Cette semaine, au tournoi ATP 500 de Vienne, l’Autrichien Jurgen Melzer (40 ans), a dit au revoir à la compétition. Deux fois vainqueurs en Grand Chelem en double, il est revenu sur les meilleurs moments de sa carrière, qui a également été riche en simple.
Les tribunes étaient pleines au tournoi ATP 500 de Vienne. Sa famille et ses amis faisaient partie du public. Les gens scandaient son nom, en écoutant le discours de ce joueur respecté qui vivait là un moment charnière. En effet, ce n’est jamais facile de dire au revoir à la compétition, même s’il est toujours préférable de le faire à la maison et avec le soutien de ceux qui vous connaissent et veulent vous avoir près d’eux. Après avoir chuté avec l’Allemand Alexander Zverev contre John Peers et Filip Polasek (7-6 [3], 7-5) au premier tour du tournoi de Vienne ce mercredi, Jürgen Melzer a pris une grande inspiration, a rassemblé toutes ses forces et a communiqué une décision mûrement réfléchie : sa retraite. C’est une page qui se tourne, à 40 ans, pour un joueur qui a laissé son empreinte dans le monde du tennis. « Jouer le dernier match de ma carrière à domicile était un bonus. Pouvoir dire au revoir ici est spécial car c’était l’endroit où tout a commencé », a-t-il déclaré lors d’un discours émouvant.

Jürgen Melzer, c’est tout de même 17 titres en double, dont deux en Grand Chelem et une sixième place mondiale dans la spécialité. En simple, il a soulevé cinq trophées et a atteint le 8ème rang mondial à son meilleur. Ce gaucher talentueux se déplaçait sur le court avec l’agilité et la sagesse d’un requin. Il disposait d’une palette de coups variés pour pouvoir contrer les tactiques les plus complexes de ses rivaux. Bien qu’au fil des années il se soit spécialisé dans le double, le match qui restera à jamais marqué dans la mémoire des amateurs de tennis avait eu lieu à Roland-Garros, en 2010, lorsqu’il avait battu Novak Djokovic (3-6, 2-6, 6-2, 7-6 [3], 6-4) sur le Court Philippe-Chatrier devant un public français en plein délire face à ses amorties, ses services et ses volées qui avaient mis en difficulté le joueur serbe. Ce fut la seule fois où le n°1 mondial perdait en ayant mené deux manches à rien dans un tournoi du Grand Chelem. « Je me souviendrai toujours de la victoire contre Djokovic », a-t-il déclaré dans une interview accordée au site officiel de l’ATP.

Les deux titres en Grand Chelem remportés en double par Jürgen Melzer l’ont été aux côtés de l’Allemand Philipp Petzschner, à Wimbledon en 2010 et à l’US Open en 2011. « Ce sont les souvenirs du sport que l’on chérira toujours et surtout après ma carrière », a-t-il ajouté. « Vous pensez à tous ces moments et ils vous font sourire. Je ne me concentre généralement pas beaucoup sur les victoires, mais sur toutes les personnes que j’ai rencontrées, le temps que j’ai passé sur le circuit, les amis que je me suis fait. Sans aucun doute, ce sera ce qui me manquera le plus. » Concernant l’un des objectifs qu’il a pu atteindre au cours de sa carrière, il a ensuite confié : « J’ai toujours essayé d’être un bon ambassadeur du sport et j’ai essayé de le rendre aussi agréable que possible pour les fans. » Par ailleurs, il a commenté : « J’ai été surpris qu’un garçon ait écrit à mon sujet dans une dissertation scolaire. Cela montre également le genre de respect que j’ai gagné au fil des ans. » A 40 ans, Jürgen Melzer met un terme à une carrière exceptionnelle, qui avait débuté avec son titre à Wimbledon chez les Juniors en 1999 et qui l’a conduit à réaliser des choses impensables (être Top 10 en simple et en double, vainqueur de Grand Chelem, avoir été plus de deux décennies sur le circuit, disputé les finales sur le circuit ATP et gagné contre des membres du Big 3). A lui désormais d’entrer de la meilleure des façons possibles dans son après-carrière, peut-être en gardant toujours un pied dans le milieu du tennis.
Crédit photos : @LorenzoAndreol4, @TennisWorlden, @DropTenis
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