctionne pas (ou plus). Elle continue à tenter d’être agressive, de monter au filet, mais quand la confiance la quitte, elle ne fait rien de plus qu’enchaîner les fautes directes. Chaque fois, c’est quitte ou double et elle se met en danger. Comme en finale des tournois WTA 250 de Lyon et Monterrey, qu’elle n’est pas parvenue à aller chercher cette saison.
Pourtant, on le répète : pendant quasiment une heure, tout allait pour le mieux. Caroline Garcia venait de remporter la première manche et elle faisait le break d’entrée de deuxième set. La joueuse tricolore semblait partie pour être expéditive, mais la machine s’est soudain enrayée. « J’avais un break et après ça c’est un petit peu grippé », a-t-elle reconnu en conférence de presse. « Je me suis un peu tendue, j’ai moins réussi à avancer dans mon jeu, à jouer à fond et voilà… » Les nerfs de Caroline Garcia ne sont pas d’acier, ça on le sait déjà. Mais on pourrait croire qu’à force, elle arrive à les contrôler… ce qui n’est malheureusement pas le cas. « Dans le premier set, j’allais vraiment à fond dans mes frappes, dans mes décisions, dans mes choix de jeu et donc ma balle va plus vite. Elle fait plus mal », a ajouté la joueuse de 29 ans. On a voulu y croire jusqu’au bout, notamment quand la Française a sauvé huit balles de match à la fin du troisième set. Problème : quand elle frappait un point gagnant, il était toujours suivi de deux fautes directes, ou presque.
Le symptôme d’une joueuse qui cherche encore la bonne marche à suivre, alors qu’elle pensait l’avoir trouvée la saison dernière. « Ce sont des choses qui se sont déjà passées », a concédé la n°5 mondiale. « Je sais très bien ce que je dois faire sur le terrain, sur mon jeu. Est-ce que j’étais complètement relâchée ? Non. Est-ce que je pensais avoir des solutions pour contrer ça et en profiter au maximum ? Oui. Dans ce match-là, je suis un peu en mode on et off. C’est un dilemme qui ne devrait même plus exister après la fin de saison dernière. Si j’avais encore besoin de preuves… C’est un jeu à risques. C’est un jeu qui fait des fautes et qui fait des coups gagnants mais qui produit tellement de choses. » En attendant, elle devra tenter de retrouver cette confiance qui lui fait défaut car bientôt, elle aura un grand nombre de points à défendre. En effet, sa deuxième partie de saison avait été exceptionnelle en 2022. Sans avoir les mêmes attentes, il faudrait que Caroline Garcia règle la mire pour repartir de l’avant et nous prouver qu’elle ne s’est pas complètement perdue. Juste égarée pendant quelques mois.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @FFTennis
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