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Pourquoi Indian Wells est habituellement surnommé le cinquième Grand Chelem ?

Ce mercredi s’ouvre le tournoi d’Indian Wells, Masters 1000 chez les messieurs et WTA 1000 chez les dames. Dans l’esprit des fans de tous les fans de tennis, il s’agit d’un tournoi très important, qui permet de jauger de l’état de forme des meilleur(e)s mondiaux un mois après l’Open d’Australie. À tel point que les journalistes ont surnommé ce tournoi « le cinquième Grand Chelem »… Pourquoi ? Voici quelques explications qui permettront d’éclairer votre lanterne.


Le tournoi d’Indian Wells, disputé chaque année dans le désert californien au début de mois de mars, a une place à part dans le calendrier. S’il n’a pas le prestige de Roland-Garros, il a parfois accueilli plus de spectateurs que le Grand Chelem parisien. S’il n’a pas la tradition de Wimbledon, il s’étale sur plus d’hectares que l’institution londonienne (22 contre 17). Par ailleurs, Indian Wells possède plus de courts que l’Open d’Australie (29 contre 24), parmi lesquels le Stadium, dont l’architecture octogonale ne réjouit peut-être pas les esthètes, mais qui est la deuxième plus grande arène de tennis du monde (16 100 spectateurs) derrière le Arthur Ashe Stadium (22 500), où se joue traditionnellement les finales de l’US Open. Notez également que dans le désert californien, 23 des 29 courts sont éclairés, et tous disposent du hawk-eye – cette technologie qui permet de vérifier qu’une balle a touché la ligne ou non – depuis belle lurette. Bon, depuis la pandémie de Covid-19, les juges de ligne ont disparu aux États-Unis mais il faut quand même mettre en valeur que le tournoi californien a opté depuis longtemps pour l’utilisation de la technologie. D’ailleurs, après avoir été le premier évènement impacté par le confinement en 2020, il s’en est relevé plus fort, malgré un déplacement dans le calendrier en 2021. Indian Wells reste un moment à part dans le calendrier et une destination prisée des joueurs. En témoigne l’envie de Novak Djokovic (n°1), toujours privé d’entrer sur le territoire americain, mais qui avait montré son envie de rejouer dans un tournoi où il n’a plus mis les pieds depuis 2019.

Globalement, les joueuses et les joueurs raffolent de ce tournoi, qui se dispute au soleil au sortir d’une tournée européenne en indoor pour ceux qui ont joué en Europe au mois de février. Avec une vue imprenable sur les somptueuses montagnes de Santa Rosa. Par ailleurs, les acteurs du tennis apprécient aussi son atmosphère particulièrement décontractée. Seul Goran Ivanisevic, dans les années 90, s’était permis de râler à propos du tournoi d’Indian Wells. « C’est bien pour les vacances, pas pour le tennis », disait le joueur croate en 1992. « J’aime ce pays, mais je n’aime pas cet endroit. Je vais au lit à 21 heures, et je me réveille à sept, comme un vieux. C’est un endroit magnifique, c’est paradisiaque, mais il y a beaucoup de vieux. J’ai essayé les restaurants : on voit un ou deux jeunes clients, tous les autres ont 100 ans, ou 150. À chaque fois, j’ai l’impression que quelqu’un va mourir dans le restaurant. » Proche des tournois du Grand Chelem par certains aspects, plus proche des Masters 1000 par d’autres (par exemple, les rencontres se jouent en deux sets gagnants chez les hommes, contrairement à trois dans les Majeurs), Indian Wells ne vise pas ce statut à tout prix. « Nous pensons que quatre tournois du Grand Chelem, c’est suffisant », expliquait Raymond Moore, cofondateur du tournoi, il y a plusieurs années. « Ils ont tous plus d’un siècle d’histoire, nous ne sommes pas dans cette catégorie (le tournoi à vu le jour en 1987, ndlr). On veut être le meilleur tournoi du monde en dehors des quatre tournois du Grand Chelem. »

Cela n’empêche pas le fait que Indian Wells est l’une des destinations les plus populaires des circuits ATP et WTA, car les joueuses et les joueurs aiment retourner chaque année au paradis du tennis (Tennis Paradise, comme le disent les Américains qui communiquent autour du tournoi). L’Allemand Tommy Haas, quatre fois demi-finaliste en Grand Chelem, désormais directeur du tournoi d’Indian Wells, en est certainement le meilleur ambassadeur pour le comparer à un cinquieme Grand Chelem. « Je pense que du point de vue d’un joueur, lorsque vous voyagez près de 36 à 40 semaines par an, vous recherchez toujours ce genre de choses qui facilitent un peu la vie », a-t-il expliqué. « Je veux dire, vous venez ici, le temps est à peu près parfait tous les jours. Vous pouvez à peu près garantir que si vous voulez vous entraîner à neuf heures du matin ou à quatre heures de l’après-midi, vous aurez du soleil et des conditions parfaites. Tous les hôtels sont assez proches, il y a trop de circulation. Les restaurants sont également à proximité, si vous voulez aller à Palm Desert sur El Paseo. » Finalement, toujours selon le joueur allemand, ce qui rapproche le plus un tournoi comme le sien d’un Grand Chelem réside dans le fait que les hommes et les femmes jouent en même temps sur le même site. « Le meilleur produit que nous ayons dans le tennis est de faire jouer les hommes et les femmes en même temps, tout comme les tournois du Grand Chelem. C’est le paradis du tennis », a-t-il conclu.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @BNPPARIBASOPEN

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