Cette semaine, le Britannique Ryan Peniston (n°180), âgé de 26 ans, a remporté sa première victoire sur le circuit ATP. C’était au tournoi ATP 500 du Queen’s, sur le gazon londonien, et il en a profité pour évoquer une expérience qui a marqué sa vie à tout jamais…
Dans le monde du tennis, il y a souvent des histoires émouvantes qui vont au-delà du sport, que nous aimons relayer auprès de nos lecteurs. Elles deviennent alors des sources d’inspiration pour de nombreuses personnes et mettent en avant des personnalités sportives qui sont passées inaperçues pendant longtemps. Ryan Peniston (n°180) en est un parfait exemple. Cette semaine, le joueur britannique s’est fait remarquer en battant le finaliste de Roland-Garros, le Norvégien Casper Ruud (n°5), au premier tour du tournoi ATP 500 du Queen’s, après avoir reçu une invitation grâce à sa progression sur le circuit Challenger. À tel point qu’il s’agissait du premier match sur le circuit principal de cet habile gaucher, qui a vécu une journée mémorable mardi, non seulement grâce à sa victoire, mais aussi parce qu’il a reçu une wild card pour Wimbledon. Tous ses efforts sont ainsi récompensés. « Je vais fêter ce grand succès avec toute mon équipe et profiter au maximum de ce moment unique, mais je sais que j’ai l’obligation en tant que joueur de tennis de penser au prochain match », a déclaré celui qui affrontera Francisco Cerundolo (n°46), ce jeudi au deuxième tour, sur le site officiel de l’ATP. « Depuis mes débuts sur le circuit professionnel en 2018, je me suis efforcé de profiter de chaque instant car pour moi, pouvoir me consacrer au tennis c’est comme un rêve devenu réalité. Aujourd’hui, c’était indescriptible, voir toutes ces personnes me soutenir… J’ai toujours eu cette vision en tête que je pouvais le faire et c’est ce qui m’a poussé après avoir subi des défaites et des déceptions. J’ai été capable de gérer des émotions très fortes pendant le jeu. » Il faut savoir que la formation de Ryan Peniston s’est forgée à l’Université de Memphis. Ainsi, il est un de ces talents qui se sont construits dans le NCAA, le championnat universitaire américain, et qui ont ensuite sauté le pas pour se lancer sur le circuit ATP à un âge plus avancé et avec une plus grande maturité.

Cependant, le cas de Ryan Peniston est très particulier. Il mesure 1,83 m, ayant concentré l’essentiel de sa croissance après l’âge de 16 ans. Sa « petite » taille l’a condamné à des résultats très modestes dans sa jeunesse, le privant de soutien de la part de la LTA (la fédération britannique), ce qui l’a mené à partir aux Etats-Unis pour se forger dans le système universitaire américain. « Voir comment mes rivaux servaient beaucoup plus fort que moi et me dominaient pendant des années m’a beaucoup aidé à long terme, ça a renforcé mon mental, ainsi que d’autres armes dans mon jeu, comme la mobilité et la main pour faire des changements de hauteur et de vitesse, ainsi qu’une intelligence tactique », a expliqué le joueur de 26 ans. « J’ai toujours été le plus petit, je me souviens même avoir joué avec des gars qui faisaient 30 centimètres de plus que moi. » Voilà une révélation qui en apprend un peu plus sur le jeu de ce gaucher britannique. Et ce n’est pas tout. « La raison pour laquelle j’étais si petit jusqu’à l’âge de 16 ans, c’est parce que la chimiothérapie a vraiment affecté ma croissance », a-t-il ajouté. Oui, vous avez bien lu. Ryan Peniston est passé à deux doigts de mourir, alors qu’il avait tout juste un an, quand on lui a diagnostiqué un rhabdomyosarcome, un type de cancer qui affecte les structures musculaires et squelettiques, rendant la mobilité extrêmement difficile puisque ces cellules sont responsables de tous les mouvements volontaires de l’être humain. Il a ainsi subi une intervention chirurgicale et une chimiothérapie pendant plusieurs mois.

Ryan Peniston a reconnu qu’il se souvient à peine de ces moments-là, puisqu’il a été déclaré en rémission du cancer à un peu plus de deux ans, mais il est bien conscient de ce que cela signifie pour lui. « Quand j’étais enfant, je n’étais pas conscient de la situation extrême dans laquelle je me trouvais », a expliqué le 180ème joueur mondial. « C’est au cours des dix dernières années que j’ai enquêté davantage et que j’ai acquis une plus grande conscience de ce qui s’est passé. J’ai beaucoup demandé à mes parents et il était difficile pour eux de parler de cette époque. Nous savons que mon exemple peut être important pour ces familles qui luttent actuellement contre un problème de cette ampleur. Il faut qu’elles voient qu’il y a de l’espoir parce que d’autres ont pu le surmonter. » Et de quelle manière, puisque le joueur britannique est désormais un tennisman professionnel, en pleine progression, et qu’il aura les yeux de tout le Royaume-Uni braqués sur lui ce jeudi, mais aussi lors du prochain Wimbledon. « Quand j’ai une mauvaise journée ou un problème quelconque, je pense que j’étais très près de mourir il y a 25 ans et que tout ce que je vis est un vrai cadeau », a-t-il ajouté. « J’essaie de m’amuser et de me détendre, quelle que soit la situation à laquelle je suis confronté, car être conscient de l’odyssée que j’ai vécue enfant m’aide à tout relativiser dans la vie. » En attendant, Ryan Peniston veut prolonger son rêve et montrer qu’il a une capacité naturelle à jouer sur gazon et qu’il peut réussir sur cette surface, que ce soit au tournoi ATP 500 du Queen’s ou dans deux semaines, du côté du All England Club.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @the_LTA, @ryanhpen
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