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Constant Lestienne : « Pourquoi pas décrocher un titre ? »

Ce lundi, Constant Lestienne (n°63) a franchi le premier tour du tournoi ATP 250 de Gijon. Tout ça après avoir atteint les quarts de finale à San Diego et les demies à Tel Aviv. Ainsi, il a totalement réussi la transition entre le circuit Challenger et le circuit principal. A tel point qu’il a de nouvelles ambitions, qu’il se découvre petit à petit.


Au premier tour du tournoi ATP 250 de Gijon, Constant Lestienne (n°63) a bénéficié de l’abandon de l’Argentin Sebastian Baez (n°35), blessé en cours de match. Incapable de bouger, il a même dû quitter le court sur un fauteuil roulant. Une image déroutante pour le joueur français, malgré la joie de passer au deuxième tour. « J’avais remarqué qu’il commençait à cramper depuis quelques jeux », a expliqué le joueur tricolore en conférence de presse, dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Sur le point qu’on dispute juste avant son abandon, on se fait un énorme rallye et j’ai l’impression qu’il s’est bloqué quelque chose sur son dernier appui. J’espère qu’il ne s’est pas blessé gravement au genou mais le fait qu’il ne pouvait plus bouger et qu’il a dû quitter le terrain en chaise roulante n’est pas bon signe… » Cependant, Constant Lestienne était plutôt satisfait de son niveau de jeu, dans la continuité de ses derniers résultats : un quart de finale au tournoi ATP 250 de San Diego, après l’US Open, et une demie au tournoi ATP 250 de Tel Aviv. « Le match était très élevé en terme d’intensité et on a tous les deux livré une grosse partie », a ajouté le joueur de 30 ans. « On a un peu le même jeu, on va vite sur les jambes, on joue aussi sur le style de jeu adverse et sur la tactique. On s’est fait des sacrés échanges. En fait, ça ne se joue à pas grand-chose. C’était important que je passe devant au premier set. Après, jusqu’à 4-1 au deuxième set, j’ai eu un petit coup de mou. » Un coup de mou qui s’explique par une douleur au pied droit. « Si j’ai fait venir le kiné à 4-1, c’est parce que j’ai senti une énorme décharge sur le talon droit à 3-1, 40A, après une glissade », a confié le 63ème joueur mondial. « J’ai eu une inflammation de l’aponévrosite plantaire. J’ai déjà connu ce problème. Là, j’ai un peu de mal à marcher. Je vais faire de la récup’. Mais c’est difficile de soigner ce genre de blessure. J’ai pu finir le match mais j’étais gêné. »

Passer ce premier test au tournoi ATP 250 de Gijon prouve une chose : Constant Lestienne n’a eu aucun problème à faire la transition entre le circuit Challenger et le circuit principal. Depuis plusieurs semaines, il enchaîne les bons résultats et ses adversaires le craignent de plus en plus . « J’ai clairement passé un niveau mais tout est lié à la confiance », a expliqué le Français. « Je surfe dessus mais je sais que ce ne sera pas comme ça toute l’année. Donc, j’en profite. Je sens que je suis très chiant à jouer. Je ne donne pas de point, je cours partout, j’essaye de faire déjouer les mecs tactiquement… Et ça marche. » Il a notamment remporté ses deux dernières rencontres face à des joueurs du Top 50 : Maxime Cressy (n°33) au tournoi ATP 250 de Tel Aviv et donc Sebastian Baez au tournoi ATP 250 de Gijon. Est-ce quelque chose de surprenant pour lui ? « Oui et non », a répondu le joueur de 30 ans. « Ce sont de bonnes victoires de référence. Mais les gars qui sont entre 50 et 75 sont quasiment du même niveau. C’est l’ensemble de mes succès qui compte, je trouve. Moins le classement de mes adversaires en tant que tel. »

Ce qui semble donc jouer, c’est la confiance engrangée par Constant Lestienne sur le circuit Challenger où, cette saison, il a enchaîné une série de dix-neuf victoires en vingt rencontre. « Le fait d’avoir gagné, à un moment donné, cette année, dix-neuf matches sur vingt, m’a boosté », a d’ailleurs précisé le 63ème joueur mondial. « Ça ne m’était jamais arrivé. Mon entourage m’a encouragé en me disant que c’était à ma portée. D’ailleurs, je tiens à faire un petit clin d’oeil à Gilles Simon. C’est lui qui m’a poussé à aller directement sur le Tour, en me répétant que j’y avais ma place pour aller chercher le top 50. Quand Gilles dit ça, on l’écoute ! Pas mal me voyaient comme un joueur de Challengers. Ça me fait aussi plaisir de montrer qu’on peut encore exister à 30 ans. » Notez que le joueur tricolore est aujourd’hui le quatrième joueur français au classement ATP. Qu’est-ce que cela lui inspire ? « Ça me fait plaisir, même si les Français ne sont pas à leur top en ce moment », a répondu Constant Lestienne. « À une époque, j’aurais été dixième. Mais le but du jeu, c’est d’être récompensé par une sélection en Coupe Davis. Ça m’a toujours fait rêver. Jouer pour son drapeau, c’est le top. » Ce qui l’amène également à revoir ses objectifs à la hausse, lui qui voulait entrer dans le Top 100 et disputer l’US Open (deux objectifs atteints ces derniers mois). « Pourquoi pas décrocher un titre », a indiqué le Tricolore. « Franchement, je m’en sens capable. Après, j’aimerais bien faire un bon Bercy. À la maison, dans des conditions de jeu que j’aime bien, ce serait top. Je rentre dans les qualifs mais pas dans le grand tableau. Alors, si on me veut faire un beau cadeau de fin d’année, ce ne sera pas de refus ! » Alors, pourquoi ne pas lui donner une wild card pour le Masters 1000 de Paris-Bercy ?

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @telavivopen, @GijonOpen

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