US Open

Pour son dernier US Open, Serena Williams peut-elle aller au bout ?

Il y a encore quelques semaines, personne ne s’y attendait. Et puis, il y a eu cette interview de Serena Williams (n°605), laissant planer l’idée d’une retraite de plus en plus proche. Probablement à la fin de cet US Open. Depuis, l’Américaine semble jouer totalement libérée et, comme par hasard, son jeu semble se remettre en place… D’où notre question : peut-elle aller au bout du tournoi et enfin décrocher ce 24ème tournoi du Grand Chelem si symbolique pour elle ?


Quand on lui a demandé, après sa qualification pour le troisième tour de l’US Open, si elle se surprenait elle-même, Serena Williams (n°605) a répondu qu’elle était « simplement Serena ». Si ces mots transpirent la confiance et un égo surdimensionné, il faut peut-être aller chercher plus loin pour en comprendre l’origine. En effet, depuis le début de sa carrière, la joueuse américaine a toujours cru en elle ; c’est ce qui lui a permis d’écraser la concurrence et de remporter 23 titres en Grand Chelem, répartis sur trois décennies. Là, après avoir plus ou moins annoncé sa retraite à la fin du tournoi, tous les projecteurs sont de nouveau braqués sur elle. Serena Williams semble jouer libérée d’un poids et ce dernier baroud d’honneur pourrait bien lui donner des ailes. « J’ai l’impression que tout est un bonus », a-t-elle déclaré en conférence de presse après sa qualification pour le troisième tour. « C’est un mélange bizarre entre profiter et rester concentrée. J’essaie juste de déterminer quel pourcentage je veux de chaque chose. J’ai l’impression d’avoir une cible dans le dos depuis l’US Open en 1999. Je l’ai eue toute ma carrière parce que j’ai gagné mon premier Grand Chelem au début de ma carrière. Ici, c’est différent, j’ai l’impression d’avoir déjà gagné, au sens figuré je veux dire. C’est juste impressionnant les choses que j’ai faites. » Ce vendredi, le tapis rouge lui sera encore déroulé, en night session – pour la troisième fois en autant de rencontres – sur le Stadium Arthur Ashe. Son adversaire du troisième tour, l’Australienne Ajla Tomljanovic (n°46) est prévenue : le public n’aura d’yeux que pour la reine Serena !

En effet, les Américains aiment faire les choses en grand et, depuis le début de cette édition 2022 de l’US Open, Serena Williams accapare l’attention des médias dans le tableau féminin. Pour son premier match, une vidéo avait été préparée, retraçant son parcours depuis ses débuts professionnels, le 28 octobre 1995, il y a bientôt 27 ans. Ce à quoi les organisateurs du tournoi ne s’attendaient peut-être pas, c’était à la victoire de la joueuse de 40 ans, qui a éliminé la Monténégrine Danka Kovinic (n°80) en deux sets 6-3, 6-3 pour son entrée en lice. « L’accueil que j’ai reçu était vraiment extraordinaire », avait déclaré Serena Williams en conférence de presse après cette première victoire. « C’était tellement bruyant, je le sentais dans ma poitrine. C’était un sentiment très agréable, que je n’oublierai jamais. Ça signifie beaucoup pour moi. » Il faut dire que du beau monde était présent, de sa fille Olympia au golfeur légendaire Tiger Woods. Et tout ce beau monde était encore là, mercredi, pour le deuxième match de la plus grande joueuse de tous les temps. Qui était loin d’être gagné, puisqu’elle affrontait la tête de série n°2 du tournoi, l’Estonienne Anett Kontaveit (n°2). Une fois de plus, tous les projecteurs étaient braqués sur la championne aux 73 titres sur le circuit WTA. Ce qui a peut-être perturbé la n°2 mondiale, qui s’est finalement inclinée en trois sets 7-6 (4), 2-6, 6-2.

Désormais, Serena Williams est déjà au troisième tour de l’US Open. Sa « Last Dance », comme l’ont surnommée les médias américains, n’est pas encore terminée. On se met alors à rêver d’une sortie exceptionnelle avec ce fameux 24ème titre du Grand Chelem, un record derrière lequel la cadette des sœurs Williams court depuis le 28 janvier 2017. À cette date, elle remportait son 23ème et dernier trophée en Grand Chelem, lors de l’Open d’Australie. Elle avait alors 35 ans, 4 mois et 2 jours. Deux jours plus tard, elle devenait la plus vieille n°1 mondiale de l’histoire. Et si, plus de cinq ans après, à la manière de son compatriote Pete Sampras, elle s’offrait une sortie en fanfare ? Tout semble possible car, si elle continue d’afficher le même niveau qu’en début de tournoi, Serena Williams peut battre n’importe qui à New York. D’ailleurs, elle n’a jamais affronté la n°1 mondiale actuelle, Iga Swiatek (n°1), qu’elle ne pourrait croiser qu’en atteignant la finale. Cette finale arriverait ainsi comme l’apothéose d’une carrière extraordinaire. On se souvient d’ailleurs des mots de l’Américaine, à Wimbledon en 2018, quand on lui demandait ce qu’elle aimerait que le nom de Serena Williams représente pour ses pairs. Ils résonnent encore aujourd’hui. « J’ai l’impression d’avoir beaucoup gagné, c’est cool », avait-elle alors répondu. « Cela signifie davantage de défendre tout ce en quoi je crois, comme tous les combats que j’ai menés pour l’égalité des prize money, l’égalité du temps de jeu sur les courts, le fait de croire en soi, tout ce que je fais en dehors du court. Je pense que c’est ce que j’aimerais que les gens comprennent, surtout les jeunes joueurs. Je ne serai pas là sans des pionniers comme Althea Gibson, c’est tellement important d’avoir ces pionniers. Je pense que c’est la chose la plus importante que l’on puisse faire dans le sport. » Plus que jamais, the show must go on.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @usopen, @wta

À LIRE AUSSI :

Nouvelle désillusion pour Félix Auger-Aliassime, battu au deuxième tour de l’US Open

Clara Burel, l’exploit au bout de la raquette au premier tour de l’US Open

Publicité

3 réflexions au sujet de “Pour son dernier US Open, Serena Williams peut-elle aller au bout ?”

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s