Reportages

Nicolas Mahut, les Jeux Olympiques de Paris 2024 comme moteur pour un dernier round

Âgé de 41 ans, Nicolas Mahut pourrait prendre une retraite bien méritée, ce qui ne déplairait pas à un certain ancien président de la FFT. Cependant, malgré les doutes et les galères, sa passion du jeu est intacte, à tel point qu’il a disputé une nouvelle finale en double au tournoi ATP 250 de Marseille. Avec, dans un coin de la tête, les Jeux Olympiques de Paris en 2024.


Il y a quelques jours, Nicolas Mahut s’est retrouvé au cœur d’une petite tempête médiatique après avoir critiqué le nouveau format de la Coupe Davis, cette compétition centenaire mise en danger par Gerard Piqué, à tel point qu’il a été remercié pour diverses raisons. Par conséquent, l’Angevin avait reçu comme réponse une belle pique de Bernard Giudicelli, ancien président de la FFT, qui a défendu ce format qui a mis à mal la Coupe Davis. Ce dernier avait même été jusqu’à conseiller au joueur français, l’un des plus titres en double, de ranger rapidement ses raquettes car il ne serait plus capable de jouer les premiers rôles à 40 ans passés. Mais après avoir connu quelques galères, Nicolas Mahut a effectué son retour en finale d’un tournoi ATP, en double, aux côtés de son compatriote Fabrice Martin. L’occasion de répondre indirectement à l’homme qui lui a conseillé de penser à la retraite, vendredi, après la qualification pour la finale. « Certains me mettent déjà à la retraite, moi j’ai juste envie de prendre du plaisir », avait ainsi déclaré le joueur de 41 ans. Il faut dire qu’il s’est fait discret ces derniers mois, au point de sortir du Top 50 en double pour la première fois en dix ans en janvier dernier. « Le joueur de tennis, sa vie et son quotidien, c’est de la remise en question », a-t-il expliqué dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Mais te poser des questions à 25 ou 30 ans, ça n’a pas le même impact qu’à 40 ou 41. D’un coup, tu ne peux pas t’empêcher de te demander : est-ce que c’est la fin ? Quand tu enchaînes les défaites, tu as l’impression que les titres s’éloignent et que ce n’est plus pour toi. Tu te satisfais d’une demi-finale alors que, normalement, si je fais demie, je suis effondré. Penser comme ça, c’est très dangereux. Le niveau d’exigence baisse. Il faut vraiment lutter contre ces pensées qui te tirent vers le bas. »

Il fait aussi dire que Nicolas Mahut est un grand angoissé de la vie, qui essaie au quotidien de refouler ses pensées négatives. Il préfère rester motiver grâce à sa passion du tennis, qui elle semble rester intacte. « Non, non, c’est des conneries, ça va revenir », se répète celui qui aimerait « finir [sa carrière] en beauté. » Comprenez : participer aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, avec pourquoi pas une médaille à la clé. « Les Jeux Olympiques, c’est mon moteur », a confié l’Angevin, qui est resté profondément marqué par ce qu’il qualifie lui-même de fiasco, à Rio en 2016 et à Tokyo en 2021. Par deux fois, il a subi une élimination d’entrée, au premier tour, avec Pierre-Hugues Herbert. Les deux hommes ont pourtant remporté ensemble les plus grands titres mais ils se sont toujours montrés très tendus quand il s’agissait des Jeux Olympiques. « Les Jeux en France, niveau émotions, je pense qu’il n’y a pas plus fort », a pourtant ajouté Nicolas Mahut. « Peut-être que si ça avait été à Los Angeles, ça aurait été différent… » Mais non, ce sera bien en France, sur les courts de Roland-Garros, un tournoi du Grand Chelem que l’Angevin a déjà remporté.

Attention cependant, car Nicolas Mahut n’est pas encore qualifié pour les Jeux Olympiques. Loin de là. Actuellement classé 65ème mondial en double, il espère revenir dans le Top 30 à Roland-Garros. Et il est prêt à s’en donner les moyens. « Ma qualité, mon talent peut-être, c’est ça : je suis capable de me lever à 6h30 pour aller m’entraîner, faire mon physique, mon tennis, du yoga, des étirements », a-t-il ajouté. Et peu importe si son corps lui rappelle qu’il n’est plus tout jeune. « Tous les matins », explique-t-il. « Quand je me lève, c’est dur, il me faut au moins une heure avant l’échauffement tennis. Je suis obligé de prendre une douche chaude parce que ça tire, ensuite je fais yoga, étirements, déverrouillages pendant au moins trente minutes puis je m’échauffe physiquement. Il y a quinze ans, j’étais prêt en vingt minutes. Tout est plus long. Il y a toujours des douleurs. Un matin, tu as mal à la cheville, tu ne sais pas pourquoi. Le dos est hyper raide d’un coup alors que la veille ça allait. » Mais le plus dur pour lui, c’est peut-être le fait qu’il n’a pas de coéquipier regulier, ni d’entraîneur. En effet, Pierre-Hugues Herbert est encore blessé et il ne sait pas quand il pourra revenir à ses côtés, ni dans quel état. « Je suis seul pour ne pas attendre de quelqu’un d’autre des solutions, les trouver en moi », s’est justifié le joueur français, qui jouera le tournoi ATP 500 d’Acapulco avec le Britannique Joe Salisbury. « C’est le point commun des meilleurs : ils cherchent en permanence, sur le tennis, la diététique, la prépa physique ou le jeu. Je ne suis pas plus con qu’un autre donc je veux m’inspirer d’eux. Et je suis convaincu que ça va revenir. » C’est tout ce qu’il espère pour lui, qui mériterait une médaille à Paris en 2024 comme point d’orgue d’une magnifique carrière.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @FFTennis

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