Il y a bientôt un an, Alexander Zverev (n°16) atteignait des sommets sur terre battue, menant la vie dure à Rafael Nadal (n°15) en demi-finales de Roland-Garros. Jusqu’à cette terrible blessure à la cheville, dont tour le monde se souvient. Ce mardi, l’Allemand va refouler cette surface où tout s’est arrêté pour lui… non sans appréhension, même s’il s’est reconstruit depuis !
Le retour à la compétition d’Alexander Zverev (n°16), en cette saison 2023, se sera effectué en deux temps. En début d’année, il y a eu le retour global, après des mois de soins et de rééducation. Et puis, cette semaine au Masters 1000 de Monte-Carlo, il y aura le retour sur terre battue, cette surface où le joueur allemand s’était tordu la cheville. Tout le monde se rappelle du cri de douleur du joueur de 25 ans, qui s’était effondré en plein cœur du combat en demi-finales de Roland-Garros l’année dernière. Il n’était alors pas loin de faire plier le maître des lieux, Rafael Nadal (n°15). Quasiment un an plus tard, Alexander Zverev ne semble pas terrorisé à l’idée de rejouer sur ocre. Cependant, il a avoué que l’adaptation à cette surface si particulière avait été un peu plus compliquée que les années précédentes. « Normalement, ça me prend à peu près dix minutes pour me réhabituer à la terre battue, parce que c’est une surface sur laquelle je me sens naturellement à l’aise, j’adore jouer dessus », a-t-il confié à nos confrères d’Eurosport avant le début du tournoi. « Cette année, c’est un peu différent. Après mon accident, dans ma tête, j’ai besoin d’un peu de temps pour être à nouveau à l’aise, pour glisser notamment, pour me déplacer. Mais je sens qu’avec le temps, ça va revenir. Plus je vais jouer de matches, mieux ce sera. Et je dois aussi m’accrocher aux bons souvenirs que je peux avoir sur terre. » En effet, la terre battue reste la surface favorite de l’Allemand, qui avait remporté son premier Masters 1000 à Rome, sur ocre, quand il n’avait que 20 ans. Il devra pourtant vite reprendre ses marques, dès 11h ce mardi, à l’heure d’affronter le fantasque Alexander Bublik (n°56) pour son entrée en lice au Masters 1000 de Monte-Carlo.

À l’heure actuelle, Alexander Zverev veut reprendre sa progression là où il l’avait laissée quand il s’est blessé lors de ce fameux match inachevé du côté de la Porte d’Auteuil. Il est d’ailleurs convaincu qu’il peut retrouver les sommets, notamment sur terre battue, et retrouver sa place parmi les meilleurs joueurs du monde. « Je pensais vraiment pouvoir battre Rafa sur son court ce jour-là », a notamment expliqué le joueur allemand. « Je ne veux pas paraître arrogant, parce que Rafa reste le plus grand joueur à avoir joué sur cette surface. On ne sait pas comment ça se serait fini. J’aurais peut-être perdu même sans ma blessure. Peut-être que ça n’aurait rien changé, un match comme ça se décide sur des détails, mais je jouais le tennis de ma vie sur terre battue. Au minimum, je sentais que je rivalisais avec lui et que ça pouvait être mon moment. » On ne peut pas être plus d’accord, en toute objectivité. Même si on est en droit de se demander où en est le 16ème joueur mondial, environ trois mois après son retour sur les courts. Si sa cheville semble ne plus du tout le faire souffrir, il n’est pas encore au top physiquement. Et il le reconnaît. « La cheville, ça va, mais quand vous avez été absent aussi longtemps, vous avez toujours autre chose qui vient vous tracasser », a déclaré le joueur de 25 ans. « Vos muscles réagissent différemment. Le corps doit se réhabituer. J’ai eu des petits soucis à la hanche par exemple. » En somme, tout est encore loin d’être parfait.

En effet, tout le monde ne s’appelle pas Roger Federer ou Rafael Nadal, des joueurs d’exception capables de remporter un titre du Grand Chelem après avoir été arrêtés pendant plus de six mois. « Roger et Rafa, quand ils reprenaient après une blessure, ils remportaient directement des tournois, même des Majeurs, je ne sais pas comment ils faisaient », a d’ailleurs réagi Alexander Zverev. « Maintenant, ma blessure était peut-être d’une nature différente. Pendant deux mois, je n’ai pas été en mesure de marcher. J’ai dû réapprendre à marcher, à courir, à bouger. Des choses un peu importantes en tennis. » De quoi apprendre à être extrêmement patient, ce qui on l’espère l’aidera sur le court au moment d’aborder des matches tendus. « Je suis assez fainéant en dehors du court, donc je n’ai pas vraiment profité de ce temps pour faire grand-chose, comme apprendre une nouvelle langue étrangère », a-t-il confié. « J’ai essayé de me mettre à la cuisine, mais je ne suis pas très doué. Je connais mes limites. » Quoiqu’il en soit, son retour ne fait pas encore beaucoup parler de lui, avec un bilan de huit victoires pour neuf défaites. Mais ça va venir, car l’Allemand a travaillé pour. Et il sent qu’il y a eu du changement, récemment, comme lors du tournoi ATP 500 de Dubaï, où il a atteint le dernier carré. « À Dubaï, j’ai super bien joué », a déclaré le joueur allemand. « À Indian Wells aussi. Si je ne perds pas ce huitième contre Medvedev, peut-être que je vais jusqu’en finale. Je suis à quelques points de revenir à mon meilleur niveau. Mais tu peux être à ton meilleur niveau à l’entraînement, très bien jouer en tournoi, mais tu dois trouver un moyen de gagner ces matches-là pour avoir le sentiment d’être complètement de retour. C’est ce qui me manque encore. » À lui de travailler dans ce sens et de retrouver ce petit quelque chose qui lui fera enchaîner les victoires. Peut-être que ce sera cette semaine, à Monte-Carlo. Même s’il pourrait encore croiser la route de Daniil Medvedev (n°5) dès les huitièmes de finale. Mais sir terre battue, le rapport de force pourrait enfin s’inverser.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @corinnedubreuil, @fotomac
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