Avec les absences de Carlos Alcaraz (n°1) et Holger Rune (n°10), Lorenzo Musetti (n°23) a été propulsé grand favori des Next Gen ATP Finals, qui se disputent à Milan depuis mardi. Cependant, avec deux défaites et une seule victoire en phase de groupe, il a été éliminé de façon prématurée. D’où notre question : le joueur italien s’est-il trop mis la pression ou est-ce le résultat d’une saison longue, riche et fatigante pour l’organisme ?
Au soir de sa dure défaite en deux sets 6-0, 6-3 face à Novak Djokovic (n°8) en quarts de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy, vendredi dernier, Lorenzo Musetti (n°23) remettait en question sa participation aux Next Gen ATP Finals. « J’ai envie de jouer et en même temps, j’ai besoin de repos d’autant qu’il y a aussi la finale de la Coupe Davis qui arrive », avait-il alors déclaré. Malgré tout, quelques jours plus tard, le jeune joueur italien entrait bien sur le court, à Milan, pour son entrée dans la compétition. Il débutait d’ailleurs, mardi, par une victoire convaincante – acquise en 71 minutes – face à Chun Hsin Tseng (n°90). Et puis, patatras ! Mercredi, Lorenzo Musetti a subi la loi du Suisse Dominic Stricker (n°111), impressionnant de régularité malgré cinq jeux décisifs lors d’une rencontre à couper le souffle. Mais le résultat était là : une première défaite pour le transalpin. Qui n’avait plus le choix : il devait remporter sa dernière rencontre s’il voulait poursuivre l’aventure. Ce jeudi soir, il n’a pourtant pas pesé bien lourd face au Britannique Jack Draper (n°41). Résultat : une défaite en trois sets 4-1, 4-0, 4-3 (3) en seulement 58 minutes. Promis au rang de star dans le futur et doté d’un revers à une main qui n’est pas sans rappeler un certain Roger Federer, Lorenzo Musetti est sorti par la toute petite porte…

Nous nous sommes alors demandé quelles étaient les raisons d’un tel échec. La première explication vient du fait que Lorenzo Musetti est un des joueurs qui a disputé le plus grand nombre de compétitions en 2022. En effet, l’Italien a participé à 27 tournois et il a remporté ses deux premiers trophées sur le circuit ATP : le tournoi ATP 500 de Hambourg et le tournoi ATP 250 de Naples. Par ailleurs, lors du Rolex Paris Masters, il a atteint son premier quart de finale en Masters 1000. En résulte forcément une fatigue. Elle est d’abord physique, puisque le joueur de 20 ans a tout de même joué la bagatelle de 58 rencontres en 2022 (avec un ratio de 33 victoires pour 25 défaites), ce qui est nouveau pour lui. Sans oublier qu’il doit également y avoir une forme de lassitude mentale après onze mois de compétition acharnée. Enfin, le format de ces Next Gen ATP Finals, avec des sets de quatre jeux, le no-Ad et les 15 secondes (seulement) avant de servir, ne lui ont peut-être pas convenu. Pour un joueur qui aspire à se battre pour les plus grands trophées, cela peut-être perturbant. On a d’ailleurs observé le body language de l’Italien, ce jeudi face à Jack Draper : il semblait ne pas avoir envie de rentrer dans une bataille qui allait lui coûter de l’énergie, tant physiquement que mentalement.

Cependant, on peut également prendre en compte un autre paramètre : Lorenzo Musetti ne s’est-il pas mis la pression, trop de pression, en tant que grand favori de ces Masters des moins de 21 ans ? Plus jeune joueur présent à Milan, mais aussi le mieux classé, il a peut-être senti un poids trop lourd à porter sur ses épaules. Et on le comprend. Pour son dernier tournoi de la saison, le transalpin voulait bien faire. Classé plus haut que ces sept concurrents, ayant déjà une feuille de route plus remplie, il a peut-être eu l’impression qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Et en général, quand on ne veut pas décevoir son entourage et ses fans, on ne parvient pas à jouer libéré… De plus, Lorenzo Musetti évoluait à domicile, devant son public. Ce qui n’a pas dû arranger les choses. On connaît toute la difficulté de libérer son bras quand on joue dans son pays et le joueur de 20 ans vient de l’expérimenter à ses dépens. Pourtant, cela avait joué en sa faveur, il y a quelques semaines, quand il s’était imposé au tournoi ATP 250 de Naples. Mais les attentes et les adversaires n’étaient pas les mêmes. Maintenant, l’heure est au repos. Et à une préparation foncière qui doit permettre à Lorenzo Musetti de ne pas se laisser distancer par ses deux cadets, Carlos Alcaraz (n°1) et Holger Rune (n°10), qui font déjà partie des meilleurs joueurs au monde.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @nextgenfinals
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