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Rafael Nadal, tel un phoenix, renaît de ses cendres à l’Open d’Australie !

Mené deux sets à zéro lors de la finale de l’Open d’Australie, Rafael Nadal (n°5) a encore fait preuve d’une résilience hors du commun. Pour s’imposer face à Daniil Medvedev (n°2) en cinq sets 2-6, 7-6 (5), 6-4, 6-4, 7-5 après 5h24 de jeu, il a dû rassembler toutes ses capacités de combattant. Et surtout, il a encore prouvé au monde entier qu’il ne fallait jamais le penser fini, lui qui il y a encore quelques mois se faisait opérer du pied et ne savait pas s’il pourrait rejouer à son meilleur niveau. Tout simplement incroyable, dans ces conditions, qu’il devienne le premier homme à comtper 21 titres en Grand Chelem, devant ses éternels rivaux Roger Federer (n°17) et Novak Djokovic (n°1)…


Ce que vient d’accomplir l’Espagnol Rafael Nadal (n°5), vainqueur ce dimanche de son deuxième Open d’Australie, est indéfinissable. Tout comme les émotions qu’il a pu trverser une fois la balle de match scellée. Pourtant, il faut se rappeler d’où il revient et ce qu’il s’est passé pour lui en 2021 pour se rendre compte de l’immense exploit qu’il vient d’achever en battant le Russe Daniil Medvedev (n°2), qui avait pourtant débuter tambour battant en remportant les deux premières manches sur la Rod Laver Arena. Nous sommes le 20 août 2021. A travers un long communiqué publié sur Instagram, Rafael Nadal nous apprend qu’il est contraint d’arrêter sa saison 2021. La douleur causée par son pied est trop importante. Pour rappel, le taureau de Manacor souffre d’une maladie chronique du pied, appelée syndrome de Weiss-Müller. Il s’agit d’une maladie dégénérative, qui résulte d’une déformation de l’os et de la voûte plantaire. L’objectif de départ était clair, ne pas passer par la case opération et profiter d’un maximum de repos. Un mois plus tard, bis répétita via le même réseau social, où il annonce avoir reçu son traitement à Barcelone et confirme son retrait des terrains pour la fin de saison. 28 janvier 2022, soit cinq mois plus tard, le joueur espagnol se qualife pour la finale de l’Open d’Australie, sa 29ème en Grand Chelem après sa victoire contre l’Italien Matteo Berrettini (n°7), de dix ans son cadet. Et, ce dimanche 30 janvier 2022, voilà qu’il devient le seul et unique recordman de titres en Grand Chelem, avec 21 unités, devant ses grands rivaux Roger Federer (n°17) et Novak Djokovic (n°1).

Comment le Majorquin a t-il pu accomplir une telle prouesse ? Soyons clair, l’année 2021 fut catastrophique pour Rafael Nadal : un seul Masters 1000 remporté sur terre battue, deux participations sur quatre tournois du Grand Chelem (dont deux sorties prématurées). Plus que le résultat, c’est la manière avec laquelle cette année aurait pu symboliser un tournant dans la carrière de l’Espagnol qui est marquant ; car pour la première fois, nous avons vu le taureau de Manacor se faire mener par les cornes et apparaître fatigué, voir complètement cuit, sur bon nombre de matches où il était incapable de suivre la cadence physique imposée par ses adversaires. Deux rencontres illustrent cette carence. Tout d’abord, la demi-finale de l’Open d’Australie, en 2021, contre le Grec Stefanos Tsitsipas (n°4). Le début du match fut décevant ; un véritable sens unique, tant Rafael Nadal pilonnait le revers du Grec, li faisant visiter la Rod Laver Arena pour mener deux manches à zéro (6/3 6/2). Il avait ensuite perdu le troisième set au tie break, incapable de réitérer pareil tour de force. S’en ait suivi un black-out physique aussi spectaculaire qu’inattendu pour une défaite finale en cinq sets. La seconde rencontre est la désormais célèbre demi-finale de Roland-Garros, perdue en quatre sets, ou plutôt gagnée par Novak Djokovic. Car plus que la défaite de Rafael Nadal, c’est sa défaillance physique en fin de match qui a marqué, quand il concédait un sévère 6-0, synonyme de défaite et d’élimination de son tournoi.

