Ce vendredi, la saison 2022 de Daniil Medvedev (n°5) a pris fin sur une quatrième défaite de rang. Ainsi, ses trois derniers tournois ont été à l’image d’une année en dents de scie. Vainqueur au tournoi ATP 500 de Vienne, il a ensuite été éliminé d’entrée au Masters 1000 de Paris-Bercy avant de perdre ses trois matches de poule aux ATP Finals – alors qu’il avait les armes pour les remporter et n’est pas passé bien loin. Retour sur une saison où le joueur russe sera passé par toutes les phases, des succès aux blessures en passant par une interdiction de jouer au All England Club…
S’il est devenu n°1 mondial en février dernier, Daniil Medvedev (n°5) n’aura remporté « que » deux tournois en 2022 ; et il ne terminera pas l’année dans le Top 3 mondial. À elles seules, ces quelques données résument parfaitement la saison en dents de scie du joueur russe. En janvier, tout avait pourtant bien démarré : vainqueur de l’ATP Cup avec la Russie, il avait atteint la finale de l’Open d’Australie, alors qu’il s’était imposé à l’US Open l’année précédente, se sortant d’un tableau difficile (avec notamment Nick Kyrgios, Stefanos Tsitsipas et Rafael Nadal, son bourreau en finale). Mais il aura dû attendre l’été, et le mois d’août, pour soulever le premier trophée de son année 2022. Ce qui ne l’a pas empêché de disputer les demi-finales du tournoi ATP 500 d’Acapulco (encore battu par Rafael Nadal), avant de marquer le pas lors des premiers Masters 1000 de la saison (troisième tour à Indian Wells et quarts de finale à Miami). Pourtant, fin février, Daniil Medvedev est devenu, à 26 ans, le 27ème joueur à occuper la première place du classement ATP depuis son établissement en 1973. Première tuile pour le Russe : au mois d’avril, il annonçait son absence du circuit pour une durée d’un à deux mois en raison d’une hernie, pour laquelle il a dû subir une intervention chirurgicale. Par conséquent, il débarquait à Roland-Garros sans aucun tournoi de préparation sur terre battue.

Malgré tout, Daniil Medvedev parvenait à se qualifier pour les huitièmes de finale, lui qui est moins à l’aise sur ocre, où il se faisait éliminer par le Croate Marin Cilic (n°17) en night session sur une terre battue plus lourde qu’à l’accoutumée. La suite a été un peu plus chaotique, même si le joueur russe n’a pas mal joué sur gazon. Banni de Wimbledon, comme tous les Russes et les Biélorusses, en raison de la guerre en Ukraine, il a tout de même atteint deux finales sur herbe, sans soulever de trophée. Ainsi, le joueur de 26 ans s’est tout d’abord qualifié pour la finale du tournoi ATP 250 de ‘s-Hertogenbosch, seulement battu par le surprenant Tim van Rijthoven (n°109). La semaine suivante, il se hissait également en finale du tournoi ATP 500 de Halle, éliminé cette fois par le Polonais Hubert Hurkacz (n°11). Enfin, pour son dernier tournoi sur gazon, le joueur russe s’était incliné en quarts de finale du tournoi ATP 250 de Majorque. Pas de quoi tenir son rang de n°1 mondial, mais on rappelle qu’il revenait d’une opération et d’une longue absence l’ayant privé de compétition pendant plusieurs semaines. Après une nouvelle pause et un tournoi du Grand Chelem manqué, Daniil Medvedev revenait à la compétition sur sa surface favorite : le dur extérieur. Il reprenait ainsi le chemin des courts lors du tournoi ATP 250 de Los Cabos, remportant à l’occasion son premier trophée de l’année 2022 au terme d’une semaine pleine. Il s’imposait ainsi sans perdre un set, battant en finale le Britannique Cameron Norrie (n°14) en deux sets 7-5, 6-0. Daniil Medvedev soulevait là son premier trophée – le seul à ce jour – dans la peau du n°1 mondial. La suite de sa saison sur dur allait être à l’image de sa saison : sur courant alternatif. Incapable de défendre son titre au Masters 1000 de Montréal, il s’inclinait dès son entrée en lice au second tour face à Nick Kyrgios (n°22). Il y avait du mieux la semaine suivante, avec une demi-finale au Masters 1000 de Cincinnati, mais pas de quoi redonner pleine confiance au Russe à l’heure de défendre son titre du côté de New York. A l’US Open, d’ailleurs, il allait perdre une nouvelle fois face à Nick Kyrgios – finaliste quelques mois plus tôt à Wimbledon -, cette fois-ci dès les huitièmes de finale.

Conséquence : au lendemain du dernier Grand Chelem de la saison, Daniil Medvedev perdait déjà la place de n°1 mondial et perdait trois rangs au classement mondial. Il tentait alors d’enchaîner très vite après sa déception américaine, dans l »idée de se relancer. Mais cela n’allait pas fonctionner puisqu’en septembre, il perdait d’entrée au tournoi ATP 250 de Metz. Cependant, il y a eu un petit renouveau chez le joueur russe, qui a ensuite mieux joué : demi-finale au tournoi ATP 500 d’Astana, puis son deuxième trophée de la saison 2022 au tournoi ATP 500 de Vienne. En Autriche, il a enchaîné les victoires face à Jannik Sinner (n°15), Grigor Dimitrov (n°28) et Denis Shapovalov (n°18) en finale. On se disait alors que le joueur de 26 ans pourrait finir l’année sur les chapeaux de roue, pour se relancer et préparer au mieux un retour parmi les tout meilleurs en 2023. Une fois de plus, on a vite pu voir qu’il manquait de confiance en son jeu, s’inclinant d’entrée lors du Masters 1000 de Paris-Bercy face à Alex de Minaur (n°24). Redescendu à la cinquième place mondiale au classement ATP, la semaine de Daniil Medvedev lors des ATP Finals de Turin a elle aussi reflété sa saison. Jamais loin de s’imposer, il n’est jamais parvenu à conclure lors de trois rencontres serrées, finissant avec un bilan de trois défaites au couteau pour aucune victoire à l’issue de la phase de poule. Lundi, il s’inclinait d’abord face à son compatriote Andrey Rublev (n°7) en trois sets 6-7 (7), 6-3, 7-6 (7) après avoir eu de multiples occasions. Mercredi, il perdait ensuite face à Stefanos Tsitsipas (n°3) en trois sets 6-3, 6-7 (11), 7-6 (1) après unen ouvelle rencontre serrée. Enfin, ce vendredi, il a perdu un match incroyable contre Novak Djokovic (n°8) en trois sets 6-3, 6-7 (5), 7-6 (2) après plus de trois heures de jeu. On peut parier que beaucoup de joueurs signeraient pour avoir un tel bilan en fin de saison. Cependant, quand on connaît le talent du Russe, on s’attend forcément à mieux, notamment quand on sait qu’il est capable de s’imposer dans les plus grands tournois. On verra bien s’il est capable de se relancer en 2023, en espérant qu’il soit débarrassé des pépins physiques qui l’ont perturbé cette année.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @_TennisCoaching, @Reuters, @AbiertoLosCabos
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