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À l’Open d’Australie, ni les blessures ni les polémiques n’ont pu stopper Novak Djokovic

Il était arrivé à Melbourne auréolé d’un nouveau titre (le tournoi ATP 250 d’Adelaïde) mais aussi l’esprit rempli de doutes. Blessé à la cuisse gauche, Novak Djokovic (n°5) a tout donné pendant deux semaines pour remporter un dixième trophée à l’Open d’Australie. Il aura tout traversé, même les polémiques liées à son père, avec un mental d’acier.


L’image marquante de cette finale ne s’est pas déroulée sur le court. Elle a eu lieu dans les tribunes, au sein du clan de Novak Djokovic (n°5), une fois la victoire acquise. Comme le font souvent les champions après une victoire aussi importante, le Serbe a grimpé dans les gradins pour célébrer ce vingt-deuxième trophée en Grand Chelem avec toute son équipe. Seulement là, après avoir crié toute sa rage de vaincre, le joueur serbe a laissé les émotions l’envahir. Ce qui est assez rare pour être souligné. Il a littéralement fondu en larmes, s’écroulant aux pieds de son entraîneur Goran Ivanisevic et de son frère cadet. Pourtant, cette finale – comme le reste du tournoi – il l’a menée avec autorité. Parfois bousculé par Stefanos Tsitsipas (n°4), comme dans la deuxième manche où le Serbe a semblé nerveux, Novak Djokovic a su rester solide pour prouver qu’il était le patron sur le court. Notez d’ailleurs qu’il n’a perdu qu’un set au cours du tournoi, au deuxième tour, face au Français Enzo Couacaud (n°191). Une performance XXL qui lui permettra de retrouver le trône du tennis mondial dès lundi. Alors, où faut-il aller chercher les origines de ces larmes qui ont continué de couler une fois que le dix fois vainqueur de l’Open d’Australie étaiy revenu sur sa chaise en attendant la cérémonie de remise des prix ?

Les raisons sont multiples. Pour comprendre la première, il faut revenir un an en arrière : Novak Djokovic, après avoir été retenu dans un hôtel de quarantaine et expulsé d’Australie, n’avait pas pu participer au tournoi du Grand Chelem qui lui réussit le mieux depuis le début de sa carrière. En effet, c’était à Melbourne, il y a quinze ans, qu’il avait soulevé son premier trophée dans un Majeur, en 2008. Il y a également connu la plus longue finale de l’histoire en Grand Chelem (5h53, en 2012, face à son grand rival Rafael Nadal). Le joueur serbe avait donc une revanche à prendre et on le sentait investi d’une mission depuis le début du tournoi. Sérieux dans son tennis, concentré sur chaque point ou presque, il n’a laissé que des miettes à ses adversaires. Andrey Rublev (n°6), battu en trois sets 6-1, 6-2, 6-4 en quarts de finale, n’a marqué qu’un jeu de moins que l’Américain Tommy Paul (n°35), éliminé en trois sets 7-5, 6-2, 6-1 en demies. Comme nous l’avons déjà souligné, Novak Djokovic n’a perdu qu’un seul set sur son parcours et il a été intraitable lors des dernières rencontres. Même Stefanos Tsitsipas, qui a pourtant eu une balle de set à 5-4 dans la deuxième manche, a fini par baisser les armes face au métronome qui se dressait de l’autre côté du filet. Les autres raisons permettant d’expliquer en partie le craquage émotionnel du Serbe sont sa blessure à la cuisse et les polémiques autour de son père, privé de demi-finale et de finale.

En effet, comme en 2021 quand il s’était fait une déchirure aux abdominaux, Novak Djokovic a traversé la quinzaine australienne avec une blessure à la cuisse gauche. À quel point était-elle grave, de quelle façon a-t-elle gêné celui qui sera de nouveau n°1 mondial ce lundi ? Nous ne le saurons probablement jamais. Quoiqu’il en soit, cette blessure semblait bien là. Personne ne peut en douter. Et elle a peut-être plus aidé Novak Djokovic à se concentrer sur son jeu et ses forces : il a semblé parfois vouloir écourter les échanges, libérant son bras pour faire mal plus vite à ses adversaires. Il l’a fait avec beaucoup de réussite et on ne peut que l’en féliciter. Et même s’il semblait mieux courir en fin de tournoi, on peut penser que cette blessure va désormais lui demander un peu de repos. Enfin, il y a eu ces polémiques autour du père du joueur, qui aurait été aperçu avec des supporters russes, soit-disant militants de Vladimir Poutine. Sans rentrer dans la polémique, cette histoire a certainement touché Novak Djokovic, très attaché à ses racines familiales. Son père ayant été privé d’assister à ses deux derniers matches, il y avait peut-être un peu de cela également dans les larmes versées une fois le titre conquis. En tout cas, sur le plan émotionnel, ce dixième trophée à l’Open d’Australie restera le plus fort pour le joueur serbe. Qui est revenu à égalité dans la course au GOAT (le greatest of all time) avec Rafael Nadal (n°2).

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @AustralianOpen, @TennisChannel

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