Cette année, les Masters 1000 de Madrid et de Rome inaugurent une nouveauté : ils se disputent à cheval sur deux semaines, avec des tableaux de 96 joueurs (contre 56 auparavant). Ainsi, les joueuses et les joueurs engagés ont commencé à donner leur avis sur les mois d’avril-mai, qui ressemblent à s’y méprendre à mars avec son enchaînement Indian Wells et Miami…
Depuis de nombreuses années, nous étions habitués à ce que les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami constituent les seuls tournois du mois de mars, car ils s’étendent chacun sur quasiment deux semaines. En ce mois d’avril, le Masters 1000 de Madrid inaugure ce nouveau format, qui devrait s’étendre à tous les tournois de cette catégorie dans les années à venir. Ce sera également le cas du Masters 1000 de Rome, qui suivra à partir du 9 mai prochain. Dans la capitale espagnole, le tournoi masculin a démarré mercredi, avec les principales têtes de série qui ont bénéficié d’un bye et n’ont pas joué le premier tour. Conséquence : Stefanos Tsitsipas (n°5), le dernier à entrer en lice, n’est rentré sur le court que samedi soir, soit quatre jours après les premiers échanges dans la Caja Magica de Madrid. Voilà pourquoi ce nouveau format ne fait pas encore l’unanimité, même s’il se rapproche du rythme que les joueurs connaissent lors d’un tournoi du Grand Chelem, avec un jour de repos entre chaque rencontre.

En effet, si cela convient parfaitement aux organisateurs du tournoi, les joueurs se posent quelques questions. Personne n’a crié au scandale, mais personne ne dit non plus que c’est une révolution positive pour le jeu. Battu dès le premier tour, le Britannique Andy Murray (n°52) a été un des premiers à remettre en cause cette décision d’étendre les Masters 1000 sur une douzaine de jours. « Je ne suis pas, a priori, un grand fan », a ainsi déclaré l’Écossais. « Si je me retourne vers l’époque où je réussissais vraiment bien dans ces tournois, je me souviens que pour les têtes de série et les meilleurs joueurs, il s’écoulait en gros deux semaines et demie entre le moment où l’on arrivait à Madrid et la finale à Rome. Aujourd’hui, c’est quatre semaines. Ça fait plus de temps passé en tournoi, alors que ça fait des années qu’on entend des joueurs dire que la saison de tennis est déjà très longue. Ça réduit les temps de détente, les temps non passés sur site, mais nous verrons dans les années à venir si c’est finalement un changement bénéfique. » Pour la Française Caroline Garcia (n°5), cela réduit le nombre de tournois à jouer pour se préparer avant Roland-Garros, d’autant plus quand on perd rapidement, comme ce fut le cas pour elle à Madrid (la Lyonnaise a perdu, ce samedi, au troisième tour…). « Le truc, c’est qu’il faut être prêt mentalement à rester très longtemps sur une même zone de tournoi », s’est-elle inquiété. « Tu t’épuises à être au même endroit pendant autant de temps. C’est un bon challenge d’essayer de rester fraîche mentalement, de trouver un bon rythme de récupération. Il ne faut pas se griller parce que c’est long, et après, en plus, tu enchaînes sur Rome et sur Roland-Garros. »

Et puis, il y a ceux qui sont pour ce nouveau format. Parmi eux, des joueurs qui, avant, devaient passer par les qualifications pour pouvoir entrer dans le tableau principal d’un Masters 1000, alors qu’ils sont dans le Top 100 et se battent pour rester au olus haut niveau. Gregoire Barrere (n°56) fait partie de ces joueurs et a vu cela comme une belle opportunité. « C’est long, oui, mais en même temps, pour des joueurs comme moi, avec mon classement, ça permet de rentrer directement dans les tableaux », a expliqué le joueur tricolore. « Ça permet d’éviter les matches en qualifs, qui sont toujours très durs. » Quant à Richard Gasquet (n°43), il a pointé du doigt in petit souci d’organisation qui, il l’espère, sera vite réglé. « Ils veulent faire des gros événements, style F1, ce que je comprends, et puis aussi des épreuves combinées, ce qui est dans l’air du temps », a déclaré le Français. « Donc c’est pas mal d’avoir ce gabarit, juste derrière celui des Grands Chelems. Mais après il faut s’organiser en conséquence, et je pense que, pour l’instant, ça profite plus au tournoi qu’aux joueurs. Par exemple, il y avait tellement de monde au début que c’était embouteillé et que t’étais obligé de t’entraîner à quatre sur le même court. Pas possible à deux. Pour les tout meilleurs, c’est sûrement bien. À Rome, je crains que ce soit folklorique au niveau orga. » En attendant, ce nouveau format pour les Masters 1000 est bénéfique pour d’autres tournois, qui ont changé de statut : les Challenger 175 d’Aix-en-Provence et de Bordeaux, qui vont avoir un plateau des plus prestigieux !
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @MutuaMadridOpen
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