Analyses

Un million de dollars les trois victoires : la Diriyah Tennis Cup fait débat !

Qu’est-ce que la Diriyah Tennis Cup ? Il s’agit d’une exhibition hyper lucrative, jouée en Arabie Saoudite, où les organisateurs n’ont pas hésité à sortir le chéquier pour attirer les meilleurs joueurs du monde. D’ailleurs, ces derniers ne s’en cachent pas : certains affirment être venus pour l’argent, là où d’autres voient une opportunité de préparer la saison 2023 dans un cadre idyllique.


Disputée cette semaine, la Diriyah Tennis Cup fait débat. Même si ce n’est pas Taylor Fritz (n°9), qui en est sorti vainqueur, qui s’en mêlera. En effet, le joueur américain, avec cette victoire, a empoché la modique somme d’un million de dollars ! Ce qui fait de la Diriyah Tennis Cup une exhibition hyper lucrative, puisqu’il n’aura fallu au vainqueur du Masters 1000 d’Indian Wells que trois petites victoires pour empocher ce gros chèque. Et c’est ce qui choque. Pour faire un parallèle, une victoire en Masters 1000, justement, demande à un joueur d’enchaîner six ou sept victoires selon son rang. Pour le même prize money, à quelque chose près. Par ailleurs, les joueurs qui ne sont pas allés jusqu’au bout en Arabie Saoudite n’ont pas perdu leur temps… ni leur argent ! En effet, le finaliste Daniil Medvedev (n°7) a gagné 500 000 dollars. Quant aux demi-finalistes, Cameron Norrie (n°14) et Stan Wawrinka (n°149), ils ont touché 250 000 dollars chacun. De quoi motiver. Et ce n’est pas tout : les joueurs éliminés au premier tour ont ensuite joué en double, où les gagnants ont touché 250 000 dollars chacun, les finalistes 125 000 dollars et les demi-finalistes 75 000 dollars. Au total, cela fait plus de trois millions de dollars de prize money distribués pour trois jours de compétition. On comprend mieux comment cette exhibition est parvenue à attirer des joueurs membres du Top 10, ainsi que des vainqueurs de Grand Chelem ou de Masters 1000 !

Ce ne sont pas les joueurs qui vont se plaindre du côté lucratif de la Diriyah Tennis Cup. Présent à Riyad, en Arabie Saoudite, Nick Kyrgios (n°22) a même refusé d’aller disputer la phase finale de la Coupe Davis en novembre dernier, préférant toucher un chèque à six chiffres en se rendant au Moyen-Orient. « Mon équipe, ma copine et moi, on passe de super moments ici », a-t-il d’ailleurs déclaré cette semaine. « Je suis venu pour l’argent. J’ai fait ce qui était le mieux pour moi. Ici, tout le monde est extrêmement accueillant avec nous. On ne se sent pas du tout en danger. C’est certainement l’un des endroits où j’ai préféré aller. » Pas de langue de bois, donc, pour l’Australien : il est allé à Riyad pour toucher son argent, rien de plus. Pourtant, on se souvient qu’un joueur comme Andy Murray (n°49) avait refusé de participer à ce genre d’exhibition, il y a quelques années en arrière. Ainsi, le joueur écossais avait tiré un trait sur un chèque à six zéros pour participer à un événement en Arabie Saoudite. « Je n’irais pas jouer là-bas (si on lui proposait de nouveau)« , avait-il affirmé en juin dernier. Alors, si tous les joueurs ne sont pas forcément attirés par l’appât du gain (même si on en doute un peu…), qu’est-ce qui peut les pousser à participer à une compétition perdue au milieu d’un mois de décembre où ils devraient se reposer après une saison déjà bien assez longue ?

Ce ne sont pas les tribunes, quasiment jamais pleines, qui peuvent donner envie à un joueur de se rendre à Riyad pour disputer la Diriyah Tennis Cup. L’ambiance, peut-être, malgré un stade clairsemés ? « J’ai adoré l’exhibition à Riyad en 2019, je l’adore aussi cette année », a assuré Daniil Medvedev ce jeudi. « En 2019, déjà, le stade n’était jamais plein, mais les gens présents étaient vraiment à fond. Ça donnait l’impression sonore que c’était plein alors que, parfois, il n’y a pas d’ambiance dans des stades bondés. » Vous reprendrez bien un peu de langage politique de la part du joueur russe ? Pourtant, Areej Mutabagani, la présidente de la Fédération saoudienne de tennis, s’est défendue des critiques « Aucune célébrité ne se déplacera quelque part sans être payée pour, soyons sérieux », a-t-elle lâché. « Ils ne vont pas venir pour vous ni pour moi, même dans le plus beau pays du monde. C’est la réalité, mais comme c’est l’Arabie saoudite, il faut créer un ‘drama’. On en a vraiment marre de tout ça… Pourquoi fait-on venir ces stars ? Parce qu’on n’a pas encore nos propres champions. Si on veut promouvoir le football, la boxe, le golf, on a besoin d’amener ces célébrités. C’est la seule solution pour créer de l’engouement autour d’un sport. » Peut-être qu’Areej Mutabagani n’a pas complètement tort mais n’empêche, autant d’argent, ça pose question.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @DiriyahCup

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