En pleine progression depuis l’année dernière, et même s’il a perdu en huitièmes de finale de l’Open d’Australie, Maxime Cressy (n°70) aura au moins eu un mérite : celui de remettre le service-volée au goût du jour. Au point d’en dégoûter le n°2 mondial, Daniil Medvedev, qui a connu de grosses difficultés pour se défaire du plus Français des Américains, ce lundi à Melbourne.
Et si nous commençions par un chiffre ? 410. C’est le nombre de montées au filet effectuées par Maxime Cressy (n°70) sur ses quatre rencontres disputées lors de l’Open d’Australie en 2022. De quoi rappeler les années 80-90 et les heures de goire de joueurs comme John McEnroe, Stefan Edberg, Boris Becker ou encore Patrick Rafter. Depuis le début des années 2000, ce type de jeu a disparu, et ce pour plusieurs raisons : les surfaces ont été ralenties (comme le gazon de Wimbledon, modifié depuis 2002), les raquettes et les cordages ont évolué (cadres plus grands et cordages en polyester ont apporté plus de lift, une misère pour les serveurs-volleyeurs), le revers à deux mains est devenu la norme (un revers à une main permet de mieux monter à la volée) et enfin le service-volée n’est plus pratiqué par les jeunes à l’entraînement.

Cependant, tout le monde commence à craindre Maxime Cressy sur le circuit. Il doit être l’un des meilleurs volleyeurs au monde, et son excellent revers peut lui permettre de monter au filet dans de bonnes conditions. Sans parler de son service, sur lequel il peut compter dans les moments les plus chauds. S’il a l’ambition de remettre le service-volée en avant sur le circuit masculin, il doit croire beaucoup en lui. Parce que d’autres n’y croient plus. « Beaucoup, beaucoup de gens m’ont dit que le service-volée était mort, que ça ne serait pas efficace, pas adapté pour moi », a déclaré le joueur américain, né à Paris. Pourtant, Maxime Cressy est le joueur qui utilise le plus le service-volée à Melbourne. L’Américain gagne le point près de trois fois sur quatre (74 %), même si ce n’est pas lui qui a le meilleur taux de réussite. Eliminé au troisième tour, Benoît Paire est devant (78 %), suivi par un autre joueur américain : John Isner (75 %). Notez que ce jeu que l’on a plus l’habitude de voir a réussi à agacer le grand favori de cet Open d’Australie, Daniil Medvedev (n°2).

En effet, le joueur russe a vécu un match chaud ce lundi. Il a dû faire face à des balles de set dans la seconde manche, avant de céder le troisième set au tie break. Ce qui l’a rendu fou de rage. « Qu’est-ce que je m’ennuie », lâchait le n°2 mondial au début du quatrième set sur le court. « C’est tout simplement incroyable la chance qu’il a. Je n’ai jamais vu ça de toute ma vie ! » Sur les 3h30 qu’a duré la rencontre, seuls huit rallyes ont dépassé les neuf frappes, Maxime Cressy ne parvenant à en remporter qu’un seul ! Ce qui a aidé Daniil Medvedev à s’en sortir, c’est qu’il a fini par se rapprocher de sa ligne de fond de court, privant de temps l’Américain, pour frapper des passings sortis de nulle part. Mais n’est pas n°2 mondial qui veut, et Cressy pourrait faire beaucoup de mal sur le circuit dans les semaines à venir. « Maxime volleye très bien », a commenté Gilles Cervara, le coach du joueur russe. « Il est tout le temps présent sur sa volée. Au filet, il est vraiment très fort. Tout le monde a sa place sur le circuit. Il n’est pas interdit de mettre des bâches sur certains points si derrière tu es bon dans ta filière. Et attention, Maxime est très bon en retour revers. C’est peut-être l’un des meilleurs du circuit, de ce que j’ai vu. Du fond, en revers, il est capable de faire des choses. Et quand il est bien inspiré, il peut te mettre à dix mètres en coup droit sur une ou deux frappes. Il va progresser. Il va être 50e mondial et, pour le breaker, c’est un enfer. Et comme il va encore progresser… Je suis bien content pour lui. » Ce joueur sera assurément à suivre tout au long de cette saison 2022 !
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @marioboc17, @atptour, @christophclarey
À LIRE AUSSI :
Mieux vaut tard que jamais, Alizé Cornet tient son quart de finale !
Quelle est cette raquette Artengo, qui semble si bien aller à Gaël Monfils ?
2 réflexions au sujet de “Maxime Cressy, nouvel ambassadeur du service-volée”