Ce dimanche a débuté l’ultime tournoi de la saison : les ATP Finals de Turin, où les huit meilleurs joueurs de la saison 2022 vont se rencontrer. Quels sont les enjeux d’un tel tournoi ? Qui finira n°1 mondial ? Roger Federer verra-t-il tomber un autre de ses records ? Voici quelques éléments de réponse.
À Turin, les ATP Finals ont été lancés ce dimanche. Ce tournoi, autrement appelé les Masters, réunit les huit meilleurs joueurs de la saison 2022. Un seul manque à l’appel, et pas des moindres : l’Espagnol Carlos Alcaraz (n°1), victime d’une déchirure aux abdominaux pendant le Masters 1000 de Paris-Bercy. En effet, l’absence du joueur de 19 ans, vainqueur de son premier titre en Grand Chelem à l’US Open, pourrait avoir des conséquences. On vous explique tout.
Qui finira l’année dans la peau du n°1 mondial ?
Trois joueurs peuvent encore terminer l’exercice 2022 en tant que n°1 mondial. Carlos Alcaraz, bien sûr, qui n’a plus son destin en main. Ainsi, son absence ouvre une petite porte à ses deux poursuivants : Rafael Nadal (n°2) et Stefanos Tsitsipas (n°3). Le joueur grec occupe, à 24 ans, le meilleur classement de sa carrière. Cependant, il doit remporter la compétition en restant invaincu (c’est-à-dire remporter cinq victoires en cinq matchs). En 2022, il a joué sept finales (dont celles des Masters 1000 de Rome et de Cincinnati) mais n’en a remporté que deux : à Monte-Carlo et Majorque. Dans les tournois du Grand Chelem, après sa demi-finale à l’Open d’Australie, il a échoué en huitièmes de finale à Roland-Garros, au troisième tour à Wimbledon et dès le premier tour à l’US Open. Dans ces circonstances, décrocher les Masters pour la deuxième fois de sa carrière (après 2019) donnerait une autre dimension à sa saison. Quant au taureau de Manacor, il redeviendrait n°1 mondial, à 36 ans, en remportant le tournoi ou en restant invaincu jusqu’en finale, à condition de ne pas la perdre contre Stefanos Tsitsipas. Pour lui, c’est l’occasion de finir une sixième saison en tant que n°1 (après 2008, 2010, 2013, 2017 et 2019), comme Pete Sampras. Mais l’homme aux 22 titres du Grand Chelem n’a encore jamais remporté les ATP Finals, en dix participations, malgré deux finales (2010 et 2013). Si aucun de ces scénarios ne se produit, Carlos Alcaraz terminera l’année à la place de n°1.
Le record de Roger Federer sera-t-il battu ?
De son côté, Novak Djokovic (n°8) vise le record de six titres détenu par un certain Roger Federer. Si sa saison a été biscornue, avec des absences à l’Open d’Australie et à l’US Open en raison de son statut vaccinal, le joueur serbe n’en a pas moins remporté le trophée à Wimbledon. Après avoir manqué la tournée américaine, il s’est ensuite imposé au tournoi ATP 250 de Tel Aviv et au tournoi ATP 500 de Nur-Sultan, avant de perdre en finale du Masters 1000 de Paris-Bercy. Retombé au 8ème rang mondial, Novak Djokovic ne cache pas sa faim de victoires. « J’essaie de remporter tous les tournois que je joue, ce n’est pas un secret, et c’est dans cet état d’esprit que je viens à Turin », avait-il souligné après sa défaite inattendue en finale à Bercy face à Holger Rune (n°10). « Mon niveau de jeu est élevé et je pense avoir de bonnes chances. » S’il venait à l’emporter, outre le record de Roger Federer, il ajouterait un 91ème titre à son palmarès.
Quels joueurs pourraient tirer profit d’une victoire aux Masters ?
Certains joueurs, comme Andrey Rublev (n°7) et Daniil Medvedev (n°5), sont à la recherche d’un titre de nature à donner du relief à leur saison. Les deux joueurs russes s’affronteront d’ailleurs, ce lundi, à partir de 14h. N°1 mondial en février dernier, après avoir notamment atteint la finale à l’Open d’Australie, Daniil Medvedev a subi, comme tous les Russes et Biélorusses (à cause de la guerre en Ukraine), l’interdiction de jouer à Wimbledon. Ainsi, il est redescendu au 5ème rang mondial avec à ce jour seulement deux titres ajoutés à son palmarès, au tournoi ATP 250 de Los Cabos et plus récemment au tournoi ATP 500 de Vienne. Quant à Andrey Rublev, il a gagné quatre tournois (ATP 250 de Marseille, ATP 500 de Dubaï, ATP 250 de Belgrade, ATP 250 de Gijón) mais il rêve toujours d’un gros titre et d’un véritable coup d’éclat, lui qui n’a encore jamais remporté de Masters 1000 ni fait mieux qu’un quart de finale en Grand Chelem.
La jeune garde va-t-elle tirer son épingle du jeu ?
Pour les trois derniers participants aux Masters, l’enjeu est tout autre : montrer que la relève est déjà là et ponctuer une saison déjà riche par un titre prestigieux. Finaliste de Roland-Garros et de l’US Open, Casper Ruud (n°4) – vainqueur de son premier match de poule dimanche – a déjà montré que son jeu pouvait être redoutable sur d’autres surfaces que la terre battue. Solide et régulier, il a marqué le pas depuis l’US Open mais il reste un adversaire toujours redoutable. De son côté, Félix Auger-Aliassime (n°6) a enchaîné trois titres en autant de semaines (ATP 250 de Florence et Anvers, ATP 500 de Bâle) avant de chuter en demi-finales à Bercy. S’il a l’air de marquer le pas physiquement, il pourrait avoir un coup à jouer s’il retrouve la pleine mesure de son jeu offensif. Enfin, Taylor Fritz (n°9) a bénéficié du forfait de Carlos Alcaraz mais, après avoir remporté le Masters 1000 d’Indian Wells et le tournoi ATP 500 de Tokyo, il mérite largement sa place. Tout comme Holger Rune (n°10), le vainqueur du Masters 1000 de Paris-Bercy, qui est présent à Turin en tant que premier remplaçant et représente lui aussi le futur du tennis mondial.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @atptour, @UniversTennis
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