Benoît Paire : « Arrête un peu l’alcool aussi »

Après plusieurs années post-Covid remplies de galères, Benoît Paire (n°164) se serait-il enfin remis la tête à l’endroit ? Ce samedi, l’Avignonnais a franchi le premier tour des qualifications du Masters 1000 de Monte-Carlo en jouant avec un grand sérieux et une grande concentration. résultat : il s’est qualifié en battant son compatriote Grégoire Barrere (n°62) en deux sets 6-3, 6-3. Alors, pourquoi un tel changement, survenu depuis quelques seamines (le Français a notamment remporté un titre en Challenger, à Puerto Vallarta) ? C’est le joueur de 33 ans lui-même qui en a le mieux parlé, en conférence de presse après sa première victoire dans la Principauté : « Le déclic, je l’ai eu à Waco (un tournoi du circuit Challenger que Benoît Paire a disputé la semaine avant sa victoire au Mexique, ndlr). Quand j’ai perdu 6-3, 6-3 contre Gojo. Je ne trouvais pas la motivation. Je voyais qu’en même temps il y avait Acapulco, Dubaï, des tournois que j’adore. Et j’étais à Waco devant deux personnes à jouer dans une université. Ce n’est pas ça que je voulais. Je me suis rendu compte que pendant le match, je ne m’étais pas battu. C’était perdre du temps, perdre de l’argent. J’ai beaucoup réfléchi. Je me suis posé pendant pas mal de temps, ma mère peut en témoigner. » Il aura suffi d’un appel à sa mère pour que le joueur tricolore puisse réfléchir à son avenir et, visiblement, parvienne à se poser enfin les bonnes questions, lui qui se cherche depuis de longs mois. « L’appel au téléphone a été un peu long », a-t-il ajouté dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Je me demandais si j’allais rentrer à la maison. Et puis je me suis dit : ‘Pars tout seul, essaie de t’encourager à chaque point.‘ Et c’est que j’ai fait à Puerto Vallarta. Nico Mahut était au bord du court à m’encourager, il m’a bien aidé, j’étais mené 5-2 au troisième set au premier tour, j’ai sauvé une balle de match. Je gagne le tournoi, ça me remet dans une bonne dynamique. Je me suis dit : ‘Arrête un peu l’alcool aussi.’«  Ce n’est un secret pour personne, Benoît Paire aime faire la fête et il aime bien boire de temps en temps. Cependant, cet attirance pour les boissons alcoolisées et la bonne bouffe n’étaient plus compatibles avec sa vie de joueur professionnel. « Je buvais beaucoup », a ajouté le joueur français. « Je ne suis pas alcoolique. C’est juste que j’aimais ça et que je faisais trop souvent la fête. Avant, je faisais la fête, mais je savais quand la faire. Quand je faisais un bon résultat. Or là, je ne mettais pas vraiment de limites, même quand j’avais un tournoi deux jours après. C’était festif, je n’étais pas en dépression. Juste en mode pour faire la fête. Ce n’est pas possible de se sentir bien sur un court si on fait n’importe quoi. Je me suis dit : ‘Essaie de te priver à 100 % de tout, de juste penser au tennis pendant quelque temps et on verra le résultat.’ Ça a plutôt payé. OK, plutôt donc continuer dans cette voie-là. Sur le court, j’ai une bonne mentalité, je ne m’énerve pas trop. J’essaie de m’accrocher. J’ai perdu un peu de poids, j’arrive à me déplacer comme il faut. C’est un tout qui fait que je me remets à l’endroit. » Ce dimanche, l’Avignonnais affrontera l’Australien Alexei Popyrin (n°95) pour tenter de rallier le tableau principal du Masters 1000 de Monte-Carlo.