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Adrian Mannarino, qualifié pour le 3ème tour à Indian Wells : l’homme qui apprécie jouer aux États-Unis

Ce samedi, le Français Adrian Mannarino (n°68) s’est qualifié pour le troisième tour du Masters 1000 d’Indian Wells en battant l’Italien Lorenzo Musetti (n°21). Après avoir disputé les quarts de finale lors des tournois ATP 250 de Dallas et de Delray Beach en février, le joueur de 34 ans prouve qu’il aime jouer sur le sol américain.


Adrian Mannarino (n°68), le plus américain des joueurs français ? Il ne faut peut-être pas pousser le bouchon trop loin mais force est de constater que le joueur tricolore aime quand le circuit pose ses valises aux États-Unis. Au mois de février, il a préféré s’aligner sur le sol américain, alors qu’il aurait pu jouer en Europe, et qui plus est en France. Mais au lieu de disputer les tournois ATP 250 de Montpellier et Marseille, il est allé jouer les tournois ATP 250 de Dallas et Delray Beach. « Depuis le début de l’année, je jouais plutôt bien jusqu’à Delray Beach où je n’arrivais plus à gagner les matches qui comptaient, avec des petits problèmes physiques qui ont commencé à arriver », a ainsi expliqué le joueur de 34 ans dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Hanche, poignet, et une tendinite au genou qui persiste depuis quelques semaines. Comme les vieux… J’ai beaucoup joué en début d’année. Après la Coupe Davis, j’ai enchaîné tout de suite et il aurait fallu que je prenne une petite semaine de repos. Mais vu que je n’avais pas marqué beaucoup de points depuis le début de l’année… » Cet enchaînement lui a quand même plutôt réussi, puisqu’il a été quart de finaliste à Dallas et ensuite à Delray Beach, même s’il a échoué à rallier les demies. Alors, pourquoi ce choix de programmation ? « J’ai une base d’entraînement à Miami », a ajouté le Français. « J’ai un appartement là-bas. C’est plutôt là que je me sens à la maison. Entre les tournois, je peux retourner chez moi. C’est quand même plus agréable que d’être en Europe où je passe d’un tournoi à l’autre sans pouvoir me régénérer. C’est là où je me sens le mieux. Et ce sont des conditions que je connais, dans des tournois où j’ai déjà bien joué dans le passé. »

Tout s’explique. Et ce que décrit Adrian Mannarino est primordial, de nos jours, pour un joueur professionnel : pouvoir rentrer chez lui et couper un peu avec la vie monotone du circuit. Cependant, nous sommes en droit de nous demander ce qui fait que le joueur tricolore se sent si bien quand il joue sur le sol américain. « C’est un ensemble », a-t-il confié. « Je peux rester ici sans partir en Europe, ça ne me dérange pas alors que généralement, les joueurs français, après quelques semaines, ils commencent à avoir du mal. Moi, je ne fonctionne pas de cette façon-là. Jouer un tournoi français, c’est moins agréable. Parce que jouer contre des potes, ce n’est pas ce que je préfère. Mais avec le temps, j’ai appris à apprécier à jouer en France, d’avoir le soutien du public. En début de carrière, j’avais du mal à aimer ça, ça me mettait de la pression, j’avais toujours envie de bien faire. J’ai réussi à changer mon état d’esprit et à en profiter. Pas à Roland-Garros… À Bercy, j’ai des souvenirs sympas. Avant, j’avais tendance à me juger, je ne trouvais pas forcément que je jouais très bien, je pensais que j’avais une carrière un peu moyenne. Maintenant, j’ai un peu plus confiance en moi quand je rentre sur le terrain. Je me dis que même si je fais un très mauvais match, mon niveau de jeu ne sera pas si bas que ça alors qu’avant je me mettais plus bas que terre. J’ai moins la peur de décevoir qu’avant. » L’explication est ultra intéressante, mais il ne faut pas se le cacher : il y a peut-être également un stratagème là-dessous, pour engranger le plus de points possibles au classement ATP. « C’est aussi stratégique », a ajouté Adrian Mannarino. « Quand j’ai la chance d’être tête de série sur un tournoi aux États-Unis alors qu’à Montpellier j’aurais été très loin avec un tableau très fort… On est à la course aux points toute l’année. » Nous sommes d’accord.

En revanche, Adrian Mannarino n’oublie pas d’où il vient : la France. De ses propres mots, il est « tout sauf américain », trouvant même que les tournois organisés aux États-Unis « ne sont pas terribles. » Mais il a tenu à pondérer ses propos en ajoutant : « Après, Delray Beach, c’est un tournoi familial, je me suis entraîné là-bas quelques années, je connais beaucoup de monde, c’est toujours sympa de jouer devant des amis. Ça reste les États-Unis, avec de grandes chambres d’hôtel, des salles de gym imposantes, il y a de quoi s’entraîner. » Le joueur français a d’ailleurs donné son avis sur la nouvelle vague américaine qui envahit le circuit depuis quelques semaines. « Tous ceux qui s’entraînent sur la côte est, je les connais bien », a déclaré le 68èpe joueur mondial. « Tiafoe, Opelka, Paul, McDonald, je m’entraîne avec eux régulièrement à Miami. Ils ont une génération qui arrive qui commence à être très forte et très dense. Il y a quelques années, c’était intéressant de venir jouer aux États-Unis car il n’y avait pas tant de joueurs que ça, à part Isner. » Avant de conclure, sur ce que ces joueurs pensent du fait qu’il joue toujours plus aux États-Unis qu’en France : « Tous les ans, ils me demandent pourquoi je joue les tournois aux États-Unis ! » Nous, désormais, savons pourquoi. Et nous attendons de voir si le joueur français pourra créer la surprise, au troisième tour, face à l’Italien Jannik Sinner (n°13).

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @atptour, @BNPPARIBASOPEN

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