Cela faisait plus de quatre ans qu’il ne s’était plus qualifié pour les demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem. Pourtant vainqueur de l’US Open en 2014, et double finaliste en Grand Chelem, Marin Cilic (n°23) fait partie des plus grands joueurs encore présent sur le circuit masculin. Mais, comme cela arrive souvent, il a connu un coup d’arrêt à cause de blessures et de la pandémie mondiale. Cependant, le voilà relancé, sur une terre battue qui ne lui a pas toujours réussi.
Au début de cette édition 2022 de Roland-Garros, qui aurait parié sur Marin Cilic (n°23) comme demi-finaliste du Grand Chelem parisien ? La réponse est simple : pas beaucoup de monde. Pourtant, ce mercredi, le joueur croate s’est qualifié pour la quatrième demi-finale de sa carrière en Grand Chelem. Après avoir vaincu un des favoris du bas de tableau, Daniil Medvedev (n°2), il est venu à bout d’un autre joueur russe. En effet, après 4h10 d’efforts intenses, il a éliminé Andrey Rublev (n°7) au super tie-break, en cinq sets 5-7, 6-3, 6-4, 3-6, 7-6 (10/2). Vainqueur de l’US Open en 2014, Marin Cilic est ainsi de retour au premier plan, après avoir connu plusieurs mois difficiles. « Quand je joue mon meilleur tennis, tout va très bien », reconnaissait-il après sa victoire en huitièmes de finale face au n°2 mondial. « Ces deux dernières semaines ont été fantastiques. Au niveau de l’entraînement, j’étais très régulier. Le match contre Gilles (Simon, qu’il a battu au troisième tour, ndlr) avait déjà été très bon. » Le joueur de 33 ans n’est d’ailleurs que le cinquième joueur encore en activité à atteindre les demi-finales des quatre tournois du Grand Chelem (aux côtés, excusez du peu, de Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray). Grâce à cette demi-finale du côté de la Porte d’Auteuil, il est assuré de remonter au moins au 17ème rang mondial, lui qui a tutoyé les sommets en étant n°3 mondial en 2018.

Il faut s’en rappeler, la carrière de Marin Cilic a atteint son apogée entre 2014 et 2018. Le joueur croate s’est alors affirmé comme l’un des tout meilleurs joueurs de sa génération, capable de tenir la dragée haute aux membres du Big 4. En témoigne son titre à l’US Open en 2014, mais aussi sa victoire au Masters 1000 de Cincinnati en 2016, ainsi que ses finales à Wimbledon (2017) et à l’Open d’Australie (2018). Cependant, la pandémie de Coronavirus ne l’a pas aidé à s’épanouir sur le court et à se relever d’une saison 2019 très compliquée, au cours de laquelle il a dû composer avec les blessure et où il a dégringolé de la 7ème à la 39ème place mondiale. Blessé au genou, il avait alors manqué des tournois comme Rotterdam (ATP 500) ou encore Metz (ATP 250), qui lui avaient fait perdre des points au classement. Blessé à l’épaule début 2015 et à l’adducteur en fin de saison 2017, on se rend compte que comme d’autres, Marin Cilic n’a pas été épargné par les blessures tout au long de sa carrière. Apès avoir connu des heures sombres, le Croate est donc revenu petit à petit à son meilleur niveau, jusqu’à atteindre de nouveaux sommets lors de cette édition 2022 de Roland-Garros. Le revoilà en demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem, près de quatre ans après, lui qui n’a connu dans cette intervalle que deux quarts de finale en Masters 1000.

Le retour au premier plan de Marin Cilic reste surprenant, d’autant plus qu’il a lieu sur terre battue, une surface où il se sent le moins à l’aise. Même s’il a été titré Porte d’Auteuil, en 2005 chez les Juniors, il n’a disputé que quatre de ses trente-cinq finales sur ocre tout au long de sa carrière chez les pros. Il n’a d’ailleurs remporté que deux trophées sur terre battue : le tournoi ATP 250 d’Umag en 2012 et le tournoi ATP 250 d’Istanbul en 2017. Son bilan face au Top 10 sur ocre était également loin d’annoncer une telle performance à Roland-Garros, puisqu’il ne comptait que trois succès pour 24 défaites avant ses victoires face à Daniil Medvedev et Andrey Rublev. Son dernier succès d’envergure remontait au troisième tour du Masters 1000 de Rome en 2017, contre le Belge David Goffin (n°48). Oui mais voilà : le joueur croate a retrouvé du plaisir et de la détermination. Par conséquent, depuis quelques mois, il est parvenu à remettre son jeu en place. A commencer par son service et sa capacité à enchaîner derrière en trouvant les bonnes zones. « Je dois juste me faire plaisir », a expliqué le joueur de 33 ans. « Si je crois en moi, si je mets la même détermination en matches qu’à l’entraînement, tout peut arriver à Roland-Garros. Et je suis là pour longtemps : je me sens super jeune ! » Ainsi, on ne se souviendra pas seulement de Marin Cilic comme celui ayant mis fin à la carrière de Gilles Simon (n°158) à Roland-Garros. Peut-être qu’on se rappellera de lui comme d’un finaliste, dans une partie de tableau où tout reste possible pour la fin du tournoi.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @rolandgarros
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