Ce dimanche, Nick Kyrgios (n°25) disputera les huitièmes de finale de l’US Open. De retour à un excellent niveau depuis quelques semaines, finaliste lors du dernier Wimbledon, le joueur australien défiera le Russe Daniil Medvedev (n°1). Avec un dilemme en tête : l’envie de continuer à bien jouer et, en même temps, l’envie de rentrer chez lui auprès des siens. D’ailleurs, de nombreux Australiens semblent partager ce mal du pays.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l’affiche de la night session sera l’une des plus alléchantes depuis le début de l’US Open. En effet, Daniil Medvedev (n°1) et Nick Kyrgios (n°25) s’affronteront en huitièmes de finale. Préparez le pop corn, nous devrions voir du beau tennis entre le tenant du titre et le finaliste de Wimbledon ! Pour autant, si le joueur australien a de nouveau envie de jouer un bon tennis et d’aller loin dans les tournois, il traîne un mal du pays dont il n’a pas hésité à parler en conférence de presse. « J’ai du mal avec ça, pour être honnête », a-t-il expliqué. « Une grande partie de moi aimerait juste être à la maison avec ma petite amie, pour voir nos familles, avoir une vie tranquille et confortable. » Cependant, Nick Kyrgios sait aussi que le tennis, c’est son métier. Un métier pas si mal que cela, il s’en est rendu compte, qui lui permet d’ailleurs de bien gagner sa vie. « C’est amusant parfois d’aller dans de nouveaux endroits, de rencontrer de nouvelles personnes, de voir le monde », a ajouté le joueur de 27 ans. « C’est amusant… mais c’est difficile. On s’envoie des textos, on essaye de faire des FaceTime, mais ce n’est pas la même chose. On rate des moments cruciaux de la vie. C’est compliqué pour moi parce que je valorise ces petites choses du quotidien. Comme joueur de tennis, je n’ai pas un emploi du temps chargé pour cette raison. Je ne veux pas manquer ces moments. Surtout ceux importants comme l’anniversaire de ma mère, quand elle n’est pas en bonne santé. »

Voilà qui explique pourquoi Nick Kyrgios, en pleine crise post-Covid, a si peu joué. Loin des siens, dans une période délicate – notamment en Australie -, il ne se sentait vraiment pas bien. Ce qui se voyait quand il apparaissait sur un court, où parfois il exprimait cette envie de rentrer chez lui. Et si cette période semble derrière lui, les joueurs Australiens ont encore du mal à partir longtemps de chez eux. « La réalité, c’est que je suis à l’US Open », a expliqué Nick Kyrgios. « Je suis un des favoris. Je veux bien faire. Alors je vais devoir faire avec. Il n’y a que les Australiens qui peuvent comprendre ce que je ressens. Les autres joueurs ne comprennent pas ce que ça fait d’être si loin de chez soi, pendant si longtemps. J’essaie de ne pas trop y penser, de ne pas trop en parler aussi. Je ne sais pas, ça me rend triste un peu… » Il faut dire que depuis son retour à la compétition lors de la saison sur gazon, l’Australien a beaucoup gagné (finale à Wimbledon, titre au tournoi ATP 500 de Washington). Par conséquent, il n’a pas eu l’occasion de rentrer dans son pays.

D’ailleurs, ce mal du pays n’est pas propre à Nick Kyrgios, mais à l’ensemble des joueurs et des joueuses australiens. Depuis deux ans, maintenant, peu de tournois se jouent en Asie. C’était encore le plus proche de l’Océanie. La plupart des compétitions de tennis se déroulent ainsi en Europe ou en Amérique du Nord. Ainsi, aucun autre joueur d’une autre nationalité ne part aussi longtemps de son pays qu’un Australien. Vainqueur de l’Open d’Australie en janvier dernier, Ashleigh Barty n’a jamais caché qu’elle avait du mal à voyager toute l’année loin des siens et de son pays. C’est une des raisons l’ayant poussée à prendre sa retraite, alors qu’elle était au sommet du tennis féminin, quelques semaines après avoir gagner « son » Grand Chelem. Thanasi Kokkinakis (n°70), éliminé au premier tour de l’US Open par son compatriote et ami, mais toujours en lice en double où la paire vise le titre (après leur sacre à Melbourne en début d’année) s’est lui aussi exprimé sur ce sujet. « Il y a des aspects de mon métier que j’adore et d’autres que je déteste », a-t-il affirmé en conférence de presse. « J’aime le jeu et le côté compétition. Mais il y a des moments où je voudrais juste avoir un boulot stable, chez moi, rester à la maison quand je ne travaille pas et me relaxer. » Voilà donc le mal avec lequel les joueurs australiens doivent composer. C’est aussi une des raisons qui a poussé Nick Kyrgios à renoncer à la Laver Cup pour enfin rentrer au pays. Mais avant, il veut bien figurer à New York et, pourquoi pas, éliminer le n°1 mondial et tenant du titre pour continuer sa marche en avant.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @WeAreTennis, @usopen
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