Il était 4h05 du matin quand Andy Murray (n°66), après 5h44 de jeu, s’est enfin qualifié pour le troisième tour de l’Open d’Australie. Pour une rencontre lancée autour de 22h20, rien de surprenant. Mais tout de même : cette fin au cœur de la nuit australienne relance le débat des night sessions tardives, qui n’est pas d’aujourd’hui et ne concerne pas (plus) que le Grand Chelem australien.
Faut-il changer l’horaire des night sessions en Grand Chelem ou ne lancer qu’un seul match le soir ? Le débat est relancé. Ce jeudi (ou plutôt vendredi matin à Melbourne), Andy Murray (n°66) s’est qualifié pour le troisième tour de l’Open d’Australie au bout de la nuit. En effet, il était 4h05 du matin quand il a remporté la balle de match éliminant l’Australien Thanasi Kokkinakis (n°159), après une rencontre dantesque de 5h44. Mais si cela a contribué à écrire un peu plus la légende de l’Écossais, ancien n°1 mondial et trois fois vainqueur en Grand Chelem, une question se pose : à 35 ans, aura-t-il récupéré à l’heure de jouer l’Espagnol Roberto Bautista Agut (n°25) samedi ? Dans le monde de la petite balle jaune, ce débat prend de plus en plus d’ampleur, notamment à Melbourne où l’on avait déjà vu un match entre Lleyton Hewitt et Marcos Baghdatis s’achever à 4h34 du matin ; c’était en 2008. Et encore, ce n’est pas le record en la matière : Alexander Zverev (n°13) et Jenson Brooksby (n°39) l’ont établi, l’année dernière lors du tournoi ATP 500 d’Acapulco, en concluant leur rencontre à… 4h55 du matin ! Quel autre sport que le tennis permet de jouer aussi tard dans la nuit, avec l’obligation pour le vainqueur d’enchaîner dès le lendemain ? Aucun autre, à notre connaissance…

Et pourtant, Andy Murray lui-même a qualifié de « farce » le fait de devoir finir si tard. « En tant que parent, si mon enfant était ramasseur de balle ici et que je le voyais rentrer à la maison à 5h du matin, je ne serais vraiment pas content », a-t-il déclaré en conférence de presse. « Ce n’est pas bon pour eux. Ce n’est pas bon pour les arbitres, ni pour les joueurs, ni pour les fans. Ce n’est bon pour personne. Et cela fait des années qu’on en parle. » Depuis toutes ces années, rien n’a été fait, même si les organisateurs du tournoi se sont désormais interdits de lancer les matches après une certaine heure à leur discrétion. Un peu léger, tout de même. D’ailleurs, Craig Tiley, le directeur du tournoi, a annoncé à la chaîne australienne Channel 9 qu’il ny aurait aucun changement : « Nous examinerons les circonstances qui ont emmené à cette fin de match très tardive lors de notre débrief d’après tournoi mais pour l’instant, à ce stade, il ne me paraît pas nécessaire de modifier la programmation. »

Un changement notable pourrait être d’organiser un seul match en night session, comme à Roland-Garros (qui rencontreun autre problème puisque ce match en night session ne démarre qu’à 21h). En effet, l’Open d’Australie et l’US Open en programment toujours deux, dès 19h. Wimbledon, avec son couvre-feu à 23h, reste le seul Grand Chelem épargné par ces fins tardives. Mais sur ce point, Craig Tiley n’en démord pas : « Si vous ne mettez qu’un match le soir et qu’un des deux joueurs se blesse, à l’arrivée, vous n’avez rien à proposer aux fans. Il y a énormément de paramètres à prendre en compte dans la manière dont nous élaborons chaque jour la programmation, c’est extrêmement difficile. Ces derniers jours, nous avons eu de la chaleur, de la pluie, du froid, des matches suspendus qu’il a fallu rattraper… Et parfois, il se produit un impondérable, un enchaînement de matches exceptionnellement longs comme ça a été le cas jeudi. » On ne peur pas contrôler la durée des rencontres au tennis, mais à la base c’était un sport qui se jouait en journée. Et même si ces matches en nocturne créent souvent des ambiances électriques et des rencontres légendaires il ne faut pas oublier que c’est souvent la santé des joueurs qui est en jeu.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @AustralianOpen
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