Ce lundi, Alizé Cornet (n°61) s’est qualifiée, à 32 ans, pour son premier quart de finale en Grand Chelem. L’occasion de faire le point sur ces joueuses et ces joueurs qui sont parvenus à ce stade de la compétition dans un Majeur assez tardivement. La palme revenant à la Niçoise, devant un autre joueur français : Fabrice Santoro.
Mieux vaut tard que jamais. Voilà ce que pourrait se dire Alizé Cornet (n°61), qualifiée pour la première fois de sa carrière pour un quart de finale en Grand Chelem. Âgée de 32 ans, elle y est parvenue la nuit dernière en se défaisant de la Roumaine Simona Halep (n°15) en trois sets 6-4, 3-6, 6-4 en huitièmes de finale de l’Open d’Australie. Sous une chaleur accablante, la Niçoise est une nouvelle fois allée au bout d’elle-même, après avoir connu un passage à vide dans la seconde manche. « Je suis très fière de ne pas avoir lâché, quand je sentais que ça m’échappait », a réagi la 61ème joueuse mondiale en conférence de presse. « Je suis très fière de ça, parce que c’est vrai que j’ai eu un gros coup de barre à partir du moment où je n’ai pas fait ma balle de 4-1 (dans le deuxième set, ndlr), avec des pensées aussi qui me trottaient dans la tête. Mais finalement, je suis restée dans le combat, j’ai aussi accepté le fait qu’elle joue mieux et j’ai essayé de repartir comme en quarante dans le troisième, en étant changée. » Ce que l’on retiendra, c’est la résilience d’Alizé Cornet, qui atteint donc ce stade de la compétition à sa 63ème participation à un tournoi du Grand Chelem. Elle en est d’ailleurs à 60 tournois de rang lors de cet Open d’Australie, ce qui veut dire qu’elle n’en a plus manqué un seul depuis sa deuxième apparition à Melbourne en 2007. « C’est quand même un accomplissement parce que c’est un résultat que j’attendais depuis longtemps », a ajouté la Tricolore. « Ce n’est pas que je n’y croyais plus mais je me suis dit, allez on s’enlève un peu de pression là-dessus, on y va, on verra bien ! Ça représente beaucoup de choses, beaucoup d’abnégation, de ténacité, des qualités que j’adore. Après, depuis le début du tournoi, j’ai testé une technique : avant de dormir, tous les soirs, je me dis que je vais gagner le tournoi ! »
Après 17 ans passés sur le circuit féminin, 63 tentatives en Grand Chelem, Alizé Cornet atteint donc pour la première fois de sa carrière ce stade des quarts de finale dans un Grand Chelem. Ce qui valait bien de vives émotions et quelques larmes, versées lors de l’interview effectuée sur le court par une ancienne joueuse, Jelena Dokic. Qui n’est pas n’importe qui pour la joueuse française. En effet, en 2009 (soit treize ans plus tôt), elle aurait pu jouer face à cette joueuse si elle avait franchi les huitièmes de finale, ici-même à Melbourne. Alizé Cornet avait perdu face à la Russe Dinara Safina, en ayant au passage deux balles de match qu’elle n’avait pas concrétisé. « Je voulais tellement jouer contre toi il y a treize ans », a avoué la Niçoise, avant de tomber dans les bras d’une Jelena Dokic qui a connu de nombreux déboires (elle a notamment accusé son père de violence physique et mentale et a dû arrêter prématurément sa carrière à cause de plusieurs blessures). Comme quoi, certains destins peuvent être croisés. D’ailleurs, Alizé Cornet n’est pas la seule joueuse à avoir atteint les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem sur le tard.
Ainsi, elle vient de battre un record qui jusque-là était détenu par un autre joueur français : Fabrice Santoro. Ce dernier avait également atteint les quarts de finale, pour la première fois de sa carrière, à l’Open d’Australie. C’était en 2006, et il s’agissait alors de sa 54ème participation à un tournoi du Grand Chelem. Le Magicien, comme on l’appelait, était alors âgé de 33 ans. Sur le circuit féminin, d’autres joueuses ont disputé un quart de finale dans un tournoi Majeur sur le tard, comme Alizé Cornet. La Thaïlandaise Tamarine Tanasugarn y est parvenue en 2008, à Wimbledon, alors qu’elle disputait son 45ème tournoi du Grand Chelem. De son côté, l’Italienne Silvia Farina avait disputé les quarts de finale de Wimbledon en 2003, à sa 44ème tentative. Enfin, l’Allemande Julia Goerges et la Russe Elena Vesnina ont dû attendre leur 42ème tournoi du Grand Chelem pour se qualifier pour les quarts de finale. La première y est parvenue à Wimbledon, en 2018 (elle était même parvenue à se hisser en demi-finales), alors que la seconde avait réalisé la même performance au All England Club en 2016 (jouant et perdant elle aussi les demies face à la même adversaire : Serena Williams !). Comme quoi, tout est encore possible pour Alizé Cornet, qui comme elle l’a expliqué croit fort en elle : « Si je ne suis pas la première à y croire, personne n’y croira pour moi. »
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @FFTennis
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5 réflexions au sujet de “Mieux vaut tard que jamais, Alizé Cornet tient son quart de finale !”