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Nicolas Jarry, vainqueur à Santiago : un bel exemple de rédemption quatre ans après son premier titre

Il y a deux ans, le Chilien Nicolas Jarry (n°52) n’avait plus de classement ATP, après avoir été suspendu pendant onze mois en 2019 et 2020 pour cause de dopage. Ce dimanche, il a pris une revanche sur la vie en remportant, sous les yeux de son fils, le tournoi ATP 250 de Santiago. Chez lui, sur la terre battue chilienne.


Comme souvent, le sport – qui plus est le tennis – nous offre un bel exemple de revanche sur la vie. Avec une belle histoire de rédemption, dans le cas qui nous intéresse. En effet, le parcours de Nicolas Jarry (n°52) ne vous est peut-être pas totalement inconnu. Ce dimanche, à 27 ans, il a prouvé qu’il avait totalement changé. Devant son propre fils, qui faisait partie des spectateurs, le Chilien a remporté son deuxième trophée à domicile, lors du tournoi ATP 250 de Santiago. Une victoire qui lui permet de se rapprocher du Top 50 au classement ATP alors qu’il y a quelques années, son nom ne figurait même plus au sein du classement mondial. À l’époque, deux facteurs ont coïncidé, qui ont complètement détruit la carrière du joueur chilien : un contrôle antidopage positif, lors de la Coupe Davis 2019, et l’arrivée de la pandémie de Coronavirus. Quelque temps plus tard, Nicolas Jarry prouvait son innocence : il est parvenu à démontrer que le supplément qu’il a ingéré et qui a été testé positif au Ligandrol et au Stanozolol a été contaminé dans un laboratoire au Brésil. Cependant, à partir de là, la route allait être semée d’embûches et le retour vers les sommets encore plus difficile, à un moment où les opportunités se faisaient rares alors que le monde se remettait des effets dévastateurs de la Covid-19.

À la fin de l’année 2020, quand Nicolas Jarry est revenu sur le circuit, ses résultats ont été catastrophiques. Trois rencontres, trois défaites. Deux d’entre elles, soit dit en passant, dans des tournois Futures, soit la troisième division du tennis. À court de rythme et de forme, le Chilien a pris conscience de la situation et s’est rendu compte que beaucoup de choses devaient être changées et, surtout, avoir confiance dans le processus. Si son jeu avait parfois souffert d’un manque de patience pour construire les points, la vie lui donnait l’occasion de surmonter ce problème de manière beaucoup plus générale. Nicolas Jarry a alors pris son courage à deux mains et a complètement changé sa façon d’aborder le sport. Il savait que son talent et sa force étaient là. Son retour parmi l’élite s’est fait progressivement, avec des apparitions sur le circuit Challenger, où il n’a pas toujours gagné d’emblée. À travers de nombreuses défaites, parfois difficiles, le joueur de 27 ans a construit sa forme physique et renforcé son armure mentale contre des adversaires qui avaient les dents qui rayaient parquet. N’ayant aucun point à défendre, et malgré le fait que les sensations n’étaient pas toujours au rendez-vous, il est remonté au classement, petit à petit, jusqu’à revenir dans le Top 100 de manière remarquée en ce début de saison 2023.

La semaine dernière, il a effectué un premier retour au premier plan en atteignant les demi-finales du tournoi ATP 500 de Rio, où il a affronté Carlos Alcaraz (n°2). Il a même poussé l’Espagnol dans un troisième set, s’inclinant au final 6-7 (5), 7-5, 6-0. Grâce à ce résultat, il est revenu dans le Top 100. Rarement le joueur chilien a affiché un tennis aussi dévastateur, poussant le prodige du tennis mondial dans ses retranchements et montrant au monde la férocité de son tennis. Même si cela n’a pas été facile, il est parvenu à enchaîner chez lui, à Santiago. C’est ainsi que Nicolas Jarry est parvenu à boucler la boucle. Son parcours dans la capitale chilienne a été digne d’un scénario de film : à part au premier tour, il n’a disputé que des rencontres en trois sets contre Diego Schwartzman (n°38), Yannick Hanfmann (n°136), Jaume Munar (n°58) et Tomas Martin Etcheverry (n°61), en finale (6-7 [5], 7-6 [5], 6-2). Poussé par le public local, qui a créé une ambiance assourdissante à chacun de ses matches, Nicolas Jarry a soulevé son deuxième trophée, près de quatre ans après le premier, acquis en 2019 à Bastad (ATP 250). Déjà sur terre battue. Il l’a fait accompagné de toute sa famille, offrant un moment incroyable avec son fils durant l’interview d’après-match. Il a reçu le trophée de son grand-père, Jaime Fillol, une légende du tennis chilien (14ème mondial à son meilleur) ; par ailleurs, notez que sa tante (Catarina Fillol) est la directrice du tournoi. Désormais, Nicolas Jarry est de retour en pleine lumière et il porte le drapeau chilien sur ses épaules. Espérons pour lui que ce retour au premier plan se poursuive ; si ce n’est sur dur, aux États-Unis, peut-être qu’il aura un rôle à jouer lors de la tournée européenne sur terre battue et à Roland-Garros en mai prochain.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @Chile_Open

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