Ce samedi, Alizé Cornet (n°37) a créé un exploit sur les courts en gazon de Wimbledon. En effet, elle a mis fin à l’incroyable série de 37 victoires consécutives de la Polonaise Iga Swiatek (n°1), qui n’avait plus perdu depuis le 16 février dernier. Au terme d’un match maîtrisé, elle a ainsi montré qu’elle réalise la meilleure saison de sa carrière en Grand Chelem, après le quart de finale atteint à Melbourne en janvier dernier. Et tout ça alors qu’elle a annoncé qu’elle prendra sa retraite, en 2023, après Roland-Garros.
Alors que la retraite se rapproche de jour en jour, Alizé Cornet (n°37) semble prête à livrer la meilleure version d’elle-même. En tout cas, dans les grands rendez-vous, comme les tournois du Grand Chelem. Ce samedi, au troisième tour de Wimbledon, la Niçoise a livré une partition presque parfaite pour donner une vraie leçon de tennis sur gazon à celle qui était invaincue depuis 37 rencontres : Iga Swiatek (n°1). Les statistiques étaient quasiment toutes en faveur de la joueuse française, qui ne comptait au total que 7 fautes directes contre 33 pour la n°1 mondiale. Au final, Alizé Cornet s’imposait donc en deux sets 6-4, 6-2, comme l’infatigable bagarreuse qu’elle est, pour rejoindre les huitièmes de finale au All England Club. Tout le public du Court n°1 était époustouflé par la performance de la Tricolore, qui semblait ne pas en croire ses yeux. Et pourtant, c’est bien elle qui a mis fin à l’incroyable série de la joueuse polonaise, qui jusque-là semblait imbattable. « J’ai toujours fait de mon mieux tout au long de ma carrière », a réagi la 37ème joueuse mondiale après sa formidable victoire. « Je récolte les fruits de tout ce que je donne depuis des années. C’est pour ça que je suis aussi résiliente et contente d’en être là aujourd’hui. Toutes ces années de travail, de sacrifice, de rigueur. »

En 2022, les résultats en Grand Chelem d’Alizé Cornet sont exceptionnels. Jusque-là, elle a remporté neuf rencontres au total : quatre à l’Open d’Australie, où elle a atteint les quarts de finale ; deux à Roland-Garros, où elle s’est arrêtée au troisième tour ; et, pour l’instant, trois à Wimbledon, puisqu’elle jouera lundi les huitièmes de finale. On se souvient d’ailleurs qu’il y a huit ans, en 2014, elle avait déjà éliminé une n°1 mondiale, au même endroit et au même stade de la compétition. Il s’agissait de Serena Williams, qui était alors au sommet de sa forme. A un an et demi d’une retraite qu’elle a programmée le dernier jour de Roland-Garros en 2023, elle a donc un bilan positif sur les n°1 mondiales (4 victoires pour 3 défaites) ! Incroyable… « C’est dans le top 5 de mes belles victoires, même si c’est en deux sets, qu’il n’y a pas eu ce truc, comme avec Serena, en trois sets, au bout de l’angoisse », a analysé la joueuse de 32 ans. Pourtant, cette victoire l’a remplie de bonheur, comme son parcours en Australie avait pu le faire en début de saison. On peut tout de même se poser une question : pourquoi aujourd’hui, alors qu’en 2014 elle comptait à ce stade de la saison huit victoires en Grand Chelem ? Qu’est-ce qui fait qu’elle trouve un certain déclic en 2022, alors que sa retraite est déjà programmée ? « Je ne sais pas trop pourquoi ça m’arrive maintenant », a reconnu la principale intéressée. « Il y a peut-être un peu de recul sur les choses. Je relativise les victoires et les défaites. Je suis heureuse, mais je sais qu’il y a d’autres choses dans la vie. Quand je suis sur le court, ça me permet de ne pas me laisser envahir par cette émotion qui, parfois, me faisait perdre complètement mes moyens. Savoir que je vis ma dernière saison et demie fait que j’ai envie de ne prendre que le meilleur. En fait, j’aurais dû me dire que j’arrêtais ma carrière depuis dix ans ! »

Lundi, Alizé Cornet cherchera à atteindre un deuxième quart de finale en Grand Chelem – après Melbourne en janvier – face à l’Australienne Ajla Tomljanovic (n°44). Et si elle y parvient, cela ne changera rien à son futur et à sa décision d’arrêter en 2023. Mais elle compte bien en profiter jusqu’au bout, s’alignant en simple, en double dames et en double mixte à Wimbledon ! Ainsi, elle est entrée sur le court ce samedi pour affronter la n°1 mondiale en simple, alors que la veille elle avait joué trois heures en double mixte avec son partenaire, Édouard Roger-Vasselin. Et si la fatigue s’installe peu à peu, la joueuse française ne veut rien sacrifier et profiter de chaque instant sur le court. Si elle a les deux cuisses strappées, elle ne veut rien s’interdire. « Je joue beaucoup sur l’adrénaline, sur ce feu intérieur », a-t-elle avoué. « Ce sont des bonnes énergies aussi de jouer avec Diane (Parry, sa partenaire de double, ndlr) et Édouard. Je suis une grande sensible et cela me porte. Si je peux, je ne sacrifierai rien. » A voir déjà si elle parvient à franchir le prochain obstacle en simple et jusqu’où son tennis revigorant la portera.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @WeAreTennisFR, @FFTennis, @alizecornet
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