Il y a bientôt un an, Taylor Fritz (n°5) remportait le plus gros titre de sa carrière au Masters 1000 d’Indian Wells. Depuis, il est entré dans le Top 10 et même le Top 5 mondial, devenant le fer de lance du tennis américain. De retour sur les terres de ses exploits, le joueur de 25 ans veut prouver que ce n’était pas qu’un feu de paille…
Parfois, il suffit d’un tournoi pour permettre à un joueur de franchir un palier important dans sa carrière. En battant Rafael Nadal (n°9) en finale du Masters 1000 d’Indian Wells en 2022, il est sûr que Taylor Fritz (n°5) a donné un nouvel élan à la sienne. Cette victoire à domicile lui a donné une grande confiance en lui-même, qui lui a permis de devenir, le 5 mars, le premier joueur américain à entrer dans le Top 5 au classement ATP depuis Andy Roddick en 2009. Pourtant, même si on savait qu’il avait du potentiel, rien ne prédestinait Taylor Fritz à connaître une telle progression l’année dernière. En effet, à la même époque en 2022, il venait tout juste de faire son entrée dans le Top 20, grâce notamment à un huitième de finale à l’Open d’Australie. Qu’il atteignait pour la première fois de sa jeune carrière. En Masters 1000, d’ailleurs, son meilleur résultat était une demi-finale, déjà atteinte sur les courts en dur d’Indian Wells en 2021. Rien de plus jusqu’alors pour celui qui a explosé en 2022.
Ceci dit, Taylor Fritz aurait tout aussi bien perdre plus tôt lors du tournoi californien la saison dernière. Au deuxième tour, opposé à l’Espagnol Jaume Munar (n°58), il ne s’en était sorti qu’au jeu décisif de la troisième manche. Bis repetita en huitièmes de finale, face à l’Australien Alex de Minaur (n°18) : breaké dans le troisième set, Taylor Fritz était parvenu à refaire son retard avant de s’imposer une nouvelle fois au tie break du set décisif. Souvent, l’exploit tient à un fil… S’il avait encore disputé une rencontre en trois sets en quarts de finale, l’Américain avait ensuite surfé sur la confiance engrangée. En demi-finales, il avait battu le Russe Andrey Rublev (n°7) en deux sets 7-5, 6-4 avant de s’offrir l’Espagnol Rafael Nadal en deux sets 6-3, 7-6 (5) pour soulever son plus beau trophée. À l’occasion, Taylor Fritz avait apporté un petit vent de fraîcheur, devenant le premier joueur de moins de 25 ans à remporter le titre à Indian Wells depuis Novak Djokovic (n°1) en 2011. De plus, il a redonné un peu d’espoir au public américain, remettant les États-Unis au centre de l’attention sur la carte du tennis.
D’ailleurs, depuis l’année dernière, le tennis américain semble revivre. Les succès de Taylor Fritz (également vainqueur du tournoi ATP 500 de Tokyo et du tournoi ATP 250 d’Eastbourne en 2022 mais aussi vainqueur du tournoi ATP 250 de Delray Beach en 2023) n’y sont peut-être pas pour rien. Nous en avions parlé lors de l’Open d’Australie, en janvier dernier, où quatre joueurs américains ont atteint les huitièmes de finale. Une première depuis bien longtemps en Grand Chelem. Notez aussi qu’ils sont dix compatriotes fu protégé de Paul Annacone dans le Top 50 au classement ATP : Taylor Fritz, Frances Tiafoe (n°16), Tommy Paul (n°19), Sebastian Korda (n°26), Maxime Cressy (n°37), John Isner (n°39), Ben Shelton (n°41), Jeffrey John Wolf (n°44), Brandon Nakashima (n°48) et Jenson Brooksby (n°49). Bien entendu, des joueurs comme Mardy Fish et John Isner sont parvenus à rentrer brièvement dans le Top 10 depuis la fin de carrière d’Andy Roddick. Cependant, aucun d’entre eux n’est monté aussi haut que Taylor Fritz dans la hiérarchie mondiale et aucun des deux n’a semblé être un meneur de troupe pour les autres joueurs américains. Vainqueur de trois autres titres depuis son avènement à Indian Wells en 2022, mais aussi quart de finaliste à Wimbledon, Taylor Fritz a déjà montré que son ascension n’était pas un feu de paille. Mais il expérimentera un nouveau statut lors de cette édition 2023 : celle du tenant du titre dans un Masters 1000. Il devra l’assumer, sous peine de perdre les points de son succès et de redescendre au classement (il serait virtuellement dixième mondial en cas de défaite dès son entrée en lice). En revanche, s’il parvient à limiter la casse, c’est tout benef ensuite pour lui, puisqu’il aura très peu de points à défendre en Grand Chelem, de Roland-Garros (défaite au deuxième tour) à l’US Open (éliminé d’entrée) en passant par Wimbledon (où son quart de finale ne lui rapporte aucun point…).
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @BNPPAROBASOPEN, @AbiertoTelcel, @Tennis
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