Si vous avez suivi le Masters 1000 d’Indian Wells ce vendredi soir, vous avez certainement vu le scénario étrange du premier tour disputé par le Français Benoît Paire (n°53). Opposé à l’Allemand Dominik Koepfer (n°51), l’Avignonnais a tout d’abord maîtrisé son match pour mener 6-2, 5-2 et s’octroyer quatre balles de match. Et puis… « Dans des conditions normales et en ayant remporté une ou deux rencontres de plus, je ne me pose même pas la question : je sais que je gagne le match », a déclaré le joueur de 32 ans en conférence de presse. « Mais là, je mène 6-2, 5-2 et la seule chose à laquelle je pense c’est que je peux perdre. » Et effectivement, il a fini par s’incliner en trois sets 2-6, 7-5, 6-4. Incapable de passer une première balle à partir du jeu où il pouvait l’emporter, le joueur tricolore a multiplié les doubles fautes. « Des services j’en fais tous les jours sans souci, mais en match, au moment de conclure, je ne pense qu’à ça, à me dire que je vais faire une double et je la fais », a-t-il confié après la rencontre. Pour Benoît Paire, le blocage est donc seulement mental. Il le sait, mais il a du mal à s’en défaire. « J’ai juste un problème mental. » Cette phrase peut faire sourire, cependant le problème n’est pas nouveau. Lors de la tournée sud-américaine sur terre battue, l’Avignonnais a souffert plusieurs fois de ce mental qui fait des siennes. « J’ai perdu des matches imperdables », s’est-il remémoré. « Je mène deux fois 4-1 contre Munar, je mène 5-4, 40-0 au troisième set contre Lajovic. Medvedev, je fais un bon match, je mène 4-3 break au deuxième set… C’est difficile à accepter. Cette spirale est dure à casser. J’aurais aimé le faire aujourd’hui (ce vendredi, ndlr). C’est ça qui me fait mal. » Comment franchir le cap et ne plus avoir cette peur de perdre qui le prend aux tripes ? Si le 53ème joueur mondial ne peut apporter une réponse à cette question, il va encore ressasser cette nouvelle déroute pendant plusieurs jours. « À une balle près, si je la joue comme je la joue tout le temps, le match est terminé », s’est-il plaint vendredi. « Une bonne soirée, golf demain, un autre match dimanche… Au lieu de ça, je vais avoir une petite déprime pendant deux jours et je vais aller boire des coups. » Espérons qu’il se reprenne vite, et qu’il montre un autre visage, plus serein, sur et en dehors du court.
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