Ce dimanche, l’Espagnol Carlos Alcaraz (n°11) a remporté son tout premier titre en Masters 1000 à Miami. Entraîné depuis quelques années par Juan Carlos Ferrero, ancien n°1 mondial et vainqueur de Roland-Garros en 2003, il ne serait certainement pas déjà où il est sans lui. Présent en Floride alors qu’il venait de passer quelques jours en Espagne après avoir perdu son père, « Juanki » n’aurait manqué pour rien au monde l’avènement de ce futur grand du tennis.
Avant la fin du Masters 1000 de Miami, Juan Carlos Ferrero a dû rentrer en Espagne après avoir malheureusement perdu son père. Cependant, il ne voulait manquer la première grande finale de son poulain, Carlos Alcaraz (n°11), pour rien au monde. Samedi soir, il lui a même fait la surprise de son retour en Floride, auquel le joueur de 18 ans ne s’attendait visiblement pas. « Je ne le savais pas, il m’a fait la surprise », a confié le futur vainqueur du Miami Open dans des propos relayés par nos confrères d’Eurosport. « L’avoir avec moi dans le box pour ma première finale de Masters 1000, c’était vraiment super. » Les larmes de Juan Carlos Ferrero, une fois la balle de match remportée, témoignaient de sentiments mélangés : l’entraîneur de la nouvelle pépite du tennis masculin était pris entre le chagrin d’avoir perdu un proche et la joie de voir son joueur confirmer, à 18 ans et 10 mois, tous les espoirs placés en lui. Ces images, entrevues à la télévision dimanche soir, montrent bien une chose : le lien entre les deux hommes est déjà très fort. Sur le plan tennistique, le plan se déroule à la perfection depuis qu’ils travaillent ensemble.

Et en ce qui concerne l’humain, l’entente semble également très puissante. « Pour connaître le succès dans le travail, vous devez avoir une relation où l’amitié et la loyauté jouent un rôle important », a expliqué Juan Carlos Ferrero, dimanche, après la victoire de Carlos Alcaraz. D’ailleurs, le jeune joueur a rendu plusieurs fois hommage au père de son entraîneur, au moment de signer la caméra sur le court après chacune de ses victoires. Plusieurs fois, nous avons pu lire le message : « Eduardo, toujours avec nous. » Eduardo étant le père de Juan Carlos Ferrero… Comme nous l’avons déjà souligné, ce dernier tenait à être présent à Miami malgré la peine qui était la sienne suite à la perte de son géniteur. Il aurait pu être absent ce jour-là, tout l’entourage du désormais 11ème joueur mondial, à commencer par lui, aurait compris. Mais il tenait à être là. « Ce sont des moments très difficiles pour moi, mais une autre chose me rendait triste : avoir laissé Carlos tout seul à Miami », a déclaré le vainqueur de Roland-Garros en 2003. Il faut dire que l’ancien n°1 mondial a déjà énormément apporté à Carlos Alcaraz, cette pépite qui ne cesse d’épater le monde du tennis depuis le début de la saison 2022. « Juan Carlos me parle beaucoup », a révélé le joueur espagnol pour le site officiel de l’ATP. « Ce que j’admire le plus chez lui, c’est tout ce qu’il parvient à m’apprendre. Tout ce que je vais devoir vivre dans ma carrière, il l’a déjà vécu et il peut me le transmettre. Il peut aussi me permettre d’éviter de commettre des erreurs qu’il faisait peut-être à mon âge. »

La partie la plus importante dans le développement du jeune joueur espagnol est que Juan Carlos Ferrero le protège des commentaires extérieurs et de la comparaison avec la légende Rafael Nadal (n°4). Sans, pour autant, minimiser son potentiel. « Il a beaucoup travaillé ces dernières saisons », a rappelé le coach depuis Miami. « Je me souviens que, quand je l’ai vu pour la première fois à Murcie, à 14 ans, il semblait presque perturbé d’avoir marqué ses premiers points ATP. Désormais, je suis certain qu’il se sent beaucoup plus à l’aise avec ce qu’il est. Il est devenu charismatique. Comme joueur de tennis, il a toujours eu un potentiel énorme, mais il a aussi beaucoup travaillé pour le faire fructifier. C’est un gamin spécial et un joueur spécial. Depuis toujours. » Si ce duo n’était pas encore solide comme un roc, désormais il a la confirmation que le travail porte toujours ses fruits. Malgré une situation pas évidente à gérer, tant pour l’entraîneur que pour le joueur, l’objectif a été atteint : Carlos Alcaraz a remporté son premier grand trophée. « Il m’a dit que mentalement, il avait du mal à être à 100% ces derniers jours », a pourtant confié Juan Carlos Ferrero. « Mais le simple fait d’avoir la lucidité de le sentir est déjà extraordinaire. Il s’est comporté en grand champion. C’est vraiment un gamin spécial. » Un grand champion qui, s’il poursuit sa progression, connaît déjà la prochaine étape : remporter un Grand Chelem et entrer durablement dans le Top 10.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @atptour, MundoDeTenis
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