En 2023, le tennis américain aura brillé lors de l’Open d’Australie, ce qui ne lui était plus arrivé depuis plusieurs années ! Et si le n°1 national, Taylor Fritz (n°9), a connu une défaite prématurée, le peuple américain peut tout de même compter sur la présence surprise de Tommy Paul (n°35) en demi-finales. Avec, par ailleurs, les places de quart de finaliste de Sebastian Korda (n°31) et Ben Shelton (n°89).
Cela faisait quatorze ans qu’il n’y avait pas eu un joueur américain en demi-finales de l’Open d’Australie. Mais voilà : Andy Roddick a enfin un successeur et il se nomme Tommy Paul (n°35). Par ailleurs, ils étaient trois au total en quarts de finale, ce qui n’était plus arrivé pour le tennis américain depuis l’US Open en 2005. En effet, Sebastian Korda (n°31) et Ben Shelton (n°89) ont atteint ce stade de la compétition à Melbourne, le dernier nommé ayant été battu par son compatriote Tommy Paul. Une dernière stat ? Depuis bien longtemps, les Américains sont présents dans le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem pour la deuxième fois consécutive, après la demie de Frances Tiafoe (n°19) lors du dernier US Open. Tout cela prouve une chose : il y a une belle densité chez nos amis yankees, qui signe le grand retour des États-Unis sur le devant de la scène masculine. Ainsi, lundi prochain après le premier tournoi du Grand Chelem de la saison, les Américains auront un joueur dans le Top 10 (Taylor Fritz, 8ème), deux autres dans le Top 20 (Frances Tiafoe, 15ème, et Tommy Paul, au pire 19ème), sans oublier Sebastian Korda, qui se hissera au 26ème rang mondial. De plus, il y aura un total de dix Américains dans le Top 50 avec Jenson Brooksby (n°38), John Isner (n°41), Ben Shelton (n°43), Jeffrey John Wolf (n°47), Reilly Opelka (n°48) et Brandon Nakashima (n°49).

Ces faits font bien sûr le bonheur des observateurs de l’autre côté de l’Atlantique, à commencer par l’ancienne gloire du tennis, John McEnroe. « Il y a enfin de l’espoir pour les États-Unis, God bless America », s’est-il enthousiasmé sur Eurosport. « Je pense vraiment que, ces dix-huit prochains mois, ça peut donner de grandes choses parce qu’il y a encore une marge de progression chez ces garçons, les Fritz, Tiafoe, Shelton, Korda, Paul… Je veux croire qu’ils auront les moyens de ramener un Grand Chelem à la maison dans un futur proche. » Ce qui mettrait fin à une disette de près de 20 ans car, là aussi, la dernière victoire américaine en Grand Chelem remonte à Andy Roddick, vainqueur de l’US Open en 2003. « C’est comme une vague », a expliqué, il y a quelques jours, Dean Goldfine, un des deux entraîneurs de Ben Shelton. « Ils s’entraînent tous ensemble dans une spirale positive. Ce n’est pas juste un gars. Et je crois qu’il y a une sorte de rivalité amicale entre eux, c’est ce qui contribue à leur succès à tous en ce moment. » Même Novak Djokovic (n°5), mercredi, a estimé en conférence de presse qu’« il est très important pour notre sport d’avoir des Américains compétitifs. » Cependant, on peut se demander s’il y aura un vrai regain d’intérêt du grand public américain pour le tennis tant qu’un joueur venant des États-Unis n’aura pas remporté un trophée en Grand Chelem.
Quoiqu’il en soit, si on jette un coup d’œil dans le rétroviseur, on se souvient qu’il y a tout juste deux ans, il n’y avait aucun joueur américain dans le Top 30 au classement ATP, du jamais vu depuis la création de ce classement en 1973 ! Ce redressement de situation semble être le fruit d’un travail débuté à la fin des années 2000. L’USTA, la fédération américaine, avait alors créé une Académie de formation, en 2008. Le programme a changé de format depuis, mais l’investissement n’a pas cessé pour tenter de générer un « réflexe tennis » chez les jeunes Américains, souvent tentés par d’autres sports. Mais y a-t-il vraiment, dans ce nouveau contingent américain, un joueur qui pourrait sortir du lot et prétendre remporter de grands titres ? On pense bien sûr qu’il y en a potentiellement un, qui monte comme une flèche depuis un an tout pile : Ben Shelton, la révélation de cet Open d’Australie. « Pour être honnête, je ne le voyais pas venir aussi vite », a déclaré John McEnroe. « À l’US Open, il était encore loin du compte. Il y avait encore beaucoup de travail par rapport à d’autres. Mais il a tout. La personnalité, le jeu, le service… Il a les moyens d’arriver dans le Top 5 mondial. » Mais n’oublions pas Sebastian Korda, fils du fameux Petr Korda, ancien n°2 mondial et vainqueur à Melbourne en 1998. Il ne reste plus qu’à ces Américains de confirmer et de continuer à placer régulièrement leurs joueurs en deuxième semaine en Grand Chelem.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @usopen, @AustralianOpen
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