N°1 mondiale, la Polonaise Iga Swiatek (n°1) ne s’est pas gênée pour critiquer les dirigeants de la WTA ! Elle leur reproche notamment de ne pas suffisamment aider les joueuses ukrainiennes, depuis l’invasion de leur pays par la Russie le 24 février 2022. Par ailleurs, elle a reconnu qu’il y existe des tensions dans le vestiaire, entre joueuses russes et ukrainiennes.
Iga Swiatek (n°1) est une joueuse engagée. Ainsi, elle n’a jamais craint de donner son avis sur des sujets importants, comme la guerre en Ukraine. Elle a été l’une des premières joueuses, la saison dernière, à afficher son soutien aux joueuses ukrainiennes. Et pour cause : la Pologne et l’Ukraine sont des pays voisins. Ce mardi, en marge du tournoi WTA 1000 d’Indian Wells, la joueuse polonaise a reproché à la WTA de ne pas suffisamment aider les joueurs et joueuses ukrainiens, dont les vies et les familles sont affectées par l’invasion de leur pays par la Russie, le 24 fevrier 2022. Après avoir éliminé Emma Raducanu (n°77) en huitièmes de finale, la n°1 mondiale a expliqué que l’accent devait être mis sur les joueuses ukrainiennes. « Il est certain que c’est une situation difficile », a-t-elle déclaré en conférence de presse, dans des propos relayés par nos confrères de Tennis Majors. « Pour moi, c’est assez émouvant parce que j’ai l’impression que ces situations se produisent, des situations comme les joueuses qui portent des maillots de football de l’équipe russe, parce qu’au début, nous n’avions pas de leadership pour nous guider à travers tout cela, et il y a beaucoup de tension dans le vestiaire, ce qui est logique car il y a une guerre. Mais peut-être qu’il y en aurait eu un peu moins si la WTA avait pris des mesures au début pour expliquer à tout le monde ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas. »

Dimanche, Lesia Tsurenko (n°95) a déclaré forfait avant d’entrer sur le court pour affronter Aryna Sabalenka (n°2), à cause d’une crise de panique. Celle-ci est survenue après une réunion avec le patron de la WTA, Steve Simon, qui, selon elle, ne l’avait pas rassurée comme elle le souhaitait. En effet, la joueuse ukrainienne aurait souhaité que la WTA l’aide, elle et ses compatriotes, une fois qu’elles sont éliminées d’un tournoi parce qu’elles ne peuvent pas retourner dans leur famille. « Je comprends tout à fait pourquoi elle a déclaré forfait, parce que honnêtement, je respecte beaucoup les Ukrainiennes, parce que si une bombe tombait dans mon pays ou que ma maison était détruite, je ne sais pas si je pourrais le supporter et jouer sur le circuit WTA », a, de son côté, expliqué Iga Swiatek. « Il faut vraiment être présent mentalement pour être compétitif chaque semaine. Je comprends donc parfaitement qu’elle n’était pas prête à le faire. Et je pense qu’il faudrait faire un peu plus pour aider les joueurs ukrainiens, parce que j’ai l’impression que tout ce dont nous discutons dans le tennis concerne les joueurs biélorusses et russes, pour savoir s’ils devraient être autorisés à jouer. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose, parce que nous devrions davantage nous concentrer sur l’aide aux joueurs ukrainiens et leur fournir tout ce dont ils ont besoin, parce qu’ils doivent essentiellement s’occuper de leur famille et qu’ils ont beaucoup de bagages sur les épaules. J’essaierais d’apporter mon aide à cet égard, car je pense qu’avec tout ce qui se passe, les mesures qui ont été prises jusqu’à présent n’ont pas été suffisantes. »

D’ailleurs, les choses semblent évoluer pour les Russes et les Biélorusses, mais pas pour les Ukrainiens. L’an passé, Wimbledon avait interdit aux joueurs russes et bielorusses de disputer le troisième tournoi du Grand Chelem de la saison, ce qui ne sera certainement pas le cas en 2023. « Avec tout ce qui se passe, je pense que nous devrions avoir une vision plus large et ne pas nous inquiéter de savoir si nous allons gagner de l’argent cette semaine ou la semaine prochaine, mais plutôt de savoir quels sont les enjeux et quelles sont les actions qui pourraient mettre fin à l’agression russe », a ajouté la n°1 mondiale. « J’ai l’impression qu’avec tout ce que nous faisons dans le tennis et le fait que nous soyons des exemples pour les enfants et les fans, nous avons aussi une part de responsabilité. Il est regrettable que certaines personnes soient nées dans des pays qui ont fait la guerre, mais j’ai le sentiment que cela devrait s’accompagner d’une plus grande responsabilité de leur part… Je ne sais pas comment terminer cette phrase. J’espère que vous comprenez ce que je veux dire. Je pense qu’honnêtement, en tant que joueurs de tennis, nous sommes dans une meilleure situation que la plupart des gens en Russie, en Biélorussie et en Ukraine, parce qu’il y a beaucoup de gens qui ont perdu leur emploi à cause de la guerre. Je pense qu’avec l’argent que nous gagnons, même les joueurs russes et biélorusses sont en quelque sorte à l’abri. » Un discours poignant et important, mais suffira-t-il à faire évoluer les choses ?
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @JJlovesTennis
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