Résultat ? Une pause de deux mois pour ménager son corps et surtout son pied, une rentrée au tournoi ATP 500 de Washington et une victoire contre Jack Sock (n°157) au jeu décisif du troisième set en forme de camouflet pour masquer à quel point l’Espagnol avait souffert pour gagner ce match. L’Américain avait mis en lumières les failles de Rafael Nadal, et le sud-africain Lloyd Harris (n°33) les avait exploitées le lendemain en renvoyant le Majorquin a ses incertitudes, symbolisées une semaine plus tard par ce fameux communiqué et sa saison avortée. Après cinq mois de rééducation à la Rafa Nadal Academy, le joueur de 35 ans était de retour au tournoi-exhibition d’Abu Dhabi pour y retrouver Andy Murray (n°113), un adversaire qu’il n’avait pas eu à affronter depuis 2016. En plus d’une défaite, le Majorquin était conscient de ne pas être au point physiquement, d’où sa déclaration : « Il m’a tué sur le court. » La défaite contre le Canadien Denis Shapovalov (n°14) l’avait confirmé, le lendemain. Dix jours avant son entrée ne lice à Melbourne, Rafael Nadal a réussi sa répétition général, en s’adjugeant le tournoi ATP 250 de Melbourne en prenant le dessus sur des adversaires valeureux mais trop tendres pour l’emmener dans des combats dignes de ses plus grandes épopées tennistiques. Et après tout n’était-ce pas mieux pour lui qui devait ménager son pied ?

Lors du tirage au sort de l’Open d’Australie, personne n’imaginait Rafael Nadal en finale du Grand Chelem australien, lui qui arrivait plus avec le costume d’outsider que celui de favori. Le Majorquin l’avait de toute façon bien compris, il ne venait pas pour gagner donc il a avancé match après match tout au long de la quinzaine. Marcos Giron (n°66) et Yannick Hanfmann (n°126) servant de mise en bouche parfaite pour démarrer son tournoi, l’Espagnol paraissait en jambes et sur trois sets avait la possibilité de parfaire toute sa panoplie de coups pour affronter au troisième tour le Russe Karen Khachanov (n°30). Ce match a fait office de véritable déclic. Après avoir torpillé le revers et fait bouger la grande carcasse du joueur russe d’un bout à l’autre du terrain, Rafael Nadal devint un candidat au titre de plus en plus crédible. L’obstacle Adrian Mannarino (n°69) passé en trois sets, le Majorquin peut s’attaquer aux gros morceaux, àcommencer par Denis Shapovalov, qui a été véritablement le seul à lui causer de gros problèmes avant la finale. Plus que la victoire dans une arène acquise à sa cause, Rafael Nadal ne pouvait que nous surprendre. Comment un joueur à bout physiquement, le scaphoïde cassé en deux peut-il perpétuellement trouver la force de revenir après chaque blessure ? Comme l’a dit Mats Wilander, « [Je] ne sais si il y a eu déjà un tel joueur dans l’histoire ». Un tel joueur capable de s’investir autant émotionnellement. « Ce sentiment m’avait manqué , je n’aurais jamais cru être là aujourd’hui », déclarait Rafael Nadal après sa victoire en demies. A 35 ans, il « s’amuse et profite de chaque instant » et il a bien raison. Ces moments-là ne sont pas éternels alors, comme lui, profitons-en !

Article rédigé par Thomas Leborgne et Yannick Giammona
Crédit photos : @AustralianOpen, @atptour, @TennisChannel

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