Varvara Gracheva aura-t-elle bientôt la nationalité française ?

Compte tenu du contexte actuel, on pourrait croire que son choix est dû à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022. Cependant, cela fait déjà quelque temps que la Russe Varvara Gracheva (n°54) a entamé les démarches pour être naturalisée française. Ce qui serait en passe de se concrétiser pour cette jeune joueuse qui monte.

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En 2023, Varvara Gracheva (n°54) est en train de se faire un nom. À peine 100ème mondiale en début de saison, la joueuse de 22 ans (elle est née le 2 août 2000) va bientôt faire son entrée dans le Top 50. Voire le Top 40. Cette saison, elle a notamment disputé sa première finale sur le circuit principal au tournoi WTA 250 d’Austin et atteint les huitièmes de finale aux tournois WTA 1000 d’Indian Wells et de Miami. Avec de belles victoires sur des joueuses du Top 10, comme Ons Jabeur (n°5) ou encore Daria Kasatkina (n°8). Oui, mais voilà : on va se mettre à parler d’elle parce qu’elle a demandé la nationalité française, plus que grâce à ses récents (bons) résultats. Car oui, Varvara Gracheva est Russe et souhaite devenir Française. Cependant, ne vous y trompez pas : cela n’a rien à voir avec la guerre en Ukraine. En effet, cette information a fini par être mise en lumière par nos confrères de BeIn Sports. Pourtant, que ce soit à la FFT (Fédération française de tennis) ou du côté de la DTN (Direction Technique Nationale), la consigne était simple : ne pas ébruiter les démarches engagées par la joueuse, dans un climat tendu pour une joueuse russe. Le mal étant fait, cela mérite quelques explications. Pourquoi Varvara Gracheva souhaite obtenir la nationalité française ?

En fait, la 54ème joueuse mondiale s’entraîne sur le territoire français depuis 2016, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Elle est pensionnaire de l’Élite Tennis Center, l’académie de Jean-René Lisnard basée à Cannes. Et cela fait bien longtemps qu’elle souhaite sa naturalisation, bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. D’ailleurs, elle répond déjà à plusieurs critères qui lui permettront bientôt se devenir Française. En effet, elle vit en France depuis désormais sept ans (dans le cas d’une naturalisation, il faut résider dans le pays depuis au moins cinq ans) et elle a réussi son examen de français en novembre dernier. Pour l’instant, le dossier de Varvara Gracheva est entre les mains du ministère de l’Intérieur, en charge de valider ou non les dossiers de naturalisation de toute personne étrangère. Si son dossier est validé, il faudra attendre ensuite la publication officielle du décret. La joueuse de 22 ans jouera alors pour le drapeau bleu-blanc-rouge. Une fois qu’elle sera française, la joueuse entraînée par Xavier Pujo deviendra la deuxième joueuse dans la hiérarchie nationale, derrière Caroline Garcia (n°4). De quoi remonter le niveau d’un tennis féminin français en proie au doute… D’ailleurs, Julien Benneteau – le capitaine de l’équipe de France de Billie Jean King Cup – avait suivi avec attention quelques séances d’entraînement et quelques matches de la Russe lors du tournoi WTA 1000 d’Indian Wells. En vue d’une sélection dès qu’elle aura la nationalité française ? À voir.

Ceci étant dit, l’entourage de Varvara Gracheva espère qu’elle portera la nationalité française lors du prochain Roland-Garros, et qu’elle pourra ensuite participer à la Billie Jean King Cup. Avec un autre objectif en tête : disputer les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Absente des réseaux sociaux, où elle très peu active, la jeune joueuse de 22 ans ne sera pas celle qui fera des vagues dans le paysage du tennis français. Ce qui ne l’empêchera pas de se battre pour aller le plus haut possible. « En tennis, il faut respecter votre adversaire et tous les gens autour de vous », avait-elle déclaré, deux ans en arrière, à nos confrères du quotidien L’Equipe. « C’est un sport où vous êtes seul, mais il faut savoir trouver son chemin. Moi, je n’aime pas être en colère. Je n’aime pas les choses conflictuelles. On doit résoudre les problèmes d’une bonne manière. » Son premier fait d’arme sur le circuit féminin remonte d’ailleurs à 2020, après la crise du Covid. Lors de l’US Open, elle avait éliminé Kristina Mladenovic (n°141) au deuxième tour, en trois sets 1-6, 7-6 (2), 6-0 après avoir été menée 6-1, 5-1 et avoir sauvé quatre balles de match. « J’avais presque honte d’être heureuse », avait-elle déclaré quelques temps après. « C’est juste que je n’avais jamais été négative dans ce match, je n’avais pas le sentiment de mal jouer et d’être complètement dépassée. Mais c’est vrai que j’avais sauté dans le train à la dernière seconde ! » On attend maintenant de savoir si Varvara Gracheva pourra défendre les couleurs françaises et surtout, à partir de quand.

Article rédigé par Yannick Giammona

Crédit photos : @JJlovesTennis

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