Analyses

Alizé Cornet, Emma Raducanu ou encore Nick Kyrgios : comment gérer les réseaux sociaux dans le tennis ?

C’est indéniable, nous passons tous de plus en plus de temps devant nos écrans. Cependant, on peut se demander comment les commentaires – pour la plupart négatifs – sur les réseaux sociaux peuvent affecter les joueurs de tennis ? Alors que certains joueurs comme Nick Kyrgios (n°77) mettent en relation ces messages négatifs avec une forme de dépression chez les professionels, d’autres comme Alizé Cornet (n°34) ont avoué avoir perdu de l’énergie à répondre à des messages positifs après une belle victoire, comme ce fut le cas à Melbourne pour la joueuse tricolore…


Ecrans et réseaux sociaux font désormais partie prenante de nos vies. Nous partageons pratiquement tout ce que nous faisons, sans aucune gêne. Nous ressentons même le besoin de partager nos avis, sans connaître les effets qu’ils pourront avoir sur les personnes à qui ils sont destinés, même si c’est avec les meilleures intentions. C’est un constat. Dans le monde du tennis, les joueuses et les joueurs sont de plus en plus suivis, notamment sur Twitter ou Instagram. Selon leur nombre d’abonnés, ils peuvent recevoir des milliers de messages par jour, notamment quand ils perdent une rencontre et que les parieurs leur montrent toute l’étendue de leur bêtise. Parfois positifs, les commentaires sont la plupart du temps négatifs, avec une conséquence : leur gestion peut être déterminante pour continuer sur la bonne voie. Cette semaine, en marge du tournoi ATP 250 de Houston, l’Australien Nick Kyrgios (n°77) s’est inquiété en conférence de presse des propos négatifs proférés à son encontre sur ces réseaux dits sociaux. Après avoir de nouveau eu une altercation avec un arbitre de chaise et reçu une nouvelle amende, lui, sa petite amie et son équipe ont ainsi été la cible des haters et de commentaires très négatifs.

D’autres joueurs, comme le Français Gaël Monfils (n°21) – pour ne citer que lui – partagent régulièrement les messages négatifs qu’ils peuvent recevoir sur les réseaux sociaux suite à une défaite. La plupart du temps, ces commentaires viennent de gens qui effectuent des paris et qui insultent les joueuses et les joueurs sur qui ils avaient misé et qui ont malheureusement connu la défaite. Cela va jusqu’à des menaces de mort, et rien n’est prévu – aucune règle ni aucune loi – pour empêcher cela. Ce qui peut nuire à de jeunes joueurs. On pense ici au cas de la Britannique Emma Raducanu (n°12), vainqueur surprise de l’US Open en septembre dernier et qui rame pour confirmer en ce début de saison. Comme elle l’a si justement souligné, ce qu’elle partage sur les réseaux sociaux n’est pas l’ensemble de sa vie. De l’extérieur, on ne voit que les sollicitations de ses nouveaux sponsors ; on ne voit pas les heures d’entraînement pour avoir durablement le niveau atteint lors du Grand Chelem new-yorkais, que la joueuse britannique aimerait avoir tout le temps pour s’installer parmi les meilleures joueuses du monde une bonne fois pour toute. Elle a même reçu un message de soutien de la Canadienne Eugenie Boucahrd, qui a longtemps reçu le même genre de critique via les réseaux sociaux, où elle ne se montre que rarement en tant que joueuse et préfère mettre en avant la personne qu’elle est.

D’un autre côté, et même s’ils sont plus rares, nous avons les messages positifs reçus par les joueurs après une grande victoire. Alizé Cornet (n°34) en a reçu beaucoup sur son téléphone portable après sa première qualification pour les quarts de finale d’un Grand Chelem, à l’Open d’Australie en janvier dernier. Après sa défaite en demi-finales, la Tricolore a elle-même avoué avoir perdu de l’énergie à tenter de répondre à tous ces messages. En fait, les joueurs veulent être plus près de leurs fans, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Mais il faut savoir gérer ces réseaux sociaux sans perdre trop de temps et d’énergie durant un tournoi. Il fut un temps où le Grec Stefanos Tsitsipas (n°5) avait décidé de se débarrasser de tous les réseaux de son téléphone, car il voulait « vivre la réalité ». Au fil du temps, il a trouvé une sorte d’équilibre pour les utiliser mieux sans que cela ne lui soit néfaste. En somme, c’est à chacun de trouver cet équilibre entre lire des messages négatifs parfois chargés de menaces, répondre aux messages d’encouragement et savoir quand il faut mettre son téléphone de côté pour rester focus sur un match ou un tournoi de grande importance. Comme nous tous, les joueuses et les joueurs de tennis apprennent à vivre avec les réseaux sociaux et à les gérer du mieux qu’ils le peuvent.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @WTA, @emmaraducanu_uk, @mensclaycourt

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